rp échange Francis/Shisui

-Encore dehors ?

-S’il te plaît !

Le ton plaintif du bébé dragon agaçait assez Shisui. Lorsque les deux compères devaient faire des rondes nocturnes dans l’académie, Cyril demandait presque toujours des sorties au parc. Quand il n’avait pas ce qu’il voulait, il se mettait à insister, puis supplier, faire les yeux doux, et si il n’arrivait pas à avoir ce qu’il voulait, il passait la moitié de sa soirée à faire des railleries pour montrer à quel point il était déçu. Le garçon cédait la plupart du temps, faute de ne pas être assez patient avec lui.

-Il fait pas assez froid pour que je supporte ça. Les couloirs ne sont pas agréable, Shisui…Allez, s’il te plaît !

Et voilà qu’il commençait à prendre les yeux doux, comme Shisui l’avait prévu. Il finit par soupirer, en restant silencieux un instant, sous son regard plein d’espoir.
Au fond, pouvait-t’ il lui en vouloir ? Shisui avait du mal à lui résister, mais il ne pouvait pas le lui empêcher d’avoir un peu de temps pour profiter de dehors. Il ne voulait pas de toute manière être en confrontation avec Cyril, non seulement car ils devaient vivre leur longue vie ensemble et qu’il fallait mieux s’entendre dans ce cas-là, mais aussi car au final, ils pouvaient bien s’entendre, voir bien se compléter lors de certains moments. Malgré leurs différences, il savait que vivre en harmonie avec lui était possible, et il voulait que cela arrive.

Il compatissait pour le cas de Cyril : il n’existait pas ! Du moins, pas « vraiment », pas encore. C’était une image, n’ayant aucune influence sur le monde qui l’entourait. Il était ni vue, ni entendue de qui que ce soit. Shisui était la seule personne qui pouvait le rendre réelle, qui pouvait lui permettre d’avoir une parcelle d’existence dans cet univers. Plus tard, lorsqu’il améliorera ses pouvoirs, Cyril sera capable de se proclamer en tant qu’être vivant, pourra être vu de tous. Le bébé dragon avait déjà de l’influence sur l’eau, ils progressaient lentement, mais sûrement.

Cyril n’avait que lui, et il savait que c’était son devoir de prendre soin de cette part de lui.

-Bon. Faisons un marché : on va à la bibliothèque et on ouvre les fenêtres pour laisser des courants d’air passer, d’accord ?

Shisui ne voulait vraiment pas refaire une centième ballade dans le parc. Il avait aussi un peu peur qu’on puisse lui reprocher de mal faire son travail s’il passait son temps à surveiller le même endroit, et espérait que Cyril allait accepter le compromis. Celui-ci hésita un instant…

-Bon, ça me va.

Shisui soupira d’aise et tous deux se dirigèrent à la bibliothèque.
Alors qu’il ouvrait les deux grandes fenêtres du couloir prêt de la porte ouverte de la bibliothèque, Cyril se mit en état d’alerte.

-Hey, j’ai entendu quelque chose entre les deux rayons.

Il se retourna vers Cyril, un peu stressé. Bien qu’il s’agisse de son travail de tomber éventuellement sur des gens, cela ne le rassurait jamais. De plus, il devait faire preuve d’autorité, s’imposer, et ce n’était pas vraiment son truc. Il était toujours effrayé de se retrouver dans une situation où un élève se promène dans les couloirs la nuit et qu’il se montrerait incapable de lui donner l’ordre de rejoindre les dortoirs, incapable de ne rien faire du tout et assister, impuissant, à son échec. Ce travail était sa manière de remercier l’académie et ses membres de l’avoir accueilli, et être à la fois une maison et une famille, et son envie de leur rendre la pareille était puissante, bien qu’il ne se sente pas vraiment digne de sa tâche.

Heureusement, il s’agissait d’un visage familier, que Cyril reconnu le premier :

-Tiens, voilà le gros chat.

-Francis ? Ne soit pas sarcastique avec lui, il est gentil.

-Ouais, tu diras ça à ton flanc.

Shisui porta son regard sur les cicatrices presque effacés sur cette partie de son corps, se rappelant du combat entre Cyril et Francis. Même après s’être fait pardonner par celui-ci, le garçon se sentait toujours un peu coupable des blessures qu’il lui avait infligées.

-Il n’a pas voulu nous faire du mal, les circonstances l’excusent.

-sans-doute. Et tu penses qu’il aura une bonne excuse pour sa présence dans la bibliothèque ?

Ce détail échappa au garçon, et les paroles de Cyril le mirent en pleine réflexion. Il était censé être dans les dortoirs élémentaires, pas dehors durant la nuit. Peut-être…Que c’était le moment qu’il craignait tant, cette confrontation avec un autre élève…Bien qu’il s’agissait de quelqu’un qu’il connaissait. Francis était gentil avec lui, même si il était parfois assez impressionnant, autant sous forme humaine qu’animale. Il pouvait simplement le raisonner, parler tranquillement avec lui.
En pensant à ça, il fit un signe de la main à Francis et commença à parler :

-Bonsoir Francis. Tu vas biens ? Tu…tu sais que tu n’as pas le droit d’être dans les couloirs la nuit, si ?