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 [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs

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Edwen d'Ombrefroide
Edälia
Edwen d'Ombrefroide
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MessageSujet: [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs   [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs Icon_minitimeLun 21 Sep - 18:59

Ne jamais sous estimer son adversaire, toujours connaître les limites de son ennemi, ses propres compétences, puis évaluer la différence de niveau. Ce n'est qu'à ce moment précis que l'on peut espérer écraser ou non celui qui à l'audace de s'opposer à vous. Je l'ai toujours fait, seulement, aujourd'hui, alors que le monde me tendait les bras, que le pouvoir ne demandait qu'à sentir mes caresses, que toute cette vie, ces villes bouillonnant d'énergie, n'attendaient que moi, j'ai osé faire une simple erreur...et je suis morte. Peu importe vos actions passées, une seule chose compte, ne jamais avoir la moindre faiblesse, ne jamais faire d'erreur, sinon la partie se termine par un échec et mat. Les humains, les vampires, les sages, bon sang...même la lune ! Je les ai tous plumés, volés, détroussés et humiliés. J'ai survécu à ces reptiles inutiles, j'ai absorbé plus de vie que la plupart de mes frères et sœurs, j'étais l’aînée, la reine si on veut verser dans le grandiloquent et j'ai tout perdu. Plus l'ascension est fulgurante, plus la chute est longue, empêchant toute chance de survie. Pourtant la providence m'avait envoyée cette étrange alliée, cette humaine à l'ambition démesurée, aussi belle que puissante. En un regard, j'ai compris qu'elle me connaissait sur le bout des doigts, moi, la comédienne par excellence. Derrière mes masques, mes différentes personnalités écrites pour chaque situation, j'ai été percée à jour, par cette Isabella. J'étais libre, faible...non...fragilisée ! Cependant, j'étais encore capable de saisir ce monde dans le creux de ma main, mais je me suis précipitée et j'ai actionné ce piège si prévisible. Ah ! Pour un être capable d'analyser plus d'un millier d'informations en un instant, j'ai été plus que pitoyable. A peine sortie de cette prison, il a fallu que je marche sur un sceau déclenchant une avalanche par ce très cher sage du vent. Il faut croire qu'il voulait vraiment ma peau, quitte à sacrifier toute personne présente sur cette charmante chaîne de montagnes. J'avais juste assez d'énergie pour créer une zone de glace accélérant ma fuite, mais ce n'était qu'un acte désespéré, je savais bien que mes pouvoirs, en leur état, ne pouvaient rivaliser avec la force de la nature. Les gens aiment la neige, je la connais si bien, pourtant, à ce moment, elle agissait comme une vieille amie vous plantant un poignard dans le dos. Même résultat, souffrance légèrement différente, je ne pouvais survivre, moi, Edwen, dirigeante des Seigneurs du Froid et Dame Blanche...j'allais revenir à la terre, fin de partie.

J'ai si souvent côtoyée la mort, je connais par cœur les différentes odeurs de chaque étape d'une décomposition d'un corps, je savoure chaque seconde de la sensation d'une énergie disparaissant petit à petit, le cri de douleur d'un pouvoir succombant à cause de la stupidité de son hôte, sans avoir été compris par ce dernier. Je connaissais également la sensation de mourir enterré vivant, mais succomber au froid, alors que je cohabitait avec lui depuis ma naissance, ça, jamais je n'y aurais songé. Incapable de bouger, sentant à peine mes membres, cela durait depuis des heures, sans doute à cause de ma résistance au froid, je voyais ma fin arriver, sans pouvoir rien y faire. Oh, j'aime la mort, mais je n'étais pas encore prête à lui tendre les bras, les traîtres respiraient encore, ceux qui avaient osés me défier coulaient encore des jours heureux, je ne pouvais l'accepter ! J'aurais peut être dû, cela aurait été moins douloureux. Que savez vous de la souffrance ? Un cœur brisé, une douleur physique, des os brisés, des membres déplacés, déboîtés...même un voyage dans l'abysse n'est rien de plus qu'une promenade de santé comparé à ce que j'ai pu subir ! J'ai hurlée pour la première fois, du moins de douleur, je connaissais suffisamment mon corps pour savoir que ce qui venait de se déchirer n'en faisait pas partie. C'était plus profond, plus important qu'un simple bout de viande, qu'un organe ou une vulgaire articulation. Mon âme, je sentais sa transformation à chaque vie que j’absorbais, que je volais. Ma volonté de rester en vie la mutilait, elle faisait tout pour gagner du temps, quitte à défigurer ce qui faisait de moi ce que j'étais il y a encore quelques instants. Je ne parle pas de mon anatomie, mais de mon essence vitale ! Vous ne pouvez comprendre, après tout, vous n'êtes que des êtres enchaînés à la vision imposée par vos sois disant sages, vous êtes à des milliers d'années de mes perceptions...Peu importe, je ne cherche ni votre compréhension, ni votre compassion et encore moins votre approbation. Je sentais cette douleur augmenter, rien ne me sauverait, mon corps était déjà mort, seule mon âme subsistait, enchaînée à ce tas de viande inerte, je ne connaissais aucun moyen de m'en sortir...puis il est arrivé.

J'ai cru que mon corps avait été déplacé, sans doute vers un désert ou en tout cas, un endroit particulièrement chaud et sec, le genre d'environnement que je fuyais comme la peste. J'ai ensuite compris qu'il s'agissait d'une énergie, un pouvoir immense, que je ne pouvais comprendre dans mon état, mais au potentiel si grand, j'en frissonnais. Quel être pouvait avoir assez de puissance pour vaincre ma vieille amie la mort ? Comment pouvait on avoir un pouvoir capable de briser les frontières entre le monde des morts et celui des vivants ? Sans le moindre coût, sacrifice ou tout autre élément indispensable. On ne crée rien à partir de rien, il faut quelque chose à échanger, c'est la règle ! Mais cette créature qui m'offrait cette délicieuse chaleur, semblait ignorer totalement ces lois, elle me plaisait déjà, peu importe ce qu'elle était. J'ai finalement ouvert les yeux et je l'ai vu, lui. Un humain, au visage sévère, plutôt ténébreux, relativement bel homme, quoi de mieux pour commencer une journée après une mort présumée. Seulement, ce petit coin de paradis n'allait pas tarder à se transformer.

Je pensais que je ne pouvais pas connaître pire douleur que lorsque mon âme s'était déchirée en plusieurs fragments, j'étais bien loin du compte. Je comprenais enfin ce que ressentaient mes victimes, hurlant de douleur, incapables de faire autre chose que souffrir, voyant leur âme se faire arracher par mes mains. Les rôles étaient inversés, j'ignorais comment, mais mon "sauveur" venait de me dérober le fragment qui avait assuré ma survie. Je tentais tant bien que mal de me relever, mais en vain, il faut croire que j'étais resté un peu plus que quelques heures dans cette neige m'ayant trahie. Je refusais de perdre, je devais montrer à cet insecte, qu'il ne pouvait pas disposer de ma vie comme il le désirait. Je déteste ramper, mais là, je n'avais pas le choix, je devais trouver le moyen de réagir. Avançant péniblement sur le sol, je finis par me hisser sur un débris de statue, fixant à nouveau cet homme qui venait de voler une partie de mon être. Épuisée, j'arrivais à peine à parler, il me fallut déployer des efforts titanesques pour arriver à émettre le moindre son.

- Comment...as tu...réussi à me faire ça?...

Tremblante, je m'accrochais aux ruines qui nous entouraient, me faisant étrangement penser à l'état dans laquelle se trouvait mon âme actuellement. Tentant de calmer ma respiration, je me concentrais sur le chair de cet homme, puis sur son âme, découvrant avec stupeur que ce qui m'avait été volé, n'avait pas été assimilé. Il n'était pas comme moi, du moins pas concernant le vol d'énergie vitale, son être était comme un coffre fort et mon bien le plus précieux y était enfermé. Si c'était aussi simple, il me suffisait de la récupérer, je devais sans doute avoir assez d'énergie pour pouvoir reprendre ce qui m'appartenait. J'avançais ma main, avant de me rendre compte qu'elle était essentielle à ma stabilité sur cette pauvre statue, gouttant à nouveau aux joies de la neige. Je ne pouvais rien faire contre lui, cet homme qui me regardait avec une totale incompréhension, il ne savait sans doute même pas ce qu'il avait fait.

Soupirant, je cessais de lutter et je me contentais d'observer mon sauveur ou bourreau, dépend des minutes, étendue dans cette neige qui aurait fait frissonner plus d'un individu vu mon habillement. Il était temps d'arrêter ces vaines tentatives et de commencer à réfléchir, je ne pouvais faire que cela de toute manière. L'observant, mon regard traversa sa chair et s'immobilisa sur ce qu'il ne pouvait pas voir, son âme et la mienne. Les informations fusèrent, mon esprit analysant toutes les possibilités, je devais comprendre à tout prix ce qui venait de se passer. Quelque chose arrêta mon analyse, cet homme, il saignait du nez, sans aucune raison, son organisme semblait pourtant en parfait état. Une théorie saugrenue traversa mon esprit, est ce que ce saignement était de mon fait ? Observant chaque reste de ce qui semblait être Brume éternelle, j'analysai tout ce qui pouvait être capté par mon regard. Je savais que mes frères et sœurs et moi, pouvions analyser pas moins d'un millier d'informations en un instant, le genre de choses que l'esprit humain ne pouvait supporter. Si ma théorie était exacte, l'organisme de cet homme risquait de déguster pendant un bref instant. Cela ne loupa pas, il perdit à son tour l'équilibre, le sang coulant le long de ses narines étant beaucoup plus important qu'avant. Depuis mon évasion, je n'avais pas pu sourire, la perspective de ma mort imminente empêchant toute forme de réjouissance, pourtant, cet étrange personnage venait de me faire redécouvrir cette sensation, un sacré numéro. Créant un minuscule projectile gelé, j'utilisais mes dernières forces pour l'envoyer tout droit dans la joue de l'homme qui avait créé cette situation. Rien de bien méchant, un moustique vous ferait plus mal et au moins ma magie ne crée pas la moindre démangeaison. Ceci n'avait qu'un seul but, confirmer ma théorie sur ce que cet étranger avait créé et elle fut confirmée, croyez moi. Au moment de l'impact, je mis ma main sur ma joue par réflexe, partageant ainsi la très légère douleur de cet homme.

- Un lien...manquait plus que cela...

Poussant un profond soupire, je pris la liberté de m'adosser contre une stèle, afin de mieux observer mon mystérieux compagnon d'infortune.

- Qui es tu...ou plutôt, qu'est ce que tu es ?

