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 Le sage et le bandit

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MessageSujet: Le sage et le bandit   Le sage et le bandit Icon_minitimeLun 13 Mai - 19:35

Spoiler:

Venir dans le bureau du directeur ne signifiait que trois choses, soit vous avez fait quelque chose que vous ne deviez pas et ça risquait de mal se passer pour vous, soit au contraire, vous avez oeuvré pour l'académie et le vieil homme voulait vous remercier en personne, soit pour terminer, vous vouliez vous faire embaucher ou l'inverse, un joli renvoi dans les formes ! Dans ce cas présent, il s'agissait d'un entretien d'embauche, pas aussi important qu'un nouveau professeur, mais chaque membre du personnel était forcé de se présenter devant Myrddin et lui seul décidait, si le moindre concierge pouvait pénétrer réellement dans cette académie. Jouant avec les poils de sa barbe, le directeur observait le cv quasiment vierge de l'individu qui allait se présenter devant lui...et il voulait diriger la bibliothèque de son académie ?! Amusé, Myrddin se demandait comment cet homme allait le convaincre, car au final, c'était cet entretien qui déciderait de tout, peu importe le passé de son employé ou ses capacités si extraordinaires, du moins pour un non professeur, c'était son seul jugement et ressenti qui feront de cet être un employé ou non.

Bien, il avait encore un peu de temps, il s'agissait de trouver de quoi s'occuper et de mettre son bureau, qui entre nous ressemble surtout à un musée, dans une ambiance agréable, pour ne pas voir ce fichu stress. Descendant de son bureau par les marches lévitantes, il observa lentement les différents animaux qui lui servaient de compagnon, aucun n'étant en cage étrangement, petit dragon, phénix, basilic, autant de créatures fascinantes que dangereuses, certaines ne portant même pas de noms ou n'étant pas connues du reste du monde, venant d'endroits éloignés et mystérieux sur Rëvalia.

- Hum ? De la musique ? Excellente idée !

Ne me demandez pas comment ce vieil homme peut comprendre un grognement de dragon ou le cri perçant d'un phénix, mais il y arrive ! Sortant une longue baguette blanche de sa poche, il se meit à jouer tel un chef d'orchestre et les instruments exposés dans son bureau se mirent à jouer en ryhtme. Pas de quoi vous faire bouger la tête dans tous les sens, non juste de l'harmonie, de la douceur...et bien entendu un certain rythme pour ne pas vous endormir. Plusieurs minutes passèrent, jusqu'à ce que la porte du bureau s'ouvre pour laisser entrer en ces lieux le fameux postulant au titre de bibliothécaire. Continuant, Myrddin ignora pendant un instant l'homme qui attendait simplement qu'on daigne lui adresser la parole, avant de le regarder dans un sourire, tout en continuant ses gestes et de lui parler doucement, simplement, une voix bienveillante et un regard amical.

- Prenez place, je termine tout ceci et je suis à vous. Les marches sont juste là, prenez garde à ne pas tomber.

Pris dans une espèce de transe, le directeur ferma les yeux et continua de faire jouer les instruments en souriant, leur disant de garder le tempo par moment, considérant ces chers outils musicaux comme des êtres à part entière, folie ? Amour de la musique ? Simple test pour les réactions de son invité ? Peut être le tout à la fois. Ne jamais déranger un fou, surtout si il est plus âgé que vous...et surtout si c'est votre employeur ! Règle élémentaire de survie voyons ! Myrddin se calma petit à petit et finit tranquillement sa partition, puis s'inclina devant les instruments, avant de se trouver en un instant derrière son bureau, désignant une chaise à son invité, qui venait également de faire son entrée en scène. Il lui proposa une tasse de thé, puis joiginit ses mains en posant un regard inquiétant, donnant l'impression de percer l'âme de celui qui osait le regarder droit dans les yeux, comme si toute personne se trouvait simplement mis à nu devant lui. Sa voix ,quant à elle, restait toujours aussi chaleureuse, mais ne croyez pas qu'il ne soit que bienveillance...il n'est pas arrivé jusqu'ici qu'en donnant des mamours aux autres !

