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 Personne ne disparait éternellement

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MessageSujet: Personne ne disparait éternellement    Personne ne disparait éternellement  Icon_minitimeMer 18 Nov - 23:00

"A mort !"

"Pendez le !"

"A la potence les soutiens de la reine !"

Dans un petit village, calme et paisible, en pleine zone rurale et encadré de cultures en tout genre, personne n'aurait misé un centime sur le fait d'entre ce genre de propos. La place du marché était habituellement un lieu de rencontre, de partage et de bonheur, mais la seule chose que partageaient les habitants ce jour là, c'est une haine sans borne envers le pouvoir en place, et envers ce percepteur des impôts passant par là le jour où il ne fallait surement pas le faire. Les intempéries avaient ravagé une partie des récoltes, la misère guettait les villageois après la tempête et on venait en plus leur demander de l'argent ? S'en était trop pour eux. Quand l'homme était arrivé par la grande rue avec son escorte, c'était dans un grand silence de mort, personne n'osait crier, tout le monde ici respectait l'autorité. Pourtant, il suffisait d'une voix. Une seule. Qui brisa le silence et lança les hostilités.

"Notre travail, notre argent ! A mort les vautours !"

Il a suffit de ces quelques mots pour déclencher une vague de haine et de violence. Les villageois se sont rués sur les quelques misérables soldats qui n'ont même pas eu le temps de dégainer, et qui se sont pour la plupart enfuit. Le percepteur n'avait malheureusement pas les capacités physiques pour se dégager de la foule. Sans autre forme de procès, il avait été mené vers la potence, accroché à une corde, et alors que le village entier était en pleine furie, le bourreau improvisé fit son oeuvre et le pauvre petit serviteur de la reine pendait, les pieds ballants, et perdait petit à petit son souffle, jusqu'à lâcher son dernier. Le peuple, si calme habituellement, avait perdu son sang-froid.
Et personne n'avait remarqué ce qui se passait en coulisse. Pourquoi tout le monde depuis quelques jours avait les abus des partisans du roi en tête, pourquoi ce sujet alimentait chaque repas dans les tavernes, chaque discussion sur le marché, voire même les leçons à l'école. Personne n'avait réfléchi à propos de cette voix qui s'était élevée pour lancer les hostilités. Personne n'avait finalement remarqué qu'entre le début et la fin de l’exécution, une personne avait quitté la foule pour remonter la rue.


__________


La porte de la taverne claqua en se refermant. Le barman observa l'homme qui venait de rentrer dans son établissement. Grand, caché dans un vêtement large avec une capuche relevée, il approchait du comptoir. L'établissement était vide, tout le monde s'était réuni vers la place du marché pour assister à l'exécution. Bon pour le village. Moins pour les affaires. Arrivé au comptoir, il retira sa capuche, laissant apparaitre son visage barbu et un bandeau cachant son oeil droit. L'Ankou était là, devant lui, l'homme qui s'opposait à la famille royale depuis un siècle. Pourtant le tenancier n'était pas le moins surpris.

-C'est réussi ? lança le barman.

-Le vautour se balance à une corde. Mon oeuvre dans ce village est terminé.

-Un verre pour fêter ça ?

-Merci Basil, mais je vais préparer mon départ. répondit l'Ankou, impassible.

Cela faisait maintenant une bonne semaine que le bandit résidait dans le sous sol de cette taverne, caché par le tenancier qui était un fervent partisan de sa cause. Il n'avait eu aucune difficulté à le convaincre de le cacher, de lui fournir ce qu'il fallait savoir sur chacun des habitants qu'il fallait toucher au fond de leur être, ce afin de les mener à ce qu'ils ont fait aujourd'hui : se révolter. Se soulever contre un système qui les prenait pour des chiens et qui refusait de voir leur misère, pire, qui s'enrichissait sur leur misère. C'était aujourd'hui sa façon d'agir. La seule façon d'agir qu'il avait. L'attaque frontale avait échoué, il avait perdu sa main et son œil. Son quotidien était celui là maintenant. Et il n'y avait aucune raison que cela change.
Basil se déplaça pour ouvrir une trappe qui menait à la réserve de la taverne, et repris la parole.


-Quelqu'un vous attend en bas.

-Pardon ? Vous avez dit à quelqu'un que j'étais là ? répondit le bandit, empli d'un sentiment mêlant colère et stupeur.

-Cette personne savait déjà où vous trouver. J'ai accepté de la faire descendre contre de l'argent. Mais si vous voulez vous enfuir, actuellement elle est plus enfermée qu'autre chose.