Quitte à partager mon temps avec cet homme, au moins étancher ma curiosité, mais quelque chose me disais que c'était moi qui allais fournir les réponses dans cette discussion.
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Raphaël Doreagan
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MessageSujet: Re: [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs   [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs Icon_minitimeMer 30 Sep - 19:23

Le vent sifflait avec résonance dans mes oreilles. Depuis le début de cette petite tempête, Je le sentais fouetter mon visage à découvert et souffler sur mes cheveux qui battaient au vent. La neige se collait dessus, ainsi que sur ma barbe et le reste de mes vêtements. Déjà quatre heures que je marchais dans les montagnes, sur les passages étroits et irréguliers que la roche avait naturellement formée.

Je n’aimais pas les montagnes. Un environnement qui ne laissait pas de place à l’agilité et au mouvement. Terrain dangereux, une neige dense qui entrave la marche, trop de vent pour tirer efficacement, toujours un obstacle ou de la brume, des nuages, une tempête pour ne pas être capable de voir devant soi, le vide à deux mètres, le sol prêt à te piéger sous une couche de neige trompeuse ou un rocher mal fixé… sans parler de tout l’équipement et les affaires qu’il faut porter pour tenir face aux conditions climatiques.

D'ailleurs, je portais moins d’équipement qu’on aurait pu croire. Tout montagnard aguerri m’aurait cru fou ou inconscient d’aller en montagne sans tout ce dont on est supposé avoir besoin, notamment par rapport aux vêtements. En effet, je portais presque les mêmes vêtements que je porterais en ville ou en campagne. Le genre d’habits qui te tue lentement de froids dès que la montée en montagne commence à devenir du sérieux. Pas de gants, non plus. J’ai simplement pris des bottes en fourrure pour pouvoir éviter d’avoir de la neige à l’intérieur et un foulard que je mettais lorsque le vent soufflait trop sur moi. Si je survivais à ces conditions avec de telles affaires, c’était grâce à mon pouvoir : Entièrement chargé au soleil, toute énergie qui ne sert pas à mon pouvoir se convertissait en une sorte de bouillotte en moi, comme si elle continuait de se stocker, puis se vider de moi sous la forme de chaleur. J’avais prévus le coup, et chargé toute la journée d’hier mon pouvoir. Étonnamment, la chaleur ne me tuait jamais vraiment. Elle semblait déverser toujours le nécessaire hors de moi pour conserver une température décente. C’était peut-être le seul point positif de ce foutu don : je ne connaissais pas le froids. Ou alors, un petit peu encore, mais il me suffisait de m’enrouler dans mon manteau et me replier sous ma capuche pour arrêter les courants d’air frais qui passaient sur moi.

Mon employeur se proclamait être un archéologue et historien, passionné par les civilisations disparues. Car il n’avait pas assez de tripes pour faire les voyages lui-même, il engageait des mercenaires au moins assez couillus pour tenter de ramener une relique ou deux, un objet ou un morceau de pierre qui semblerait anodin, mais dont les gens comme lui raffolent. S’il ne payait pas aussi grassement les services proposés, je pense que je vous l’aurais tué pour ce manque ridicule de conviction. S’il aimait vraiment son travail, il aurait osé y aller. Mais bon. Il allait bien me payer pour ce contrat, et ça m’a suffi pour l’accepter.

Que l’on se rappelle de cela : je ne vivais pas du meurtre. Personne ne me payait pour assassiner quelqu’un d’autre, non, et en tant que mercenaire, je ne tuais que si ce n’était que la seule solution. Non. Le meurtre était mon devoir pour l’humanité, car les bons font le « bien » avec loyauté, honneur, justice… Des actes honorables, mais désavantageant. Je jouais avec le feu car c’était efficace. J’étais un tueur comme les autres, un criminel, car c’était l’une des seules manières de changer réellement les choses face aux autres tueurs. Quitte à ce que je sois un homme d’une mauvaise nature, autant rendre ma nature utile et non pas néfaste. Je ne savais pas si j’en étais fier ou non, je m’en foutais en vérité, tant que je savais que je faisais au fond le bien.

Ce sale boulot que je me suis imposé pour le bien de tous ne me donne aucune pièce pour subsister. Je restais donc, l’autre moitié de mes journées, un mercenaire, et je l’étais déjà longtemps avant que je ne tue. Accomplir des contrats, protéger des caravanes marchandes, rechercher un vieux grimoire dans une grotte gardée par des brigands, tuer des loups sauvages et ramener à un vieux croûton qui semble en avoir tellement besoin…Vivre de cette manière me donnait parfois l’impression de ne pas être un cinglé qui a vendu son âme à l’abysse. Et puis, il y a Deborah…

…Bon sang…

La route était bouchée par un gros ramassis de neige. Quelque chose a dû provoquer une avalanche plus haute et voilà que je me retrouvais devant un cul-de-sac. En montagne, à moins que l’on aime l’escalade et que l’on a l’équipement pour, les passages se faisaient peu nombreux. Je ne pouvais pas retourner en arrière, revenir les mains vides. Il fallait que je préserve ma réputation et un échec aussi ridicule n’allait pas aider. Il fallait que je creuse mon chemin à travers. Ça allait me prendre du temps, mais il fallait bien que je le fasse.

Je posais mes genoux à terre et plongeait mes mains dans la neige, tentant d’en dégager à chaque poignée le plus possible. Malgré l’énergie solaire stockée en moi qui se convertissait en source de chaleur, je commençais à avoir désagréablement froid aux mains. Je n’avais pas intérêt à rester trop longtemps dans ces montagnes, autrement toute mon énergie aura été utilisée et je ne souhaitais pas du tout me retrouver au beau milieu d’une tempête à ce moment-là. Si la lune était de mon côté, le chemin allait monter et j’aurais plus accès aux rayons du soleil pour reprendre des forces. Je creusais, creusais, creusais… Et mon chemin fut entravé par une forme particulière sous la neige.

Le destin est une blague. Une grosse farce de la lune. Elle trouvait sûrement cela drôle de m’offrir un tel don que le miens, m’avoir confronté à la mort de tous ceux que j’aimais, avoir enlevé mes espoirs d’une vie saine, mais cela ne devait pas assez suffire à son goût. Revälia était grand, et le reste du monde devait l’être bien plus. L’une des grandes meurtrière de ce monde aurait pu mourir ailleurs, dans un autre continent, un autre pays, ou alors sur le chemin d’à côté, et cela aurait tout changé. L’un de nous deux aurait choisi le chemin de gauche plutôt que celui de droite, et nous ne nous serions jamais rencontré. SI elle avait été plus en forme, plus vigilante, elle ne serait pas morte. Si je n’avais pas reçu ce pouvoir, elle le serait restée. J’aurais pu être malade, blessé, tué, prévenu, empêché pour une raison x ou y, j’aurais fait un autre métier, je n’aurais pas rencontré mon employeur…Les moindres détails de mon existence, la sienne, et celle du monde se sont coordonnées pour qu’on se croise et que cela arrive. Ouais… Le destin est une vraie catin.

Car je vis quelque chose sous la neige. Je n’arrivais pas à identifier ce que c’était et comme un idiot, j’ai commencé à déterrer. Je remarquais quelque traces de civilisation autour de moi et supposait que je m’approchais de la ville des brumiens. Il devait peut-être s’agir d’une statue qui a été pris dans l’avalanche. Mais lorsque j’ai agrippé la main, j’ai remarqué une légère souplesse. Relative souplesse, étant donné le fait que cette main restait bien congelée. Et soudainement, je sentis l’énergie en moi se vider. Ce n’était pas une statue…c’était un mort. Non… nonononon. Mon énergie était aspirée, dévorée par ce cadavre sous la neige. J’étais en train de ressusciter quelqu’un, et c’était une belle erreur de ma part.

Cette personne avait dû être prise dans l’avalanche. Voyant sa main commencer à bouger, je réfléchissais. Elle aurait dû rester morte. Jamais je n’aurais dû lui donner à nouveau la vie. Mon don n’était pas un faiseur de miracle. Il ne propageait pas la joie, le bonheur. Je redonnais la vie, mais pour que la mort vienne la reprendre à l’aube. Ce pouvoir était un pouvoir punitif, qui confronte l’homme à sa propre mortalité et le mène dans une crainte de l’inévitable, de manière bien plus intense que lorsqu’il dort le soir et se dit qu’il va mourir un jour. Ce pouvoir ne servait à rien d’autre que souffrir, et je ne savais pas si l’individu méritait la souffrance que j’allais lui imposer ou non. J’hésitais beaucoup, me demandant si je ne devais pas la laisser suffoquer dans la neige.

Je poussais un soupir, et décida de la dégager. Je commençais à enlever le reste de la neige sur elle, agrippa ses épaules de mes deux mains et tira. En l’enlevant, une bonne partie du tas de neige se déversa sur le côté et tomba plus bas dans la montagne. Voilà qui allait faciliter mon voyage. Une fois bien dégagée, je reculais et m’assis un instant sur un rocher, la regardant s’éveiller. Une fois avoir ouvert ses yeux, elle tenta de se relever, mais en vain… Elle fut contrainte de ramper vers ce qui restait d’une statue, s’agrippant sur les bords avec la lenteur d’un iguane, puis se redressa un peu, encore tremblante. Presque à moitié dans le coma, elle tentait de libérer quelque parole de ses lèvres, non sans difficulté :

- Comment...as-tu...réussi à me faire ça?...

Elle avança la main vers moi, comme si elle voulait atteindre quelque chose que je portais sur moi, mais ne fit que tomber à nouveau dans la neige. Moi, je restais immobile, attendant qu’elle se sente mieux pour ainsi lui adresser la parole. Je ne savais pas s’il fallait que je la tue maintenant ou lui explique, ou s’il fallait que je prenne connaissance avec elle pour savoir si elle était une bonne âme ou non. Je pesais les pour et les contres l’espace d’un instant, puis décida de m’expliquer, puis m’en débarrasser. Peut-t-être en plus allais-je pouvoir trouver un objet ou quelque chose d’une quelconque utilité, si le peu d’habits qu’elle portait étaient capable de converser des affaires…

…Ses habits n’étaient pas communs… Ses habits n’étaient définitivement pas des habits que l’on porterait dans les montagnes. Cela était particulièrement intriguant…Je commençais à me poser des questions. Mais pour l’instant, je me contentais de répondre :

- Car j’ai le pouvoir de redonner la vie... même si ce don est relatif. Je ne suis pas une divinité, je n’ai pas un don puissant qui brise les règles. La mort gagne toujours. Et elle gagnera face à toi. Tu vas te remettre de tes émotions, regagner en force, puis faiblir, encore et encore, et tu retomberas dans la neige avant d’avoir pu quitter les montagnes.