- Monsieur Oswin Léagant...dites je peux vous appeler Oswin ? Ce serait plus simple à mes yeux. Donc, vous venez me voir pour postuler au poste de bibliothécaire de l'académie. Elle vous plait ? Vous avez eu le temps d'un peu visiter ? Je sais que vous avez eu une heure de temps libre en arrivant ici. Je vois aussi que dans vos...qualifications, nous dirons cela, vous n'avez pas la moindre expérience dans ce domaine. Que cela ne tienne ! Je me ferais moi même une idée de vos compétences lors de cette entrevue. Parlons un peu de vous et tentez de me convaincre de vous donner ce poste...et pourquoi vous le donner ! Un biscuit ?

Lui tendant une boite, Myrddin laissa enfin son invité respirer, après tout...il lui avait posé déjà tant de questions.
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MessageSujet: Re: Le sage et le bandit   Le sage et le bandit Icon_minitimeDim 26 Mai - 16:57

La magie était une chose bien complexe et surtout bien merveilleuse et puissante. Elle pouvait à elle seule faire du monde ce qu'il est devenu, le changer, le détruire parfois, le rendre plus beau, plus sûr, plus fort. Mais cette puissance n'était réservée qu'à un élite, une infime partie de la population pouvait avoir accès à ces merveilles. Une réalité bien triste qui créait complexe, rivalité et jalousie. Bienheureusement, il existe une science presque aussi puissante que la magie, même plus puissante encore dans certains domaines, notamment dans celui de l'illusion : l'alchimie était cette science. Et comble de bonheur, elle était accessible à tous et il était possible de l'apprendre et de la commercer bien plus facilement que la magie, fermée dans sa petite secte méprisable. Faute d'être magicien, il fallait savoir jouer des coudes au milieu de ce monde hostile pour se mettre à son avantage, et l'alchimie était surement le meilleur moyen de renverser la balance.
L'Ankou, chef des bandits, avait eu 100 ans pour méditer sur ce problème. Pendant 100 ans il est devenu surement l'humain le plus habile au maniement des armes que ce monde aie connu, il a amassé plus d'expérience que quiconque dans ce domaine et avait acquis une dextérité hors du commun, bien plus encore que celle qu'il connaissait à l'époque. Par chance, si l'on puis le dire ainsi, Poesy n'avait pas réussi à n'enfermer que son corps, et il avait avec lui un bien modeste arsenal d'arme de survie qui lui ont été essentiel. Et contre toutes les créatures peuplant cet horrible endroit, pouvoir changer d'arme et donc de style de combat était un luxe qui lui a surement été salvateur. Un arc et quelques pointes pour les affreuses créatures attaquant à distance, une lance pour tenir à l'écart les êtres à longue portée, une épée ou une hachette pour les horreurs rapides et agiles, et son arme de prédilection, une immense hache qu'il portait lors de l'attaque, qui venait à bout des carapaces les plus solides, alliée à sa force hors du commun. Avec de telles capacités, qu'avait-il à craindre, après tout ?
S'il existe bien une différence entre ce monde qu'il a visité pendant 100 ans et celui dans lequel il est né et qu'il compte aujourd'hui conquérir, c'est bel et bien la présence de la magie, tout du moins l'utilisation de celle ci par ses adversaires. Et aussi doué à la hache qu'il puisse être, il ne pourrait guère résisté à une avalanche de boule de feu ou à une attaque mentale. Il lui fallait donc retourner dans l'académie d'Edalia, afin de trouver au moins un moyen de se protéger des attaques, un quelconque moyen pour éviter que des flammes lui brûlent la mâchoire, un quelconque moyen pour éviter qu'un lâche ne retourne son arme contre lui-même. Il le fallait. Et il est impossible d'en apprendre sur la magie ailleurs que dans ces lieux maudits.