Le bandit fit un large sourire. Il avait eu raison de faire confiance à ce tavernier, qui assurait sa sécurité avant tout, au péril de sa propre vie. Mais l'Ankou n'était pas du genre à fuir, surtout quand il ne connaissait pas la menace. De plus, si quelqu'un lui voulait du mal, le sous sol d'une taverne n'était certainement pas l'endroit le plus évident pour ce faire, encore moins le plus malin. Le faire en plein public était surement plus intelligent. Passant par dessus le comptoir, il se retrouva aux côtés de Basil pour lui serrer chaleureusement la main, puis ouvrit la trappe et descendit par les escaliers en bois.
La réserve était emplie d'alcool et de nourriture en tout genre, le tenancier descendait chaque matin pour monter ce dont il aurait besoin dans la journée, ainsi que pour réveiller son hôte. La pièce était légèrement éclairée par quelques lanternes qu'il allumait au matin et éteignait le soir. L'Ankou avait installé une couche de fortune avec ses quelques affaires au fond de la pièce, dont une épée dont il pourrait se servir en combat. Il ferma la trappe en descendant, et une fois en bas de l'escalier, lança à l'aveugle dans la pièce la phrase suivante, en attente d'une réponse.


-Qui est cette personne qui demande à me voir ? Qui est cette personne qui a pris la peine de me chercher, et pourquoi, si ce n'est pour me tuer ? Montrez-vous. Si ce n'est pour affronter ma lame, affrontez au moins mon regard.
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Ayla Morg
Nandoriath
Ayla Morg
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MessageSujet: Re: Personne ne disparait éternellement    Personne ne disparait éternellement  Icon_minitimeVen 27 Nov - 18:43

Bien que Saien avait eu le mérite de le vaincre, notamment avec sa prothèse mécanique alterienne, l'Ankou restait l'humain le plus puissant et le plus dangereux de notre temps. Peu pouvaient se vanter d'avoir combattu autant de créatures que cet homme, cette légende, surtout vu le potentiel destructeur des nombreux démons qui avaient croisés sa route lors de son emprisonnement. Ses sens avaient été poussés à l’extrême, de même que ses réflexes, sa condition physique et bien évidemment, ses aptitudes mentales. Seulement, rien de tout ce qu'il avait affronté jusqu'alors, n'aurait pu le préparer à la rencontre de ce soir. Sa mystérieuse invitée venait de faire son apparition, alertant immédiatement le bandit du danger qu'elle représentait. Il ne s'agissait nullement d'une attitude menaçante, d'un geste brusque, quelque chose de louche ou d'une arme sortie, mais simplement de son instinct de survie. Tous ses sens hurlaient à notre ami humain de déguerpir en vitesse, même les démons qu'il avait combattu n'avaient réussi un tel exploit.

On pouvait deviner une femme, bien qu'encapuchonnée et cachée derrière une tenue se voulant être discrète. Son corps était beaucoup trop fin, sans parler des formes qui ne pouvaient guère appartenir à la gente masculine. Bien que voir débarquer une belle femme, au vu de ce que laissait entrevoir sa silhouette, ne risquait pas de déranger, l'expérience de l'Ankou le força à se méfier d'autant plus. Si on mettait de côté le simple fait de se sentir en danger par sa présence, il n'existait que deux types de personnes capable d'avancer sans le moindre bruit, les assassins et les non humains. Elle était sortie de l'obscurité, attendant depuis un bon moment, puis avait franchit en un rien de temps, une assez grande distance en quelques pas, le plus discrètement possible. Qu'on se le dise, même une souris serait plus bruyante pour se déplacer.

- Affronter votre regard ? Et vous ? Pouvez vous seulement soutenir le mien ?

Il ne distingua pas son visage, son cerveau se concentrant uniquement sur ses yeux, qui finirent d'achever ses soupçons sur son humanité. Il n'y avait pas le moindre blanc, juste du noir, rendant étrangement les ténèbres de la pièce, particulièrement pesantes. La seule couleur étant réellement visible n'était autre qu'un rouge sang particulièrement profond, brillant avec suffisamment de force pour donner l'impression d'être face à un incendie, une mer de sang ou une démonstration magique de la folie. Relevant son capuchon, la jeune femme dévoila sa peau blanche, ses longs cheveux violets, ainsi que des crocs dépassant légèrement de ses lèvres. Bien entendu, il s'agissait d'une vampire, mais ce n'était pas n'importe laquelle, une seule correspondait à cette description : Ayla Morg, reine de Nandoriath. L'Ankou ne l'avait jamais vue, mais tout comme lui, elle n'avait pas besoin d'être présentée. Depuis son ascension, la reine était devenue une légende vivante, l'immortelle, créatrice du Conseil Rëvalïen, monstre achetant les criminels des différents royaumes pour les dévorer, tueuse à la solde de la lune, vampire de première génération et le plus connu...patricide du roi Drake Morg.