Je sortais mon pistolet à poudre, ne voulant pas me retrouver au couteau devant une femme dont je ne connaissais pas la force, même si elle se trouvait affaiblie.

- Je peux t’empêcher cette souffrance. Ferme les yeux et pense à… à…

Je me sentais mal… très mal. Des images passèrent dans mon esprit. Même pas des images, des… des flashs, si ce n’est plus vif encore. Tout s’est passé en moins d’une demi-seconde et les effets prirent un certain temps avant d’arriver sur moi. J’eus l’impression d’avoir été frappé d’un coup de massue sur la tête, et alors que je tentais de me stabiliser pour la viser de mon arme, je commençais à perdre l’équilibre. Reprenant les pieds sur terre, je portais ma main sur le visage, comme si cela allait m’aider à ne pas avoir mal au crâne. Ça m’a aidé par contre à constater le fait que je saignais du nez. Qu’est-ce qui s’est passé bon sang ? Alors que je reprenais mes esprits, je sentis comme un insecte me piquer à la joue. Je ne concevais pas la présence d’insectes dans un tel froid et je me grattais la joue avant de sentir un petit craquement, comme si de la glace s’était brisé. Discret, mais audible. Je relevais les yeux vers la femme, qui posait également la main sur sa joue.

- Un lien... manquait plus que cela...

Semblant beaucoup plus en forme, elle reprit son propre équilibre à son tour et s’adossa à la statue avec tranquillité. Un… Lien ? Malgré la confusion, j’analysais tout ce qui s’était passé, et même si je ne voulais pas confirmer ce que je pensais, il se pouvait… que je sois connecté à cette femme ? Elle portait sa main sur sa joue là où j’ai été piqué, je m’étais senti dans un drôle d’état alors qu’elle revenait d’entre les morts… pas de conclusions trop hâtives, cela ne servait à rien. Décidé de comprendre ce qui se passait, je baissais le bras qui tenais mon arme et le rangea le long de mon corps.

- Qui es-tu...ou plutôt, qu'est-ce que tu es ?

- Le genre de personnes qu’il faut éviter de connaître. Le genre de personnes devant lequel tu as eu la malchance de tomber. On ne reste jamais longtemps en vie auprès de moi. Et… Puis-je savoir qui est cette femme qui arrive à se promener dans les montagnes d’une telle manière sans mourir congelée ? Et pourquoi aussi cette femme parle d’un lien ?

Il fallait que je clarifie les choses. J’évitais de mentionner le malaise que j’ai ressentis. Peut-être qu’il s’agissait simplement de moi et je ne voulais pas lui faire remarquer à nouveau que je pouvais être en position de faiblesse à n’importe quel moment. Car oui, je faisais attention. Femme étrange, trop étrange…Une menace potentielle.
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MessageSujet: Re: [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs   [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs Icon_minitimeJeu 1 Oct - 22:53

Dire que je voulais tuer cet homme qui avait osé prendre ce qui était à moi, mais quel gâchis ! Mon désir de mettre fin à ses jours s'était estompé au moment même où il avait pointé le canon de son pistolet sur mon visage, avant de tomber sous la violence des images que je lui envoyais. Il était prêt à me tuer, ce n'était clairement pas la première fois qu'il faisait cela et je dois avouer que cela m'intéressais au plus haut point. Cette expression sur son visage, il voulait appuyer sur la détente, non pas pulsion ou par plaisir, mais car il le devait. Cependant, quelque chose en moi hurlait, une petite voix murmurait doucement à mon oreille qu'il aimait lui aussi côtoyer la mort. J'imagine qu'une personne lambda aurait été terrifiée, perdue, non, j'avais les idées claires, beaucoup trop claires même. Au lieu d'être terrifiée, je sentais mes canines perforer doucement ma lèvre inférieure, le sang coulant très légèrement. Je frémissais à l'idée de voir ce bel inconnu prendre une vie, un innocent, un enfant, un criminel, un soldat, peu importe ! Bien entendu, je ne souhaitais en aucun cas mourir, mais c'était plus fort que moi. Je voulais poser ma tête contre cette arme, sourire et lui murmurer "Fais le ! Tire !" Le voir avec du sang sur les mains, quel spectacle ! Bon, il avait le visage ensanglanté, mais cela n'avait pas la même saveur. C'était son sang, pas celui d'un autre ou d'une autre, je ne suis pas difficile. Je fermai les yeux, le narguant en lui répondant avec amusement.

- Fermer les yeux et penser à...oui ? J'attend ? Tes victimes peut être ? Monsieur le justicier ?

Ce lien, je voyais des images, des scènes, des tableaux macabres. Il tuait, encore, encore, encore et encore. Bon sang, je devais assister à cela, je voulais voir cela de mes yeux. Des criminels, c'était cela qui le motivait ? Exterminer ces porcs se croyant au dessus des autres alors que leur faiblesse puait au point de m'étouffer ? Se persuadait-il d'agir par humanisme ? Qu'il rendait service ? Qu'il était un héros ? Malheureusement pour lui, il n'était rien d'autre qu'un meurtrier de plus. La société ne verrait qu'un monstre de plus, tandis que ma vision était toute autre. Je devais le comprendre, découvrir son pouvoir, l'aider à faire exploser son potentiel et peut être le connaître... disons... d'avantage. Ces nouvelles envies, ce but que je venais de me fixer, en plus de ma propre vengeance, venaient de me donner la volonté qu'il me fallait.

- Voyons, voyons, nous sommes à Brume Éternelle. Les brumiens sont morts ici d'une manière tragique et sans doute violente. Soit ils sont devenus des démons... soit...

Levant les bras, je fermais les yeux en attendant que ma théorie se confirme. Lentement, les ruines s'illuminèrent de ma couleur préférée lorsque je me trouvais à jeun, le bleu macabre. Petit à petit, ces lumières prirent des formes, des corps, des sphères ou des visages. Elles s'élevèrent dans le ciel, puis fondirent sur moi dans un déferlement d'une puissance dépassant de très loin me prévisions. Encore une fois, c'était une manie décidément, je gouttais au doux plaisir de me retrouver dans la neige, avant de me relever sous les yeux de mon cher compagnon d'infortune.

- ...ils erraient sans avoir la possibilité de rejoindre le monde des morts.

Enfin debout, je pouvais constater avec plaisir que toutes les parties de mon corps étaient en place, pas même une côte brisée ou une épaule disloquée. Souriant, je pouvais enfin remettre mes cheveux dans un état un peu moins... digne d'une humaine s'étant pris un baptême de l'air gratuitement. Il ne fallut pas longtemps à ce cher justicier pour sortir à nouveau son arme suite à ce petit tour de magie. Après tout, je venais de tuer quelques milliers de personnes d'une certaine manière. Bon, il est vrai, elles étaient déjà mortes, donc je venais de réduire au silence, les âmes de personnes déjà réduites au silence. Oui, la nécromancie peut vous provoquer quelques légers maux de tête. Me retournant lentement, je fis face à mon "adversaire temporaire", avançant jusqu'à sentir le canon de son arme sur ma peau nue. Cette situation était tellement plaisante, tellement excitante, je ne pouvais m'empêcher de lécher mes lèvres devant cette menace de mort imminente.

- Bien que te voir couvert de sang, voir même du mien, ne me dérangerait pas, je te déconseille de faire ça. Tu risquerais d'avoir une mauvaise surprise. Faisons un essai pour que tu comprennes notre situation le plus simplement possible.

D'un geste rapide, je fis apparaître un épais morceau de glace, puis je me l'enfonça avec force dans la main, faisant ainsi tomber la fameuse arme dans la neige. Il avait ressenti en même temps que moi cette douleur, même si je dois avouer que cela me semblait digne d'une piqure d'insecte comparé au déchirement de mon âme. Léchant ma plaie avec le regard qui va avec, je ne fais jamais les choses à moitié, je tentais de lui faire comprendre mon point de vue.

- Allons, ce n'est pas comme si j'avais tué ces Brumiens. Ils étaient déjà morts et s'ils étaient coincés ici, c'est bien qu'ils n'auraient jamais trouvé la paix. Leur seule chance de salut aurait été de croiser le chemin d'un spirite et le seul encore en vie, qui soit réellement efficace, semble avoir bien d'autres préoccupations. Et après ça ose se donner le nom de sage... Autant qu'ils servent non ? Et puis, ce n'est pas comme si tu n'avais pas aimé cette sensation.

Sourire en coin, je ne fis même pas attention à la plaie se refermant, illuminée par cet habituel bleu macabre. Ce lien semblait être une véritable faiblesse, mais maintenant, je pouvais enfin voir tout son potentiel. Je pouvais partager l'immense plaisir que me procurait la présence de la mort, un sentiment de puissance absolue et un délice faisant passer l'orgasme pour un amuse bouche, bien au-delà de celui provoqué par le baiser vampire. Quoi ? Vous ne pensiez quand même pas que je n'allais pas vérifier cette légende ? Je dois avouer que la sensation fait partie de mes préférées, mais encore une fois, elle ne vaut pas le plaisir de dévorer une âme ou de la sentir s'échapper du corps d'une proie. Cet homme sentirait cela aussi maintenant, s'il se justifiait pour ses meurtres, il serait bientôt forcé d'avouer qu'il aimerait ça et pas qu'un peu ! Même s'il ne le désirait pas, à moins qu'il mette fin à ses jours, il venait de franchir une porte qu'il ne pourrait plus jamais refermer. J'allais changer son existence et pour de bon, la question était la suivante : jusqu'à quel point je pouvais le rendre irrésistible ? Calme, je ne devais pas aller si vite en besogne ! Ce pauvre chéri, il semblait totalement perdu, autant lui expliquer.

- La mort gagne toujours, en effet, mais pas aujourd'hui. En utilisant ton pouvoir, tu as dérobé une partie de mon âme, ce qui fait que toi et moi, nous sommes liés, que tu le veuilles ou non. D'une certaine manière, tu as réellement ressuscité quelqu'un aujourd'hui, j'ignore si c'est important à tes yeux, mais je tenais à te le préciser.

C'était pourtant si simple, rien de bien compliqué, il jouait avec la mort, mon âme était puissante, une partie s'était introduite en lui et fin de l'histoire... ou le début d'une aventure. Je n'avais pas encore répondu à toutes ses questions cependant, mais je devais avant tout, me mettre à l'aise et à mon avantage. Après tout, je n'allais pas considérer ce très cher... quel pouvait être son nom ? Qu'importe, cela viendra en temps et en heure ! Bref, je n'allais pas le considérer comme le reste de la plèbe ou tous les insectes que j'avais l'habitude d'écraser, du moins, à mon époque. Peu désireuse de m'allonger une fois de plus dans la neige, je fis rapidement apparaître un siège de glace, afin de m'installer à ma convenance, croisant mes jambes pour répondre à ses autres questions, plus qu'amusée par la tournure des événements.