A sa sortie de l'urne, il avait été accueillit par quelqu'un qui désirait de plus l'assassiner, ce qui l'avait convaincu dans son idée d'infiltration. Le chef bandit avait alors eu une idée pour faciliter l'accès à cette ressource illimitée de renseignements : il pourrait devenir bibliothécaire. Le souci, c'est que le visage de Morgan Black était gravé dans la mémoire de beaucoup de gens, et même après 100 ans d'attente il existait des êtres qui auraient survécu et qui pourraient le reconnaitre. Il s'est donc un jour présenté devant l'académie un beau jour pour révéler son identité.
[Alors ça c'est dans une fiche que j'ai pas encore écrit en fait, un truc que je peux pas mettre en RP car je suis alone, mais je le ferais au plus vite. J'explique donc un peu plus.] L'Ankou, portant son casque de fer masquant son visage, accompagné de quelques bandits, avait attiré l'attention de bien des membres de l'académie ce jour là et avait, devant tout le monde, retiré son casque et révélé que L'Ankou, chef des bandits, et Morgan Black, malheureux concierge de l'ancienne académie, n'étaient qu'une seule et même personne. Cela pour dévoiler qu'il s'était infiltré, et surtout pour dévoiler son visage, afin qu'on ne le soupçonne plus d'infiltration. Mais alors comment pouvait-il y retourner ? C'est là qu'intervient l'alchimie. Il est possible de créer toute sorte de potion, et un des bandits était assez doué en la matière pour créer une potion de polymorphisme. Il ne fallait pour cela qu'un poil de la victime, et de préférence la mort de cette dernière. L'Ankou avait alors jeté son dévolu sur un vieil ermite de la forêt, qui ne vivait que de ses maigres cultures de plantes rares qu'il revendait à bon prix au marché du village le plus proche. Son cabanon n'était pas très éloigné du camp bandit, c'était donc une cible facile. L'Ankou s'y rendit avec quelques hommes, tua ce vieil homme, Oswin Léagant de son patronyme, et réduisit sa maison en charpie. Après cela, il lui arracha un des peu de cheveux qu'il lui restait, brûla le reste du corps, et avala la potion mélangée au cheveu. Dorénavant, il lui suffisait d'un breuvage très simple pour changer sa forme en Oswin. Son talent de comédien faisait le reste. Après avoir passé des mois dans l'académie à se mettre dans la peau d'un gentil concierge, il pouvait incarner facilement des rôles des pieds à la tête, en passant par ses pensées pour ne pas être découvert. Quand il se changeait, il devenait Oswin Léagant, entièrement, purement et simplement.

Aujourd'hui n'était donc pas un jour comme les autres pour L'Ankou. A la sortie de son camp fortifié, tout neuf, il but une petite fiole de potion préparée à l'avance et pris la forme d'Oswin Léagant, et son identité par la même occasion. Il pris alors un chemin totalement détourné pour rejoindre l’académie sans être suivit, et entra sans grande difficulté.Il avait rendez-vous avec le nouveau directeur de cette place pour devenir bibliothécaire. Il découvrit alors un endroit qu'il n'avait jamais vu avant : cette nouvelle école ne ressemblait pas vraiment à l'ancienne. Elle était très surfaite et chaque pièce, toujours luxueuse, était dans un genre très différent de la précédente, et encore plus de la suivante. Tout ici était impressionnant. Oswin semblait émerveillé par ce qui l'entourait, mais il ne savait même plus lui-même s'il ne faisait que mimer cet étonnement ou s'il l'était vraiment. Mais cet endroit était magique dans tout les sens du terme. Mais il parait que le directeur l'a bâti seul, aidé de sa propre magie uniquement. Quelle puissance.