- Paix l'Ankou, je ne viens pas vous affronter, mais uniquement vous parler. Inutile de chercher votre épée, elle ne vous serait pas d'une grande aide.

La peur était toujours présente, mais le guerrier avait retrouvé tous ses moyens, il devait être l'un des rares humains dans ce cas, la présence de la reine étant on ne peut plus intimidante, voir effrayante, mais il n'était pas le chef des bandits pour rien. Souriant, la vampire dissimula légèrement sa surprise, le voyant prêt à entamer un combat qui était pourtant perdu d'avance. Visiblement peu disposée à perdre du temps, la vampire fit voler un tonneau d'un signe de main, qui se posa délicatement entre les deux êtres, les miracles de la télékinésie.

- A défaut d'une table...

La reine sortit de nombreux parchemins et les déposa au centre, puis invita l'Ankou à se rapprocher, avant d'expliquer le motif de sa visite.

- Non, je ne viens pas pour tuer, mais pour vous aider à le faire. Une humaine, belle anatomie, mais ambitieuse au point de détruire le monde des hommes et donc d'influencer le mien. Vous la connaissez bien il me semble ? Annabella Kyte.
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MessageSujet: Re: Personne ne disparait éternellement    Personne ne disparait éternellement  Icon_minitimeVen 27 Nov - 20:42

Peu de choses avaient fait trembler l'Ankou depuis son retour dans le monde des vivants. Les créatures qu'il avait pu affronter avaient fini par détruire ce qui lui restait de crainte, voire parfois d'instinct de survie, puisque rien ne lui semblait plus dangereux. Face à de puissants mages, il ne craignait rien que l'on puisse faire, alors qu'une attaque de l'esprit pourrait le réduire en miette sans qu'il ne puisse même pas penser à y résister. Face à d'immense créature, il ne reculait devant rien alors qu'il pouvait finir en rosbeef en un quart de seconde. Face à Saein, il n'avait pas reculé après la perte d'un œil, et il eut fallut qu'il pose genou à terre et qu'elle épargne sa vie pour qu'il prenne la peine de simplement reculer, en jurant de revenir un jour. Face à Sayuri, alors qu'il était à terre et qu'il pouvait à peine avancer à la sortie de l'urne, il n'avait pas eu une seule seconde peur de mourir.
Mais aujourd'hui était un jour nouveau. Beaucoup de choses s'étaient produite depuis qu'il avait pour la première fois croisé Ayla Morg dans l'académie, sous une forme alternative et jouant le rôle d'un vieux bibliothécaire. Elle était déjà bien dangereuse  à l'époque, et déjà une personne à surveiller de près, pourtant il l'avait perdu de vue. Qu'il avait regretté cela. Depuis, elle avait accompli de grande chose et était devenu une figure immense dans le monde entier, alors que lui n'était qu'une légende édalienne. Et sa légende était bien plus effrayante que celle d'un homme parcourant le royaume, semant les graines de la révolte. Oh que oui, l'Ankou savait qu'il pouvait mourir en un clignement des yeux, elle pouvait fondre sur lui et le tuer de mille et une manière tel un ange de la mort. Beaucoup de choses circulaient à son sujet, beaucoup trop de choses pour que tout soit vrai, mais qui pouvait réellement faire la distinction entre fiction et réalité quant à une telle femme ?
Aujourd'hui était un jour nouveau. Un frisson avait parcouru le corps du mythique chef bandit. Pour la première fois depuis bien longtemps, il avait eu peur de mourir. Mais ce n'était qu'un frisson. Son seul œil fixait le regard charismatique de son interlocutrice, et ne la lâchait pas une seule seconde, il était revenu ce qu'il était, près à se battre pour sa vie, pour que son combat ne s'achève pas dans une cave au milieu des tonneaux de vin et des saucisses sèches. Oui, soutenir le regard de quelqu'un qui pouvait le tuer en un claquement de doigt, c'était dans ses capacités. Il avait fait bien pire quand il avait deux yeux, ce qui était deux fois plus difficile, non ? Bon pas vraiment. Mais rien ne détournerait son regard de celui d'Ayla. Il la fixait, défiant, n'attendant qu'une chose, la sauce à laquelle il allait être manger. La métaphore étant plutôt appropriée.