- D'une telle manière ? Serait ce une manière subtile de pointer un manque cruel de décence ? Je suis née dans ces montagnes et comme tu peux le voir, je suis très proche de la glace et donc du froid, je ne le crains donc nullement. Tout comme toi avec ton pouvoir il me semble, le soleil te fais ignorer bien des désagréments si je ne m'abuse. Mais j'en oublie mes bonnes manières, je me prénomme Edwen. Maintenant, ce qui m'intéresse, c'est de savoir quel nom donner à ce charmant visage, bien que souvent taché de sang à ce que j'ai cru comprendre. Ton esprit est très chaotique, même en voulant découvrir tout par moi-même, tu n'as pas hésité à m'envoyer des scènes de tes meurtres. Tu ne tue que des meurtriers ? Vraiment ? Puis je te demander pourquoi ?

Passant ma main sur ma joue, je fixais le justicier avec intérêt. Comment allait il réagir ? Pouvait il seulement me comprendre ? Une chose était certaine, dans mon cas, je mourais d'envie de découvrir chaque partie de son être. Son esprit, son pouvoir, ses motivations et bien entendu, tout ce qui était plus physique. Allons, qui étais-tu jeune inconnu ? Toi qui piquais ma curiosité et à qui je devais la vie ? C'est étrange, pour la première fois de mon existence, je me sentais reconnaissante, le destin était vraiment une chose capricieuse. Même avec Isabella, cette femme qui avait permis ma libération, je ne me sentais pas redevable, contrairement à lui. Cela promettait.
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MessageSujet: Re: [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs   [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs Icon_minitimeJeu 8 Oct - 21:20

- Fermer les yeux et penser à...oui ? J'attends ? Tes victimes peut être ? Monsieur le justicier ?

…Mes victimes…Que savait-elle de mes victimes ? De ceux que je tuais ? Et comment savait-elle à la base que je tuais ? Peut-être que ma volonté de la tuer lui a fait partir du principe que j’avais déjà fait ça avant…mais cela n’expliquait pas pourquoi elle venait de m’appeler « Justicier ». Elle n’aurait pas pu deviner ça, même sur un coup de chance.

Elle regarda autour d’elle, l’air de chercher quelque chose.

- Voyons, voyons, nous sommes à Brume Éternelle. Les brumiens sont morts ici d'une manière tragique et sans doute violente. Soit ils sont devenus des démons... soit...


Elle leva le bras et ce simple geste me fit comprendre que cela allait aboutir à de la magie. Je relevais le canon de mon pistolet vers son visage, prêt à agir. Je ne souhaitais plus vraiment tirer avant d’avoir mis les choses au clair, mais je restais prudent. Pendant quelque secondes, rien ne se passa, mais rapidement des choses s’illuminèrent derrière elle…et pas seulement derrière elle, mais à côté, à droite, à gauche, derrière moi également. Des silhouettes, des formes, parfois humanoïdes, parfois rappelant des feux follets, des brumes d’un bleu froid, terne…Comme des êtres…Comme des âmes de personnes défuntes, qui soudainement décollèrent du sol et foncèrent sur cette mage. Elle aspirait des âmes devant mes yeux, avant qu’elle ne tombe à nouveau au sol.

- ...ils erraient sans avoir la possibilité de rejoindre le monde des morts.


Elle lâcha ce commentaire tout en se relevant, ayant l’air bien plus en forme que jamais. Cela suffisait ! Je m’approchais d’elle, la pointe de mon arme cette fois-ci orienté vers son cœur. Mais elle se contenta de s’approcher lentement, doucement vers le pistolet jusqu’à ce qu’elle le sente sur son corps. N’avait-t-elle donc pas peur de la mort ? Car elle semblait le vouloir, me le demander, désirer de perdre la vie sous ma main…C’était troublant. Je n’avais pas peur d’elle, non, je n’avais peur de rien, mais elle arrivait à me mettre en tension. Je ne percevais pas de crainte, pas de faiblesse apparente, surtout maintenant qu’elle semblait avoir retrouvé toute son énergie.

- Bien que te voir couvert de sang, voir même du mien, ne me dérangerait pas, je te déconseille de faire ça. Tu risquerais d'avoir une mauvaise surprise. Faisons un essai pour que tu comprennes notre situation le plus simplement possible.

Elle leva la main une nouvelle fois, faisant apparaître un morceau de glace. Dans mon esprit, je l’avais déjà neutralisé (de manière létale, bien sûr) de cinq manières différentes, mais elle ne semblait pas vouloir ma mort (pour l’instant) et trop de questions importantes étaient laissés en suspend. Des questions qui attendaient des réponses. Quand je la vis descendre son arme de fortune dans sa main, je me demandais quelle mouche l’avait piquée. Mais c’est en sentant les nerfs de ma propre main crier que je perdais mon attention pour la reporter sur ce qui venait de se passer. Le visage crispé, je lâchais mon pistolet dans la neige. Il me fallut moins d’une seconde pour reculer d’un mètre en un bon, sortant un poignard de ma ceinture. Jamais trop prudent, toujours prêt à me battre. Je la voyais lécher le sang sur sa blessure avec presque plaisir, me regardant d’un air ravie. Je ne savais pas si c’était le goût de son propre sang qu’elle aimait ou le fait qu’elle me montrait cette scène. Je jetais un coup d’œil sur ma propre main blessée, remarquant qu’elle était exactement la même que celle de la femme. Ça n’annonçait rien de bon…Mais rapidement, la blessure disparus, de même que la sienne.

- Allons, ce n'est pas comme si j'avais tué ces Brumiens. Ils étaient déjà morts et s'ils étaient coincés ici, c'est bien qu'ils n'auraient jamais trouvé la paix. Leur seule chance de salut aurait été de croiser le chemin d'un spirite et le seul encore en vie, qui soit réellement efficace, semble avoir bien d'autres préoccupations. Et après ça ose se donner le nom de sage... Autant qu'ils servent non ? Et puis, ce n'est pas comme si tu n'avais pas aimé cette sensation.

Ça n’a pas été désagréable en effet…

…Quoi ?

Sur le moment, j’avais été trop focalisé sur tout ce qui s’était passé pour avoir fait attention à ce que j’ai ressenti. Mais maintenant que j’y repensais… J’avais aimé. J’avais apprécié voir ce qui s’était passé avec elle, avec les âmes… Ce n’était pas mon genre.

- La mort gagne toujours, en effet, mais pas aujourd'hui. En utilisant ton pouvoir, tu as dérobé une partie de mon âme, ce qui fait que toi et moi, nous sommes liés, que tu le veuilles ou non. D'une certaine manière, tu as réellement ressuscité quelqu'un aujourd'hui, j'ignore si c'est important à tes yeux, mais je tenais à te le préciser.

Je ne savais pas quoi penser de tout ça. Ressusciter…Vaincre la mort…C’est ce que j’aurais voulu. Je me rappelais de quand j’étais encore un jeune garçon, le petit Raphaël rêveur, créatif, timide et gentil que tout le monde aimait. Quand j’avais compris les capacités de mon pouvoir, j’étais le plus heureux des êtres. Je pouvais offrir une seconde chance aux êtres vivants, leur permettre de vivre et vaincre le destin injuste que répand la mort sur ceux dont le temps n’était pas encore venu. Je réanimais les mouettes écrasés sur le récit après une tempête violente, ainsi que les animaux noyés, chiens, chats, oiseaux, lézards, crabes, le moindre minuscule insecte. Les fleurs fanées retrouvaient toutes leurs pétales et découvraient leurs éclatantes couleurs sous le soleil… Tous méritaient cette nouvelle chance. Je me souvenais aussi du nourrisson d’une pauvre mendiante que la maladie avait emporté. Je me souvenais du plaisir humble que je ressentis lorsque j’avais redonné le souffle à ce bébé, redonné à sa mère qui pleurait de joie, le seul être vivant qui lui restait dans sa vie miséreuse et qu’elle chérissait et aimait. Je rentrais le soir avec l’image imprimé dans ma tête de ces créatures qui continuaient de voyager et manger, boire, continuer à exister grâce à moi…

Comprendre les limitations de mon pouvoir m’avait fait un choc. Soudainement, dans mon esprit, les oiseaux retombaient sur le sol, inerte, les os brisé par la chute. Les blessures des animaux se rouvraient et saignaient comme des fontaines, d’autre recrachaient de l’eau de leurs poumons. Et se noyaient dans leur propre corps. La mendiante, à qui j’avais redonné le bonheur et l’espoir, pleurait pour son enfant dont elle a dû subir la perte une deuxième fois. J’ai pensé faire le bien quand j’étais enfant, et tout à coup, je m’étais rendu compte que je n’avais fait que répandre la souffrance. J’avais prolongé l’agonie de tous les êtres que j’ai croisés. Rien de bien ne ressortait de moi et rien n’allait en ressortir. Je tentais de fuir cette désillusion en massacrant des meurtriers, des ordures à la pelle, mais cela ne changeait rien. Je ne pouvais pas faire le bien.

Je crois qu’aujourd’hui avait été le seul jour de ma vie où j’avais le moyen de faire les choses biens. Et cette chance a été gaspillée. J’avais fait revivre une femme très probablement instable, sur tous les êtres vivants de ce monde. Combien de personnes allaient mourir par sa main et par conséquent, la mienne ? Cette sensation d’avoir gaspillé le seule moment où je pouvais être bon me laissa dans un grand vide….Vide… Un vide pourtant lourd, tellement lourd que mes épaules étaient épuisées d’en porter le poids.

Je la vis se créer avec une grande facilité un siège de glace sur lequel elle s’installa et se mit bien à son aise. Je sentais bien le décalage entre nous deux. Cela nous correspondait bien : sur le moment, elle était impassible devant cette situation, faisant preuve d’un comportement tranquille et frais, tandis que je bouillonnais comme un soleil.

- D'une telle manière ? Serait-ce une manière subtile de pointer un manque cruel de décence ? Je suis née dans ces montagnes et comme tu peux le voir, je suis très proche de la glace et donc du froid, je ne le crains donc nullement. Tout comme toi avec ton pouvoir il me semble, le soleil te fait ignorer bien des désagréments si je ne m'abuse. Mais j'en oublie mes bonnes manières, je me prénomme Edwen. Maintenant, ce qui m'intéresse, c'est de savoir quel nom donner à ce charmant visage, bien que souvent taché de sang à ce que j'ai cru comprendre. Ton esprit est très chaotique, même en voulant découvrir tout par moi-même, tu n'as pas hésité à m'envoyer des scènes de tes meurtres. Tu ne tues que des meurtriers ? Vraiment ? Puis je te demander pourquoi ?