Continuant son exploration, il se perdit un peu et passa devant la bibliothèque. D'un simple regard dans la pièce, il comprit que c'était là qu'il devait apprendre. Il trouverait ici tout ce dont il aurait besoin et ne manquerait de rien. Sa conviction fut encore plus grande et il avança vers la porte du bureau du directeur, arborant un grand sourire agréable, ce qui n'était pas commun chez un bandit, encore moins chez le chef. Mais L'Ankou n'existait pas à cet instant précis, seul Oswin existait. Il toqua à la porte, et remarqua qu'une douce mélodie s'élevait de l'intérieur de la pièce. Il toqua encore une fois, et comprit qu'il n'avait guère été entendu. Il attrapa la poignée, soupira un grand coup pour évacuer un léger stress quant à la rencontre de cet être si puissant, tourna le poignet et poussa la porte doucement. Une fois cette dernière ouverte, il découvrit un pièce magnifique, emplie d'animaux en tout genre, un bureau flottant dans les airs, et surtout un homme, un vieil homme à la barbe fort longue, qui tel un chef d'orchestre faisait des gestes devant un... Orchestre invisible, les instruments jouaient tous de façon impeccable sans aucune main pour les utiliser. De la magie, simplement, mais quelle belle magie. Ici Oswin laissait libre court à ses pulsions premières, c'est à dire l'émerveillement, comme toute personne normale l'aurait fait devant un tel spectacle. C'était donc lui le directeur, ce vieux barbu amoureux de musique, qui dans sa transe n'avait pas remarqué que l'on toquait à sa porte. Il l'invita à prendre place sur le bureau, mais le vieil ermite qu'était Oswin ne comprit pas tout de suite comment accéder au bureau. Il avança lentement, évitant de marcher sur tout ce qui trainait par terre, entre livres, partitions, bestioles en tout genre... Et des marches d'escalier se matérialisèrent devant lui, à son grand étonnement. L'homme posa un pied sur la marche pour en tester la solidité, appuya légèrement plus fort, puis monta doucement, peu rassuré, jusqu'au bureau. La magie n'était pas quelque chose que l'ermite avait souvent côtoyé dans sa vie, et ça L'Ankou le savait. Sa propre crainte quant à cette magie n'était donc pas tellement difficile à jouer car elle était toujours bien présente. Il pris alors place au bureau, attendant la fin de la mélodie, qui survint à peine plus tard. Le directeur se retrouva alors en un éclair en face lui, lui proposant du thé et le mitraillant de questions, en lui tendant une boite de gâteau. Le tout fut accepté sans un mot, et, une tasse de thé en main, Oswin croqua dans le biscuit. Il mâcha et avala rapidement pour prendre la parole presque immédiatement derrière :


-Vous pouvez m'appeler comme bon vous semblera tant que j'en suis assez conscient pour vous répondre, dit-il en souriant. Quant à mon CV, je sais qu'il est fort peu fourni, simplement car j'ai toujours travaillé seul depuis que j'ai quitté le domicile de mes parents, il y a de cela de très nombreuses années.

Son sourire s’effaça doucement au fur et à mesure de son discours. Il était temps d'aborder les choses sérieuses : un mensonge qui n'en était pas tout à fait un pour amadouer et obtenir le travail tant convoité. En tant qu'Oswin, il était totalement convaincu de ce qu'il allait dire, après tout ce n'était pas si faux que cela.

-J'aurais volontiers continuer ma vie seul, en ermite, à cultiver mes plantes, mais les bandits m'ont attaqué récemment... Ils m'ont menacé pour que je travaille pour eux, et quand j'ai refusé ils ont ravagé mon domicile et détruit les livres que j'avais acquis... Je suis un grand passionné de lecture, et j'aime apprendre par cette lecture. C'est pour ça que quand j'ai eu vent de ce manque de bibliothécaire, ma soif de savoir m'a conduit ici.

Quoi ? Un mensonge ? Pas du tout, après tout sa maison avait réellement été détruite car Oswin ne pouvait pas travailler pour les bandits, sa simple vie était de trop pour L'Ankou. Et cette soif de savoir était ancrée au plus profond de l'être du bandit. Une réalité un peu scénarisée si vous voulez ! Bref, il continua.

-Je ne suis surement pas le plus qualifié pour cette responsabilité, mais je suis prêt à assumer toutes les responsabilités liées au poste. C'est surement ridicule, mais cette opportunité est bien trop belle pour que je la laisse passer sans prendre ma chance. J'espère que vous comprenez mon action, Monsieur...

