Après son arrivée à l'académie Kliériane avait du subir l'épreuve de recherche de l'élément en compagnie de tous les nouveaux arrivants. Il y avait plein de monde dans cette salle et la gamine avait été très excitée, n'arrêtant pas de sautiller en faisant de grands sourires à côté de sa chère cousine Nyridïa. Tout avait l'air génial dans cette nouvelle école, et en plus il y avait plein de jeunes de leur âge, ça changeait du coin paumé où était l'auberge familiale où elles avaient vécu toute leur vie avant ça. Toute leur vie ensemble d'ailleurs, et c'est loin d'être un détail.
Enfin, comme je vous le disais, Kliériane avait du passer la cérémonie d'entrée dans sa nouvelle maison, celle de son élément et quand le professeur d'eau eut le malheur de reconnaître cet élément en elle, ce fut une catastrophe. Ce n'était pas du tout possible, Nyridïa venait d'être envoyer dans la maison du feu. D'accord elle est petite notre Klié, mais elle n'est pas stupide, elle sait très bien que eau et feu c'est pas la même chose, et ça ne lui plaisait pas du tout. La séparer de sa cousine ce n'est pas possible, Nyni c'est son modèle, elle fait tout comme elle alors elle ne peut pas être dans une autre classe. Et c'est comme ça que la cérémonie avait tourné au désastre pour la plus jeune des deux cousines. Têtue comme une mule elle commença à bouder et à maugréer que cette école c'était n'importe quoi et que son professeur n'y connaissait rien. Il était clair que ce début d'année ne lui plaisait pas mais elle avait manqué de réaction en ne pensant pas à aller se plaindre tout de suite pour tenter de faire changer les choses. Mais tout vient à point à qui sait attendre et cette idée ne mit que quelques heures de plus pour trouver une place dans l'esprit de notre gamine au caractère tout sauf charmant.

Le soir de la répartition, bien installée dans son dortoir de l'eau et loin de sa cousine Kliériane avait enfin commencé à réfléchir au lieu de râler. C'était pas trop tôt mais on ne changera pas le caractère de cette petite en un claquement de doigts (de toute façon, je ne sais pas claquer des doigts donc même si on pouvait le changer je n'y arriverais pas). Impulsive qu'elle est notre petite élève de l'eau et surtout pas prête à admettre qu'elle ne peut pas toujours être comme sa cousine. Non, ça c'est inconcevable alors plutôt que de se résigner, la jeune fille échafaudait des plans pour arriver à ce qu'elle voulait : retrouver Nyridïa dans la maison du feu. Enfin, ce qu'elle avait l'impression de vouloir parce que tellement déçue d'avoir été séparée de sa cousine, elle ne s'était même pas rendue compte que l'eau, elle adorait ça et qu'au final, ça lui correspondait sans doute pas mal.
C'est ainsi que Kliériane se mit à réfléchir à l'idée d'aller supplier le professeur de feu de l'accepter parmi les rangs de ses élèves mais sa fierté n'était pas vraiment d'accord avec cette solution. Supplier, c'est pour les faibles !
Elle pensa aussi à se comporter comme une élève du feu, ignorant qu'elle avait été répartie dans la maison de l'eau, mais ça semblait peu probable qu'on la laisse faire, il lui fallait trouver autre chose.
La fillette finit donc par décider que la meilleure solution était d'aller voir le directeur et de lui expliquer qu'une erreur grossière s'était produite et qu'il fallait absolument la réparer. Sur le papier cette idée était géniale, mais la petite blonde était loin de s'imaginer à quel point ce serait impossible. Il aurait peut être fallu que quelqu'un lui dise qu'on ne pouvait pas changer d'élément... En tout cas, personnellement je n'aimerais pas être la personne qui le fera, je ne voudrais pas affronter sa réaction.

Les jours qui suivirent Kliériane dépensa pas mal d'énergie à essayer de trouver le bureau du directeur et à y entrer, mais sans succès. Dès qu'elle avait du temps libre elle s'attelait à cette tâche et justement, ce mercredi elle avait une heure à tuer. Elle sortait de cours d'Alchimie et n'avait plus rien avant le repas alors que sa cousine avait une heure de maîtrise de soi. La petite fille se mit donc à errer dans le bâtiment à la recherche de ce qu'elle cherchait et elle finit par arriver devant une porte sous laquelle de la lumière filtrait et sur laquelle un écriteau indiquait :







Ce n'était pas ce qu'elle cherchait mais après réflexion, ce n'était pas si mal. Là dedans il devait bien y avoir un plan de cette fichue académie avec inscrit où se situe le bureau de ce directeur introuvable. Et peut être même mieux, il y avait sans doute des livres qui parlaient des éléments et des manières pour en changer. Et pleine d'espoir Kliériane ouvrit la porte et pénétra dans la pièce.
Ce qui surprit le plus la nouvelle élève fut la taille du lieu et à quel point il était silencieux. Enfin ça Kliériane, c'était écrit sur la porte que c'était calme comme lieu, mais je parie que tu as déjà oublié... Il est vraiment irrécupérable ce perso... Il n'y avait pas grand monde dans cette bibliothèque, pour ne pas dire personne de visible. Mais puisque l'année venait de commencer, ce n'était pas étonnant, les enseignants ne donnaient pas encore beaucoup de devoirs donc les élèves ne venaient pas travailler en ce lieu. La petite blonde se dirigea donc vers les rayonnages sans croiser personne mais au détour de l'un d'eux elle fit enfin une rencontre. Et elle ne rencontra pas n'importe qui, non, c'était bien le bibliothécaire en personne, si elle en croyait son badge, qui devait être en train de ranger ou de classer des livres. Et en le regardant, sa première réaction fut d'éclater de rire, un rire franc et amusé, un rire inexplicable et digne de Kliériane.
L'homme d'un certain âge de devait pas comprendre ce qu'il se passait mais la jeune fille riait bien trop pour pouvoir le lui dire pour le moment. Mais d'un autre côté, quelle idée d'être chauve avec une longue barbe et des grands yeux bleus ? Sans ses lunettes ce bibliothécaire ressemblait beaucoup trop à Noé, un artiste comique qui passait souvent la nuit au Relais des Océans et qui faisait toujours beaucoup rire Kliériane par ses pitreries. Et cette ressemblance faisait beaucoup rire Kliériane... Heureusement qu'il y avait écrit "zone de calme" sur la porte.