Ce flot de nouvelles et de questions me déstabilisa assez et je me retrouvais un instant silencieux devant elle. Je ne savais pas si m’ouvrir à cette « Edwen » était une bonne chose. Je ne me dévoilais à personne, pas même à Samantha, même si d’un côté, personne ne me demandais jamais de le faire.

Je soupirais…Quitte à devoir rester lié à une personne, autant se connaître plus. Si je me montrais sincère avec elle, peut-être allait-elle pouvoir me confesser ses propres secrets. S’informer, mieux se préparer à ce qui allait venir. Je reculais et m’assis sur un rocher derrière moi, lui jetant un regard. Mes mains jonglaient légèrement avec mon poignard.

-Raphaël Doreagan, je suis un mercenaire. Enchanté… Je suppose.

Parler de manière calme et polie me mettais mal à l’aise. Lorsqu’il ne s’agissait pas de Deborah ou quand je n’étais pas en position de force, je me sentais exposé, vulnérable. La politesse était pour ceux qui avaient peur.

Autre détail perturbant était le fait qu’elle était donc au courant pour mes meurtres, qu’elle me disait que j’avais un esprit « chaotique ». Savait-elle lire dans les pensées ? Etais-ce un autre aspect de ce lien qui s’est créé entre nous ? Peut-être que si c’était le cas, je pouvais aussi trouver un moyen de sonder son esprit…Mais pour l’instant, je devais répondre à certaines de ses questions.

-Pourquoi le fait que je tue des criminels surprend ? La société punis les criminels. Je me contente de les punir mieux, tout simplement. Ne cherche pas plus loin.


Je me redressais pour récupérer mon arme dans la neige, prenant ma cape pour enlever l’eau et les morceaux de givre dessus.

-Et désolé de te décevoir, mais je n’aime pas me tâcher le visage. Mais le sang semble te plaire… Pourquoi donc ? Car j'ai beaucoup de questions à te poser de mon côté, comme par exemple qui tu es plus précisément et surtout, d'où proviennent tes pouvoirs.
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MessageSujet: Re: [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs   [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs Icon_minitimeMer 20 Jan - 20:41

J'ai beau aimer le froid, qui incite généralement, les êtres vivants à se réchauffer, de multiples façons...je dois avouer, que j'aurais préféré, découvrir ce cher justicier dans une demeure, au coin d'un bon feu. Sur un canapé peut être, à siroter du vin, tentant de le déstabiliser, de tester son caractère ou simplement le provoquer. Je n'avais vu de sa vie que quelques meurtres, mais quels meurtres ! J'en frissonnais, il se donnait des airs, mais il le savait, tuer...c'est tuer. Il n'existe aucune bonne façon de le faire, ôter la vie est une étape, nous changeant à jamais et c'est amusant à dire, mais il avait visiblement tué bien plus de personnes que moi. Ah, Raphaël Doreagan, justicier et mon sauveur. Je ne vivais que grâce à lui et son pouvoir, pourtant, le coût d'une résurrection était élevé et il ne me semblait pas que le prix avait été payé. Rien ne se crée avec du néant, certes il avait dérobé mon âme, mais cela ne suffisait pas, je n'étais sans doute pas au bout de mes surprises. J'aurais voulu qu'il soit une toile vierge, il n'aurait suffit que de quelques coups de pinceaux, pour en faire exactement ce que je voulais. Mais non, cet homme était vulnérable à mon esprit, ce qui signifiait également, que j'étais vulnérable au sien. Je pouvais le manipuler, tout comme il pouvait le faire en retour. Malgré mes pouvoirs, moi qui avais obtenu le statut divin, je ne pouvais que considérer cet homme, que comme mon égal. J'étais peut être en situation de faiblesse finalement, seulement, lui, ne le voyait pas. J'avais commencé notre petit jeu et je ne comptais pas le laisser gagner aussi facilement, même si il méritait que je l'informe de son potentiel, de son délicieux potentiel...

Riant, je regardais le mercenaire avec amusement, sa réponse était elle vraiment le reflet de sa pensée ? Une excuse ? Ou essayait il de me convaincre ? Voyons voir...

- Mieux punir des criminels ? Tu te compares à la société ? C'est amusant, il me semblait pourtant que...

Je tendais la main dans sa direction, voyant soudainement les veines de son visage, clairement apparaître, tandis que je revoyais l'un de ses crimes, en même temps que lui. Il ne me fallait guère longtemps pour exploiter ce merveilleux petit lien. Sans vouloir me vanter, j'avais réussi à combattre une divinité avec mon esprit, je doutais donc de devoir réellement forcer pour obtenir les informations désirées.

- Tu dis que tu punis d'une façon plus adaptée ? Donc, que la société ne fait pas assez bien son travail ? Je vais te raconter un petit secret, tuer, c'est tuer. Il n'y a aucune excuse, aucune bonne raison, aucune bonne façon de le faire. Un être peut être vil, mais il aura été lié à d'autres qui ne le seront pas. Un tueur pour une organisation criminelle aura peut être une famille aimante, des enfants, des parents, une compagne ou un compagnon...qui sait ? En le tuant, tu détruis ses espoirs, tu provoques le malheur de ses proches, tu réduis à néant tout ce qu'il était et ce qu'il aurait pu être. Cependant, cher Raphaël, tu vas plus loin, tu ne fais pas que tuer, tu le torture, tu le fais souffrir, puis une fois qu'il succombe, tu le fais revivre et tu recommences, encore et encore et encore. Il n'y a aucune comparaison face à la société, tu tues, car tu aimes ça, sinon tu ne recommencerais pas, via ton pouvoir. A ce moment, quelle est la différence entre toi et les ordures qui seront tes victimes. Mais je comprends, elles l'ont cherchées, ce sont des monstres n'est ce pas ? Se souciant peu des conséquences de leurs actes. Mais toi, mesures tu la portée de tes actons ? Telle est la question.

Me levant de mon siège, je m'approchais du jeune homme, qui semblait encore sous le choc, suite à ma petite intrusion dans son esprit. Glissant ma main sur sa joue, je lui offris un sourire, sincère pour une fois, le baume après  les blessures.

- Je l'accepte et je ne te jugerai pas, qui suis je pour le faire après tout. C'est la question n'est ce pas, qui suis je ? Je te dois bien ça.

Retirant ma main, je lui tournais le dos et pris une poignée de neige, que je fis doucement fondre entre mes doigts.

- Je suis une Wendigo, tu en as sans doute entendu parler. Dés ma naissance, on décida que je devais être éliminée, n'ayant visiblement aucun remède pour moi et les vingt neuf autres enfants atteints de la même malédiction. Ont ils seulement essayés ? Ou se sont ils seulement contentés de prévenir leur peuple, qu'une fois tous les cinquante ans, trente enfants devaient être massacrés, arrachés aux bras de leurs parents ? Je l'ignore. J'étais sensible à la mort, affamée et insensible au froid, doublée de capacités de réflexions dépassant de loin les capacités d'un humain lambda. D'après les autorités de Karnevriath, nous étions condamnés à devenir cannibales, nécromanciens et tueurs en série. Ces idiots devaient sans doute ignorer que l'éducation, était clairement le seul remède efficace, avant les potions, la magie et la médecine. Cette année là, les enfants maudits ne furent pas exterminés, mais emmenés dans la montagne, nous avons grandis seuls, guidés par un esprit nous empêchant tout juste de finir comme des animaux.

La neige avait fondue, c'était étrange, quelque chose coulait sur ma joue, comme si...Des larmes ? Moi ? Dévoiler une faiblesse ? Pitoyable ! Il faut dire, c'était sans doute la première fois que je racontais cette histoire...Levant la tête au ciel, je continuais mon récit.

- Les années passèrent et avec eux, l'innocence et le début de nos pouvoirs. Nous avons ressenti la mort, des milliers des morts, leurs âmes venaient s'offrir à nous, sans aucune possibilité de résister. Nous ne pouvions que les dévorer. La guerre des éléments, un festin à volonté, une source quasi infinie de nourriture et de magie. Et tout s'est arrêté, subitement, violemment, nous laissant un grand vide. Alors nous avons élaboré un plan, quelqu'un était responsable de tout cela, quelqu'un avait donné tous ces pouvoirs et avait regardé le massacre, sans rien faire. Puis, une fois que la démographie avait chuté de moitié, a retiré les armes magiques de nos semblables, les humains, ces pauvres mortels. Ce quelqu'un, c'était la lune, ce tyran, cette reine, que dis je ? Cette impératrice divine. La magie était sa force, son don, mais surtout sa drogue, elle la distribuait, nous testais comme des sujets d'expérience, puis nous en privaient...nous étions ses esclaves. Je lui en voulais et j'avais faim, horriblement faim. Alors...je l'ai tuée.

En voyant l'expression sur le visage de Raphaël, je ne pu m'empêcher d'éclater de rire, il semblait choqué, perturbé par mes derniers mots.

- Il serait plus exact de dire, j'ai essayé de la tuer. Nous avons cherché différentes méthodes, l'avons trompés en dirigeant des cultes où nous tuions des misérables nobles prêts à tout pour obtenir l'immortalité et nous avons accumulé suffisamment d'énergie, pour entrer dans son royaume...

Quelque chose n'allait pas, je perdais l'équilibre, qu'est ce que...

- Nous ne sommes plus assez ! Il faut renoncer ou elle nous tuera tous !

Grognant, je lançais un regard noir à mon "frère", puis me reconcentrant sur cette immense lumière aveuglante, j'utilisais mes dernières forces dans ce maudit rituel.

- Échouer ne fait pas partie de mon vocabulaire !

L'explosion, nous l'avions eu, mais elle n'était pas encore morte, il fallait l'achever...pourtant, elle eut la force de nous renvoyer sur Rëvalïa...Je vis après ces dragons, mourant les uns après les autre sur décision de Fujiin, sentant cette glace recouvrir mon corps. C'était comme si des millions d'aiguilles tentaient de perforer ma peau, pour s'échapper, je ne pouvais pas lui pardonner, jamais il ne s'en sortirait.

- Assez !

Tombant à genoux, respirant difficilement, je regardais en direction du justicier, ce dernier avait réussi à forcer mon propre esprit, revivant mon passé...et me le faisant revivre également. La colère se dissipa rapidement, je ne pouvais qu'admirer son action, il m'avait manipulée. Sans le vouloir peut être, mais son esprit était loin d'être faible. J'étais impressionnée, pour la première fois, quelqu'un avait du répondant, même si ce n'était pas forcément volontaire.