La fin de sa phrase laissait sous entendre qu'il ne connaissait pas le nom de celui qui lui faisait face et qu'il aurait aimé le savoir. Même si ce n'était pas la chose la plus importante au monde.


[Désolé de ma lenteur absolue, mais j'ai teeeeeeellement de trucs à faire en ce moment, j'avais envie d'écrire quelque chose de bien donc j'ai attendu d'avoir un bon gros paquet de temps Smile ]
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MessageSujet: Re: Le sage et le bandit   Le sage et le bandit Icon_minitimeMar 25 Juin - 18:19

Aucune émotion ne se lisait vraiment dans les yeux du vieil homme, excepté une certaine douceur et bienveillance, souriant simplement, sans en faire trop néanmoins, aux dires du futur bibliothécaire. Il semblait beaucoup trop gentil, beaucoup trop compréhensif, beaucoup trop naif ? Trop blanc en somme. Mais ne dit on pas que les ténèbres sont provoqués par la lumière ? Rien n'est tout noir et rien n'est tout blanc, le vieil homme ne faisait pas exception à la règle. Il écouta chacun des mots sortis de la bouche de l'ermite, avec la plus grande attention, analysant du coin de l'oeil la moindre de ses expressions faciales, le mensonge n'était pas possible avec le mage...à moins d'être plus intelligent que lui bien entendu.

Parlant d'une voix douce et observant Oswin par dessus ses lunettes, il sembla encore une fois sonder son esprit, comme si il savait bien des choses mais qu'il ne dirait rien directement, après tout...il falait jouer serrer pour le pièger le bougre !

- Une passion pour la lecture ? Effectivement c'est une qualité très importante pour ce poste, à vrai dire c'est même relativement recommandé ! Mais attention à ne pas lire les livres recherchés par nos petites têtes blondes cher ami ! Vous pouvez me sortir quelques titres précis ? Un genre que vous aimez ? Peut être ce qui concerne "l'Alchimie" ?

Le sous entendu était énorme, laissant planer le doute, savait il vraiment les plus noirs secrets de son futur employé, la méthode qu'il avait utilisée pour venir ici sous une autre forme ? Ou n'était ce qu'un test, une petite analyse de son esprit ? A moins que tout ceci ne soit que le fruit du hasard, seul Myrddin le savait et il ne comptait pas être franc, ce n'était pas son genre. Certes il avait eu un petit entretien avec une vampire désirant devenir professeur de combat et qui connaissait un certain bandit, mais ce n'était qu'une coincidence n'est ce pas ?

- Les bandits vous ont posés des problèmes ? L'ancien directeur ne semblait pas les considérer comme dangereux, néanmoins, la catastrophe d'il y a cent ans nous a bien montrés qu'ils n'étaient pas qu'une simple goutte d'eau dans un vaste océan. Après tout, un océan n'est rien d'autre qu'une accumulation de gouttes d'eau. Je refuse de sous estimer de telles personnes, mais je ne vais pas les surestimer pour autant.

Toujours en donnant cette impression de sonder l'âme de son futur employé, le directeur fit une petite pause, avant de se retourner pour aller caresser les plumes d'un couple de phénix qui venaient de se poser juste devant Oswin. Il continua de parler en lançant toujours quelques sous entendus, dans un sourire tendre envers ces merveilleuses créatures, comme si tout cela était juste "ordinaire".

- Nous avons eu quelques problèmes avec eux, mais surtout dans les relations qu'ils ont avec certains de nos employés. Prenez par exemple le professeur Helsing, c'est une vampire très prometteuse, charmante, mais qui a sa part d'obscurité. Je laisse le cliché des vampires et des ténèbres aux autres, tout le monde peut avoir une seconde chance, malgré le passé que l'on a en commun avec certaines personnes. Je sais par exemple qu'elle est très proche, dans le mauvais sens, avec un bandit sans scrupule. Néanmoins, elle est tout de même devenue professeur. Vous n'êtes pas dans ce cas j'espère ? Je suis bon de nature, mais loin d'être un vieil imbécile.

Sourire en coin, s'amusant avec ces "pigeons mythiques", il venait de provoquer quelqu'un de très dangereux et il s'en rendait parfaitement compte. Pour qu'il accepte d'engager cet homme, il devait autant jouer à ce jeu subtil de sous entendus, que mentir et être franc à la fois. Cher Oswin, comment allez vous vous en sortir ?
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MessageSujet: Re: Le sage et le bandit   Le sage et le bandit Icon_minitimeMar 2 Juil - 14:11

Cet entretien, à l'allure de risible formalité obligatoire, vu de l'extérieur : un employeur qui jauge un possible futur employé. Rien de plus normal. Pourtant, sous les masques de deux vieillards, se cachait d'un coté le mage le plus puissant du royaume, de l'autre le bandit le plus redouté parmi les criminels, ce depuis une centaine d'année. Alors qu'on aurait pu attendre un combat mémorable entre les deux, ce n'était qu'une discussion remplie de sous entendu et de subtilité, de cachoteries et de non dits. Les deux jouaient à un jeu très risqué, car les deux marchaient dans quelque chose qu'ils ne connaissaient pas et qu'ils auraient raison de craindre.
Pourtant, dans la tête de l'Ankou, du moins pour Oswin Léagant, il n'y avait pas d'enjeu. Il était son personnage et avait été sincère dans ce qu'il avait dit, comme s'il avait toujours vécu sous ses traits. Un comédien parfait en soit, mais rien ne pouvait retenir la crainte d'avoir été reconnu, au plus profond de lui. La première réponse de Myrddin fut alors pour le bandit un réel choc : un sous entendu énorme se glissait dans la phrase. L'alchimie, c'était ce procédé qu'avait usé le criminel pour infiltré aujourd'hui les locaux de l'Académie d'Edalia, et le directeur venait de lui faire remarquer cela. Etait-il du genre à sonder ses futurs employés, l'esprit, les souvenirs, même les plus profonds ? Etait il du genre à percer à jour les espions dans son genre ? Un brin de panique saisi alors l'âme du bandit qui séjournait au milieu de ce corps d'ermite : s'il était repéré, s'en était fini de lui, il n'en ressortirait pas, vu le jeu auquel il jouait. Myrddin serait bien stupide de ne pas faire taire définitivement la menace qui pesait sur le royaume. Sous ses airs gentillet et bienveillant, le vieux directeur n'hésiterait surement pas à s'en débarasser : on n'acquiert pas une puissance aussi grande -il avait construit l'académie seul avec sa magie !- sans savoir se servir de ce pouvoir. De plus, il ne servait pas, par ce biai, que ses propres desseins, mais ceux du royaume entier, et en serait surement récompensé. Non, s'il avait découvert l'identité profonde d'Oswin, s'en était fini. Mais le bandit gardait une apparence inchangée, ne laissait en aucun cas paraitre sa légère détresse? S'il n'était pas encore découvert, il ne fallait pas attirer l'attention.
La seconde réplique, cependant, mis au clair certains questionnements : il craignait tout de même les bandits, sans leur accorder plus d'importance que celà. Il était donc fort possible que ce vieux bonhomme sonde les consciences, comme son regard profond pouvait le faire remarquer. Pourtant il n'avait aucunement agit, alors que le bandit aurait pu s'introduire pour voler quelque chose ou tuer quelqu'un, il l'avait laissé rentrer, l'avait invité, lui avait proposer ce thé, mais... Pourquoi ? Ce directeur était bien étrange. Milo Oracle l'avait été, mais son égo était tel que sa prudence en était amoindrie. Myrddin ne semblait pas de ce genre là, et cette réplique semblait encore une fois suggérer qu'il ferait attention aux bandits. Impossible qu'il soit passé à coté de l'identité de l'Ankou. Le directeur avait donc décidé de ne pas être franc, de laisser planer le doute, mais le bandit n'était pas si dupe : s'il avait espérer tromper sa vigilence, il avait bien compris que tout n'était pas le simple fruit du hasard. Et la réplique finale du directeur mis un terme à ses doutes.