- Je suis impressionnée, tu as réussi à pénétrer dans mon esprit, à ressentir mes émotions du moment, dommage que tu ai choisi de vivre ma douleur et mon emprisonnement. Ainsi...que ma soif de vengeance. J'ai été enfermée par Fujiin, ce fichu sage des vents, exterminant une espèce, juste pour me détruire. Je devais mourir et ainsi, la lune aurait récupérée de toutes ses blessures. J'ai été libérée par une humaine, puis l'avalanche m'a prise. Fujiin savait que je n'aurais pas assez de force pour survivre à cela...et tu es arrivé. Tu m'as sauvée, je suppose que tu le regrettes. Saches qu'en me remettant aux sages, tu pourrais sans doute retirer mon âme et briser notre lien, ainsi tu pourrais me tuer. Malgré les âmes des Brumiens, je suis beaucoup trop faible pour lutter contre eux. J'ai tué des misérables porcs, n'ayant aucune volonté, ni scrupule, prêts à sacrifier tous leurs proches pour une immortalité illusoire.  J'ai massacré des soldats, rangeant leurs consciences au placard, se contentant de servir une femme se fichant d'eux, sans se poser de questions. J'ai manipulé les plus grands mages de ce monde, afin d'atteindre leur "mère" et je lui ai volé son énergie, son pouvoir. Oui, j'ai tenté de tuer une divinité et j'ai failli réussir. Je n'ai aucun regret, je ne l'ai pas fait pour soumettre les humains, pour devenir une déesse ou je ne sais quoi. La magie doit servir l'homme et non l'inverse, voila ce que je pense et tant que la lune nous dirigera...cela ne sera jamais le cas.

Je ne savais pas pourquoi je révélais tout ceci, mais je me sentais mieux, libérée, délivrée, de tout ce poids. Il me voyait, c'était le premier à pouvoir vraiment me voir et je ne pouvais que craindre sa réaction, mais la discussion m'avait fait un bien fou.

- Hum, pardon pour tout ceci, tu dois me prendre pour une pipelette. Je suppose que cela répond à la question de mon origine et des mes pouvoirs. Quant au sang, rien de bien sorcier, j'aime le goût, je trouve cela fascinant, excitant et même aphrodisiaque pour être tout à fait franche.

Sourire en coin, je ne pouvais pas me permettre de finir cet échange, sans au moins une légère provocation.
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MessageSujet: Re: [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs   [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs Icon_minitimeJeu 25 Fév - 22:17

Sa seule réaction envers mes paroles fut un rire franc. Ce devait être le genre de femmes qui ne se laissait jamais impressionner. Le genre de personne qui voulait garder constamment de l’assurance, ne trahissait aucune peur et par conséquent faisait autant croire à l’autre qu’à lui-même qu’il était le maître du jeu, la source du danger.

- Mieux punir des criminels ? Tu te compares à la société ? C'est amusant, il me semblait pourtant que...

Elle tendit soudainement la main, mais je ne bougeais pas d’un pouce. En temps normal, j’aurais déjà dégainé mon arme. Elle se serait déjà retrouvée avec du plomb dans le corps car elle m’avait déjà montrée ce dont elle était capable d’un seul mouvement. La seule chose qui l’a sauvée était le fait que j’étais conscient que nous partagions désormais nos blessures. La tuer reviendrait à m’éliminer également et je ne pouvais accorder une telle victoire à ce genre de d’individu.

Mais un évènement étrange subvint et je pense que son arrivée fut assez brusque et inattendu pour empêcher d’agir à temps. Ma vue commença à s’effacer lentement et je me retrouvais comme soudainement dans le noire. Mon ouïe, mon odorat, mon goût, ils ont disparus également en un coup et j’ai cru l’espace d’un instant que j’étais mort…Mais c’était autre chose. Comme si mes sens avaient été réservés à une autre personne, à un autre temps…


Il était devant moi. Entièrement nu, les yeux bandés, les mains attachées sur les barres de fer d’un lit sur lequel il était allongé. Les draps étaient propres et doux, j’avais utilisé les miens. Je voyais ses narines réagir face aux senteurs des bougies parfumées qui envahissaient la pièce d’une senteur exotique. Il arborait un sourire béat, s’attendait à avoir un moment torride et plaisant avec une jeune femme. Jamais je n’avais été aussi fier de ce que j’ai préparé. J’avais fait tant d’effort pour la mise en scène et j’étais aussi satisfais qu’un réalisateur ayant sué de tous les pores de son corps pour créer le magnifique décor d’un grand spectacle. Quant à ma victime, elle avait l’air d’une souris devant un fromage, inconscient du piège qui allait s’abattre sur lui. Réjouissant…

J’avais grassement payé une fille de joie pour venir faire l’appart…pardon, la cour à cet homme et l’amener « chez elle » pour un peu de bon temps. J’aurais aimé qu’il soit plus intelligent, plus suspicieux, ou du moins qu’il soit plus exigent en matière de femme, car il ne se laissa pas prier pour un tour, elle n’a même pas eu l’occasion d’insister. Mais à quoi s’attendre d’autre de la part d’un meurtrier qui violait ses jeunes victimes ? Il était l’esclave de ses pulsions et ses fétichismes morbides, pas grand-chose d’autre finalement.

Le voilà devant moi, entièrement exposé, attendant une femme qui n’allait jamais revenir. Je m’approchais lentement de lui et le bruit de mes pas le faisait sourire. Etait-ce horrible de dire que j’adorais ce moment. Que j’adorais le leurrer et lui faire croire à quelque chose qui ne l’était pas ? Plus que sa vie, son existence, j’avais son être tout entier entre mes mains. J’avais le pouvoir de faire perdurer son bonheur, mais aussi de le détruire d’un mouvement de poignard. La vie, la mort, la joie, la peine, la douleur…J’avais un parfait contrôle sur cet homme et son intégrité, qui se sentait légitime de contrôler celle des autres.

Je me retrouvais devant lui, son membre irrigué de son sang. J’avais presque envie de lui faire croire jusqu’au bout que j’étais cette jeune fille expérimentée qui l’avait invité dans sa demeure pour des « exercices » mais je me devais d’être rapide, car je savais que Samantha ne tarderait pas à arriver et je devais m’occuper de ça, autrement elle serait capable de rentrer car je n’avais  pas pensé à fermer à clé.

Sortant mon couteau, je coupais d’un coup sec ses organes. Son cri fut des plus perçants et comme un insecte retourné sur sa carapace, il agita ses pattes avec frénésie. Avançant vers le bord du lit, je prenais les bords du lit en bois et le souleva pour le redresser. Je n’allais pas lui offrir le luxe de saigner comme une truie allongée et bien posé, quand-même. De toute sa vie, il n’a jamais posé une femme aimée dans le cocon nuptial. Uniquement des cadavres, indifférent du genre, de l’âge, indifférent du fait qu’ils n’étaient plus, et par sa faute.

Tel un crucifié, il pendouillait en faiblissant, le sang coulant abondamment entre ses jambes. De là où il exaltait ses plaisirs les plus vicieux, s’écoulait désormais ce qui parcourait ses veines. Se sentait-il exposé ? Dépossédé de ce qui lui appartenait ? Du sang de son corps comme de l’intégrité de ses victimes ? L’origine de ses pulsions deviendra la source de ses pires douleurs. De l’organe de la vie, il allait connaitre la mort. Et la mort, il allait la subir tant que je n’aurais pas eu ce que je voulais : sa part d’humanité.

Je déposais un vase  sur le sol, en dessous de sa plaie. Une fois remplie, je m’assurerais de lui faire boire le contenu, qu’il puisse continuer de saigner de sa plaie ouverte. Je voulais également en conserver un peu pour en jeter sur son corps, avec de la poussière, du miel, du goudron, du vin…Tout ce qui se répand, qui est collant. Je voulais qu’il se sente salis. Je ne voulais que tout son corps sombre dans un mal-être profond et qu’il se sente dépossédé de son intégrité, d’une part sacrée de sa vie. Qu’il ressente la perte de son corps comme ceux dont il a volé l’existence. Je voulais qu’il comprenne les conséquences de ses actes…Qu’il admette devant moi ce qu’il a fait, qu’il regrette…Et quand il m’aura montré sa part d’humanité, peut-être que je le laisserais mourir.



En l’espace d’un instant, je revins à la réalité, me retrouvant à nouveau à Brume éternelle, avec cette femme qui s’amusait de moi depuis déjà un bon bout de temps. Troublé par cet évènement, je ne pus avoir le temps de réagir avant qu’elle ne reprenne la parole.

- Tu dis que tu punis d'une façon plus adaptée ? Donc, que la société ne fait pas assez bien son travail ? Je vais te raconter un petit secret, tuer, c'est tuer. Il n'y a aucune excuse, aucune bonne raison, aucune bonne façon de le faire. Un être peut être vil, mais il aura été lié à d'autres qui ne le seront pas. Un tueur pour une organisation criminelle aura peut-être une famille aimante, des enfants, des parents, une compagne ou un compagnon...qui sait ? En le tuant, tu détruis ses espoirs, tu provoques le malheur de ses proches, tu réduis à néant tout ce qu'il était et ce qu'il aurait pu être. Cependant, cher Raphaël, tu vas plus loin, tu ne fais pas que tuer, tu le torture, tu le fais souffrir, puis une fois qu'il succombe, tu le fais revivre et tu recommences, encore et encore et encore. Il n'y a aucune comparaison face à la société, tu tues, car tu aimes ça, sinon tu ne recommencerais pas, via ton pouvoir. A ce moment, quelle est la différence entre toi et les ordures qui seront tes victimes. Mais je comprends, elles l'ont cherchées, ce sont des monstres n'est-ce pas ? Se souciant peu des conséquences de leurs actes. Mais toi, mesures tu la portée de tes actons ? Telle est la question.

Me prenais-t-elle pour un idiot totalement naïf ? Moi, plus que quiconque, comprenais les conséquences de mes actes. Je vivais pour ses résultats. Elle croyait quoi ? Que j’agissais pour le bien, l’amitié et les petits oiseaux ? Non. Pas vraiment…Le bien seul et unique n’existe pas, de même que le mal. CE sont des notions personnelles. Jamais personne ne fait le bien car il y aura toujours des personnes pour trouver ça mal. De même que le mal des uns sera le bien des autres. Et si l’on part du principe que chaque personne de ce monde n’est jamais bien placé pour en donner la définition réelle…Je faisais ce que moi je considérais comme bien. Et j’étais conscient que pour la moitié de l’univers, je n’étais qu’un cinglé comme les autres. De plus, je pense qu’elle aussi pensait faire les choses sous sa propre perception de la moralité.

-Je punis de ma propre façon. De la façon qui me semble juste. Je ne suis personne pour dire ce qui l’est vraiment, ni toi, ni la société et toutes les personnes qui la forment, ni même la lune. On est animés par notre propre morale, nos intérêts et nos motivations. Je suis conscient que tuer apporte la souffrance à d’autres, mais elle l’épargne à beaucoup d’autre. Je préfère le malheur d’une poignée de personne dont certains pourront s’en remettre que la mort définitive d’une centaine d’individu. Simple logique, sans impliquer un jugement sentimental quelconque. Oui, selon les autres, je ne vaux pas mieux que mes cibles, mais je m’en moque éperdument. Il y a bien assez de personnes pour jouer les « héros et justiciers au cœur pur » propageant la définition la plus courante de ce qui est bien. Personnellement, je préfère être efficace et vaincre le feu par le feu…

Elle se leva de son siège de glace et s’approcha lentement de moi jusqu’à se retrouver en face. Elle me jeta un sourire qui ne semblait aucunement forcé, suivit de sa main qui se déposa sur ma joue.

- Je l'accepte et je ne te jugerai pas, qui suis-je pour le faire après tout. C'est la question n'est-ce pas, qui suis-je ? Je te dois bien ça.

Peu importe qui elle était, elle n’avait pas le droit de se permettre de me toucher. Mendiant, paysan, assassin, mage, seigneur, Roi, dragon, divinité, peu importe l’individu devant moi, je ne laissais personne me toucher sans autorisation. Je frémissais en sentant sa paume sur ma peau et l’envie de lui couper la main de ma lame montait en moi. La seule chose qui m’empêcha de la repousser fut cette stupide malédiction qui nous faisait partager la moindre de nos blessures. Bouillant intérieurement, je me contentais de garder le silence et la laisser continuer son discours. Elle finit par reculer et me tourner le dos, récupérant une poignée de neige qu’elle regarda fondre dans le creux de sa main. Elle avait le sens du drama, celle-là.

- Je suis une Wendigo, tu en as sans doute entendu parler. Dès ma naissance, on décida que je devais être éliminée, n'ayant visiblement aucun remède pour moi et les vingt-neuf autres enfants atteints de la même malédiction. Ont-ils seulement essayés ? Ou se sont-ils seulement contentés de prévenir leur peuple, qu'une fois tous les cinquante ans, trente enfants devaient être massacrés, arrachés aux bras de leurs parents ? Je l'ignore. J'étais sensible à la mort, affamée et insensible au froid, doublée de capacités de réflexions dépassant de loin les capacités d'un humain lambda. D'après les autorités de Karnevriath, nous étions condamnés à devenir cannibales, nécromanciens et tueurs en série. Ces idiots devaient sans doute ignorer que l'éducation, était clairement le seul remède efficace, avant les potions, la magie et la médecine. Cette année-là, les enfants maudits ne furent pas exterminés, mais emmenés dans la montagne, nous avons grandis seuls, guidés par un esprit nous empêchant tout juste de finir comme des animaux.

Wendigo… j’en avais entendu parler, en effet. Des enfants condamnés à devenir des monstres et cela tous les cinquante ans. La plupart étaient tués et j’avouais être partagé sur cette solution au problème. Pouvait-t-on tuer des enfants pour ce qu’ils s’appétaient à devenir et ce contre leur gré ? Apparemment, je ne fus pas le seul à me poser la question, vu que Karnevriath s’est un jour contenté d’exiler ses enfants maudis dans la montagne. Et elle était l’une de ces enfants ? J’avais entendu que les wendigos étaient comme des monstres marchant à quatre pattes, aux membres longs, au corps d’une maigreur morbide et de longues dents. Elle se tenait sur ses deux jambes, avait un corps normal et de corpulence standard et je pense que ses dents n’étaient pas plus pointus que celles d’une autre personne. On ne peut jamais se fier entièrement aux légendes, on dirait.

Elle leva la tête au ciel après un léger silence. Même si la femme devant moi me tournait le dos, je remarquais qu’elle semblait… perturbée par quelque chose.

- Les années passèrent et avec eux, l'innocence et le début de nos pouvoirs. Nous avons ressenti la mort, des milliers des morts, leurs âmes venaient s'offrir à nous, sans aucune possibilité de résister. Nous ne pouvions que les dévorer. La guerre des éléments, un festin à volonté, une source quasi infinie de nourriture et de magie. Et tout s'est arrêté, subitement, violemment, nous laissant un grand vide. Alors nous avons élaboré un plan, quelqu'un était responsable de tout cela, quelqu'un avait donné tous ces pouvoirs et avait regardé le massacre, sans rien faire. Puis, une fois que la démographie avait chuté de moitié, a retiré les armes magiques de nos semblables, les humains, ces pauvres mortels. Ce quelqu'un, c'était la lune, ce tyran, cette reine, que dis-je ? Cette impératrice divine. La magie était sa force, son don, mais surtout sa drogue, elle la distribuait, nous testais comme des sujets d'expérience, puis nous en privaient...nous étions ses esclaves. Je lui en voulais et j'avais faim, horriblement faim. Alors...je l'ai tuée.

La guerre des éléments…Une autre histoire dont j’ai entendu parler. A l’entendre parler, j’avais l’impression qu’elle… Attendez. Elle a tué la lune ? Son discours m’a bien fait comprendre qu’elle ne portait pas la lune dans son estime, mais j’avais du mal à la croire. Je pense dans un premier temps que si la lune était morte, on l’aurait remarqué, d’une manière ou d’une autre. Dans un second temps, je n’étais pas un grand connaisseur en matière de magie et d’histoire, mais j’avais du mal à imaginer une personne assez puissante pour pouvoir prétendre être capable de rivaliser face à la lune.

En me regardant, elle éclata de rire. Elle devait trouver mon expression faciale très amusante.

- Il serait plus exact de dire, j'ai essayé de la tuer. Nous avons cherché différentes méthodes, l'avons trompés en dirigeant des cultes où nous tuions des misérables nobles prêts à tout pour obtenir l'immortalité et nous avons accumulé suffisamment d'énergie, pour entrer dans son royaume...


Cela expliquait comment ils ont pu obtenir assez de force pour accomplir un tel exploit… Mais rien ne prouvait qu’elle ne mentait pas. Etrangement, je la sentais sincère, mais je refusais de déduire cela par pure intuition : la prudence et le scepticisme sont les clés de la survie. Et elle a toute les raisons de mentir sur ses exploits. M’intimider, car j’ai les moyens de la tuer. Après tout, d’un coup de couteau dans mon cœur je pouvais nous tuer tous deux et il était important de montrer que l’on n’était pas n’importe qui. Montrer qu’elle aussi avait les moyens de me faire du mal, faire du mal à ceux autour et le but du jeu était de montrer qui devait se plier aux règles de l’autre.

Soudainement, une idée me traversa l’esprit. Elle a pu fouiller dans mon passé et je suspectais le fait qu’il ne s’agissait pas d’un pouvoir à elle, mais en provenance de notre lien. Et quand bien-même c’était une aptitude propre à elle, peut-être que ce lien partageait plus que notre intégrité…

Je ne savais pas comment procéder, mais je décidais de tenter le coup. Au mieux, ça marcherait, au pire, je n’aurais perdu que quelques insignifiantes secondes de ma vie à la fixer avec hargne. Je me concentrais, la regardant dans les yeux, tentant de vider mon esprit et de ne penser qu’à la femme devant moi, ainsi qu’à l’histoire dont elle m’a parlée. Et d’un coup, elle perdit l’équilibre. Mes sens s’évaporèrent une nouvelle fois.

- Nous ne sommes plus assez ! Il faut renoncer ou elle nous tuera tous !

- Échouer ne fait pas partie de mon vocabulaire !

C’était difficile de voir ce qui se passait. Des silhouettes, dissimulées par une lumière dont l’intensité m’aurais rendu aveugle si j’avais été vraiment présent. Mais j’étais dans un souvenir. SES souvenirs. En entendant la voix désormais reconnaissable d’Edwen, je m’approchais afin de m’assurer que c’était bien elle. Mais après quelque pas, toute la scène disparus, pour laisser place à des dragons…des centaines de dragons mort et mourant, avant qu’ils ne disparaissent aussi vite qu’ils étaient apparus, laissant devant moi un dernier spectacle, celle d’Edwen qui se retrouvait lentement couverte de glace…Et ce passage sembla dans mon esprit bien plus long que les autres…

- Assez !


Je revins à la réalité, le choc de ce retour me faisant reculer d’un pas. J’avais réussis…J’étais rentré dans sa mémoire. Tout était très flou, ça a été rapide, mais je l’avais fait. Cela-dis, tout ce que j’ai vu a soulevé plus de questions, en plus d’une réponse vague sur la validité des propos d’Edwen. La jeune femme d’ailleurs se retrouva les deux genoux au sol, son souffle lourd. Je ne sus retenir un léger rictus satisfais, content d’avoir pu accomplir cela et, par conséquent, démontrer mon habilité à ne jamais me laisser faire, et sous aucun prétexte !

- Je suis impressionnée, tu as réussi à pénétrer dans mon esprit, à ressentir mes émotions du moment, dommage que tu ai choisi de vivre ma douleur et mon emprisonnement. Ainsi...que ma soif de vengeance. J'ai été enfermée par Fujiin, ce fichu sage des vents, exterminant une espèce, juste pour me détruire. Je devais mourir et ainsi, la lune aurait récupérée de toutes ses blessures. J'ai été libérée par une humaine, puis l'avalanche m'a prise. Fujiin savait que je n'aurais pas assez de force pour survivre à cela...et tu es arrivé. Tu m'as sauvée, je suppose que tu le regrettes. Saches qu'en me remettant aux sages, tu pourrais sans doute retirer mon âme et briser notre lien, ainsi tu pourrais me tuer. Malgré les âmes des Brumiens, je suis beaucoup trop faible pour lutter contre eux. J'ai tué des misérables porcs, n'ayant aucune volonté, ni scrupule, prêts à sacrifier tous leurs proches pour une immortalité illusoire.  J'ai massacré des soldats, rangeant leurs consciences au placard, se contentant de servir une femme se fichant d'eux, sans se poser de questions. J'ai manipulé les plus grands mages de ce monde, afin d'atteindre leur "mère" et je lui ai volé son énergie, son pouvoir. Oui, j'ai tenté de tuer une divinité et j'ai failli réussir. Je n'ai aucun regret, je ne l'ai pas fait pour soumettre les humains, pour devenir une déesse ou je ne sais quoi. La magie doit servir l'homme et non l'inverse, voilà ce que je pense et tant que la lune nous dirigera...cela ne sera jamais le cas.