Un seul mot avait laissé passer un frisson dans toute la colonne vertébrale de l'Ankou. Helsing, Sayuri Helsing était donc elle aussi infiltrée en quelque sorte en tant que professeur. Cette femme qui lui avait promis la mort dès sa sortie de l'urne, cette femme qu'il avait lui même trahi des années auparravant, cette femme qui était la seule personne outre Myrddin qu'il craignait en ce royaume. Ils allaient travailler tout les trois au même endroit, si Oswin réussissait à passer cet entretien. C'était bien la pire des peines de ne savoir que faire face à la situation. A vrai dire, l'évocation même de la présence de Sayuri, et l'appel à la confession qu'était cette dernière réplique, prouvait les sous entendus précédents, et démontrait que L'Ankou était démasqué. C'était peut être l'heure de sa mort. Mourir aussi bêtement après 100 ans de calvaire et de survie, c'était bien dommage.

*Faisons en sorte que cela reste un bon moment*, pensa-t'il alors. Après tout, il allait probablement disparaitre, mais ce n'était pas une raison pour se laisser abattre. Myrddin avait commencer un jeu, pourquoi ne pas jouer avec lui également ? Oswin reprit alors son calme, et la parole par la même occasion. Tasse de thé à la main, il répondit donc à chacune des questions de Myrddin, une par une :

-Dans l'endroit où je vivais, dans la forêt, je cultivais et cueillais des ingrédients qui parait-il étaient intéressants pour l'alchimie. J'aimerais savoir à quoi ils servaient, pour peut-être en faire repousser : les alchimistes avaient peur des mauvaises rencontres dans la forêt et faisaient appel à moi. Je n'en ai pour ma part jamais eu peur : pour quelle raison s'attaquerait-on à un vieil ermite comme moi quand on est un bandit ?

Le sourire qu'il affichait à la fin de cette phrase sonnait comme un défi. Il y avait bien une raison, et elle était liée à l'alchimie, comme le suggérait toute cette phrase. C'était un avoeu bien subtil qu'il avait fait ici, surement trop subtil pour être perçu même, c'est pour cela qu'il souriait pareillement. Le directeur voulait jouer, mais le bandit, qui avait repris les rennes dans ce corps d'ermite, était plus provocateur encore. Qui craquerait en premier ? Pas lui en tout cas, il n'en avait aucun intérêt. Il poursuivit donc :

-Les bandits sont impuissants face à l'académie, ils voulaient que je fasse de l'alchimie pour eux car ils ne peuvent rien contre la magie. Malheureusement pour eux, je me pouvais rien y faire, je n'étais qu'un vieux cultivateur. Pour répondre à votre dernière question, chacun a forcément sa part de secret, plus ou moins sombres : je ne dirais pas que je suis blanc comme neige, mais à part si vous me pensez capable de révéler à des bandits le contenu de votre bibliothèque, vous n'avez pas grand chose à craindre de moi...

C'était une idée de balancer le plan comme ça, franchement, sans aucun préliminaire et surtout sans être sûr d'avoir été pris. Pourtant l'Ankou venait de le faire. Myrddin n'était, comme il l'avait dit, loin d'être un vieil idiot, sinon il ne répondrait pas aussi subtilement et poserait ses questions de façon franches et banales, comme n'importe quel imbécile pourrait le faire. Ce n'était guère son cas. Mais l'Ankou n'était pas idiot non plus : si le mage avait lu en lui son identité, il avait forcément reconnu également son plan. Dans ce cas le risque n'était pas bien grand : soit il était capable d'aller lire en lui comme dans un livre ouvert à la page désirée, dans ce cas nul doute qu'il connaissait le but de sa venue ici, soit il en était incapable et tout cela ne paraitrait n'être qu'une mauvaise blague.
*Voulez-vous jouer, sage Myrddin ? Alors jouons ensemble.*
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