Je ne me sentais pas impliqué par la magie. Ses motivations ne me parlaient pas réellement et je m’étais plus concentré sur sa liste d’assassinats. Je me doutais qu’elle avait tuée, mais je voulais savoir qui et pourquoi. En l’écoutant…je la comprenais. Edwen ne tuait pas gratuitement : elle avait un motif. Elle avait un but et ses actions n’étaient pas motivées par une réelle soif de sang et de mort, même si elle en puisait dans le résultat de ses actes. Elle ne tuait pas par plaisir, bien que cela lui en fournisse. Je ne pouvais pas lui reprocher ça, moi aussi, j’avais des raisons. Moi aussi, je retirais du plaisir de mes meurtres, une satisfaction. Comment la juger pour quelque chose que moi-même je faisais ? Et quelque chose d’autre me perturbais dans son discours. Le fait qu’elle m’ait donné le moyen de la tuer. Elle se permit même d’avouer le fait qu’elle était plus faible qu’à son habitude (ce qui ne me rassura gère, vu qu’elle semblait déjà bien dangereuse dans cet état-là). Mais pourquoi…pourquoi m’a-t-elle dit ça ? En quoi avouer ses faiblesses et le moyen de me libérer de notre interdépendance l’aidait-elle ? Je ne trouvais aucun profit, aucun bon côté pour elle. Peut-être mentait-elle à nouveau, ou alors elle était sincère et voulait gagner ma confiance…Mais j’avouais que continuer de douter commençais à me fatiguer.

- Hum, pardon pour tout ceci, tu dois me prendre pour une pipelette. Je suppose que cela répond à la question de mon origine et de mes pouvoirs. Quant au sang, rien de bien sorcier, j'aime le goût, je trouve cela fascinant, excitant et même aphrodisiaque pour être tout à fait franche.


Eh bien c’était parfait. Elle allait sûrement adorer visiter la salle ou je m’occupais de mes « patients ». Oui, visiter, car je ne souhaitais pas que quelqu’un avec un tel lien avec moi se promène librement. Surtout dans un endroit hostile comme les montagnes. La moindre blessure deviendrait mienne et l’avalanche qui a causé la mort d’Edwen prouvait bien que mes craintes étaient confirmées. Je me devais de vivre le plus longtemps possible pour accomplir au maximum ma tâche.

-La parole est un outil comme un autre. Tu sembles la maîtriser, certaines personnes arrivent à se sortir de certaines situations délicates avec le sens de la rhétorique ou du baratin. Je ne vais pas te reprocher la maîtrise d'une arme.

Mais qu'elle n'attende pas de merci de ma part sur ses révélations. C'était naturel qu'elle se décrive et me parle d'elle. Je regardais le soleil dans le ciel, percer légèrement à travers les nuages gris. Je ne trouvais pas de raisons pour rester plus longtemps ici.

-J'espère que tu n'es pas trop attaché à cet endroit, car je refuse de te laisser mourir d'un autre accident ou je ne sais quoi dans un endroit aussi hostile. Ta mort sera la mienne et je ne souhaite pas quitter ce monde avant d’avoir fini mes affaires. J'ai une maison à Edälis, qui sera moins dangereux... Bien que les dangers ici y prennent de nombreuses autres formes.

Meurtres, cambriolages qui tournent mal, rivalités entre divers gangs, traverser la mauvaise ruelle, la paperasse administrative… La mortalité prenait un autre masque selon les environnements. Mais ce qui était une bonne chose dans le milieu des citées, c’était que tu pouvais répliquer plus facilement. En montagne, on ne peut pas égorger une pierre qui te tombe dessus. En ville, on peut le faire sur celui qui te menace.

Alors que je prononçais ces paroles, j’étais déjà en train de faire marche arrière. Mais je me tournais vers la femme, m’assurant qu’elle me suivait.  Je m’arrêtais, réfléchissant un instant.

-Tu sembles m’apprécier, mais ne pense pas que tu m’es sympathique : je ne t’aime pas. Pour l’instant, je te tolère, et j’espère que tu seras supportable. Je pense qu’un long moment de notre vie va passer entre nous deux à cause de ce lien et il faudra qu’on arrive à s’entendre sur qui fait quoi et éviter de commettre trop d’idioties. C’est dans notre intérêt commun. On coopère, on survit. Point ! Je ne veux pas devenir un esclave asservi, ni un « ami ». On est là car on y est contraint. Et je te préviens tout de suite, je n’ai pas peur de la douleur. Et à la moindre connerie, la moindre chose que je désapprouve, je trouverais ton point faible et j’insérerais s’il le faut ma lame dans mon propre corps si ça pourra faire comprendre les choses. Crois-moi, le plaisir sera mien.

J’espérais pouvoir à la fois accentuer l’aspect d’un contrat où chacun y trouverait son compte, afin qu’elle puisse accepter plus facilement mes ordres et propositions. Rajouter un peu de menace bien sentie pour rappeler que je n’étais pas non plus une personne avec qui négocier pour tout et rien, et je pouvais m’assurer un peu plus la maîtrise de la situation. Je savais pertinemment que je ne l’avais pas… En tout cas, je l’avais autant qu’elle. Mais il fallait donner cette impression, si je voulais en récupérer le plus de bénéfices.
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MessageSujet: Re: [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs   [Flash-back] Recette pour lier deux tueurs Icon_minitimeMar 17 Mai - 18:58

Fermant les yeux, je ne pu que soupirer devant la tentative de ce charmant justicier, il voulait avoir une certaine assurance, tenter de me menacer et avoir l'avantage. Comme c'était puéril, inutile et hors de propos. Agacée, je fis un rapide pas en avant et je plongea ma main dans son corps. Elle passa à travers son torse, comme si j'avais simplement décidé de toucher de l'eau. Bloqué, incapable de bouger, je sentais la crainte envahir son être, il était à ma merci et il ne pouvait savoir à quel point je pouvais être imaginative concernant la torture de son âme.

- Tu n'étais vraiment pas obligé de me menacer Raphaël, tu ignores tout de ce que je peux faire et endurer comme supplices à cause de notre lien. Je ne te connais pas et c'est réciproque, néanmoins, je vais te raconter une petite vérité.

Me rapprochant, je collais mes lèvres à côté de son oreille, murmurant dans un souffle.

- Tous ceux qui ont osé me manquer de respect sont morts. J'ai dévoré leurs âmes et leurs chairs, faisant durer leurs misérables petites existences et ô combien médiocres, le plus longtemps possible. Dis-moi, tu ne ferais pas cette erreur ?

Le lâchant, je le laissais reprendre goût à la vie, son corps avait été temporairement mort durant cette simple prise. Il avait senti la froideur de l'autre monde, sans pouvoir vraiment y pénétrer.

- Les paroles sont des paroles, il n'y a rien que tu puisses faire que je ne puisse endurer, tu n'as pas ce potentiel là. Quant à moi, je peux te faire subir des atrocités que tu ne pourrais imaginer. Je pourrais torturer ton âme jusqu'à t'en faire perdre la raison, te transformer au point de te faire perdre tout but, te faire tuer sans aucune logique. Imbécile.

J'étais réellement sur les nerfs, j'avais une envie folle de le frapper, mais je me retins, il devait comprendre sans que je perde le contrôle et ne montre ma nature de Wendigo. Je ne voulais pas, tout ne devait pas être gâché pour des futilités, pas maintenant.

- Tu ne m'aimes pas, cela viendra. Néanmoins, ne te méprends pas, je ne serais jamais ta proie. Tu es capable de m'influencer et je trouve cela séduisant, mais cela s'arrêtera là. J'ai connu de nombreux hommes, mais je n'en ai estimé aucun. Tu as un pouvoir au fort potentiel et je respecte ta démarche. Quand arriveras-tu enfin à comprendre ?

Fermant les yeux, je le dépassais et commençait à descendre le long de cette montagne que je ne connaissais que trop bien, avant de finalement m'arrêter.

- Peu importe que tu ai moins de connaissances que moi dans la magie, je ne te considère pas comme tous ces misérables insectes, porcs arrogants ou chiens sans cervelles. Je ne pourrais rivaliser dans tes activités et je ne penses pas que tu puisses m'égaler dans celles que je pratique. Tu es mon égal, que tu le veuilles ou non. Je ne désire pas que tu sois quelqu'un d'autre, je veux découvrir qui tu es. Après, que tu m'apprécies ou non, c'est à toi de voir, mais nous avons le temps je suppose. Tout viendra en temps et en heure.

Souriante, je repris ma marche, claquant des doigts, recouvrant donc de neige l'endroit où nous étions rencontrés. Fujiin ne saurait pas qui m'avait trouvé, il ne saurait rien de Raphaël, je ne laisserai pas cet immondice le toucher, il n'aurait pas même le luxe de penser à lui. Ce combat était entre nous deux, le justicier n'en ferait pas les frais, c'était une promesse.

- Tu veux un avantage ? Utilise notre lien, abuse en, influence moi, manipule moi, essaie d'imaginer la forme de notre relation. Je suis liée à toi, que tu le veuilles ou non et je compte bien en profiter. Je sais ce que je veux et je ne ferais rien qui puisse détruire l'homme que tu es, libre à toi de te servir de moi ou non. Jouons à ce jeu Raphaël, ce ne sera pas facile, mais je ne garantis pas de gagner, qui sait. Fixes tes limites, modifies les avec le temps, mais je suis nécromancienne, ne l'oublie pas. Je sais comment briser notre lien, manque moi de respect et tu ne seras qu'un porc de plus. Obéis aveuglément à n'importe qui et tu ne seras qu'un chien à massacrer. Perds de ta force en devenant lamentable et je t'écraserai comme un insecte. En d'autres mots, ne deviens pas quelqu'un d'autre et tu seras libre de faire ce qu'il te plait de ce que je t'offre...de tout ce que je t'offre.

Oh, je ne pouvais pas partir sans lâcher un sous entendu sur mes désirs, ce serait dommage et contre ma nature. Je ne pouvais dire la réalité, il me plaisait, énormément, ce jeu de séduction, de manipulation et de domination n'était qu'un prétexte. Pour une fois, je me sentais un minimum proche de quelqu'un, je ne voulais pas qu'il gâche tout et je me refusais de le détruire avec mon passé me collant à la trace. Il ne devait pas savoir, jamais, tout ceci était un masque, pour son bien, comme pour le mien. Edwen d'Ombrefroide n'était plus, il ne restait guère plus qu'Edwen, du moins avec lui. Le moment venu, je lui proposerai de vivre sans ce lien unissant nos deux âmes noires, mais je comptais d'abord savourer ce que la vie nous offrait. Tout était possible, absolument tout.

- Bon tu viens ? On ne sait jamais ce qui peut rôder dans ces montagnes.

Un sage, un dragon ou toute autre entité surgissant "soudainement" de nul part, quoique, nous ne sommes pas à l'heure du repas.
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