Pourtant, la reine ne semblait aucunement intéressée par son corps sans vie. Au contraire, contre toute attente, c'était elle qui avait besoin de lui. Se voulant rassurante sur ses intentions, elle improvisa une table de fortune avec un tonneau vide qui trainait par là, paradant avec sa puissance magie. Cela faisait péteux, mais le bandit pensa qu'il ferait certainement pareil dans sa situation. Discuter, c'était le motif de sa visite. Mais de quoi, bon sang ? Pourquoi une personne aussi puissante se serait encombré à le chercher à travers le royaume pour parler ? Son but n'allait surement pas dans son sens. Elle avait certes créé le Conseil Revalien, et était engagée politiquement, mais le peuple d'Edalia n'était certainement pas la première de ses préoccupations.
Pourtant, elle su trouver les mots juste pour attirer son attention. Alors qu'elle l'invitait à s'approcher du tonneau, ce qu'il refusa naturellement de faire, montrant qu'il était capable d'imposer sa volonté quoi qu'il advienne, il ne résista pas à son envie de faire un pas vers elle, à l'instant où elle prononça le nom d'Annabella Kyte. La description de cette garce de reine correspondait terriblement bien, et l'Ankou avait vite compris de qui elle voulait parler, mais ne comprenait en rien pourquoi cette femme là, si puissante, parlerait d'une autre qu'elle aurait pu dévorer sans même se faire remarquer par quiconque dans la capitale. La connaitre bien ? Non, il ne l'avait toujours que trop peu considéré dans ses plans, ce qui avait surement été une de ses plus grosses erreurs. Il connaissait cette salope pour ses capacités de manipulation, et pas uniquement grâce à des arguments poignants, mais plus à des arguments empoignés. Qui aurait cru qu'elle serait soutenue par une trop importante partie du peuple ? Ses ambitions allaient certainement bien plus loin, mais l'Ankou ne voyait que ce qu'elle faisait au peuple, c'est à dire pas grand chose pour les aider, voire matait les rébellions qu'il levait par la force. Si la peur avait pendant un si court instant envahi son corps, c'était la colère qui l'avait rapidement remplacée. Arrivant au bord du tonneau, plongeant son regard dans celui d'Ayla Morg, il posa son crochet sur le rebord et pris la parole à son tour.


-Ayla Morg. J'ai su, la première fois que je vous ai vu, que vous iriez très loin. Mes félicitations, Votre Altesse. Un si beau parcours mérite reconnaissance, depuis l'académie que vous avez fréquenté.

Oui, il l'avait croisé là bas, alors qu'elle était surement certaine de ne jamais l'avoir vue. Une carte abattue directement, peut être un peu tôt, sur la table du jeu dans lequel ils se lançaient à présent. Il en savait plus sur elle que ce qu'elle ne pouvait surement l'imaginer. S'il avait pu, il aurait surement fait un clin d’œil à son interlocutrice, mais aujourd'hui, ce n'était qu'un clignement comme un autre. L'Ankou ne voulait cependant pas jouer directement franc jeu avec cette femme, si dangereuse qu'elle était. Et il restait méfiant. Certes, elle avait avivé sa curiosité, mais il était encore bien loin de lui laisser le moindre morceau de confiance.

-Continuez. La reine a beau être la femme de petite vertu que l'on sait, en quoi vous intéresse-t'elle ? Et surtout, en quoi, vous, aussi puissante et importante que vous êtes, avez besoin d'un vieil estropié ?
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Ayla Morg
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MessageSujet: Re: Personne ne disparait éternellement    Personne ne disparait éternellement  Icon_minitimeVen 12 Fév - 18:35

Tout alla très vite, l'Ankou recula inconsciemment, signe évident de son expérience contre des créatures aux capacités physiques inhumaines. Il était capable de sentir le danger en un rien de temps, les démons avaient forcés le bandit à s'adapter, sinon il serait mort depuis bien longtemps. Lorsqu'il parla de sa première rencontre, l'instinct de la reine s'activa, a moins que ce soit son lien avec l'esprit de Nandoriath, obtenu depuis son enlèvement par son propre père, toujours est il, qu'elle vit en l'Ankou une menace potentielle. Ses ongles se transformèrent en griffes, ses pupilles se contractèrent et tous les objets en verre présents dans la pièce explosèrent. Pendant ces quelques secondes, elle n'eut plus rien d'humain, un simple prédateur, avec beaucoup trop de puissance, capable d'écraser la plupart des menaces, sans avoir le moindre regret. La lune avait fait de la jeune vampire, douce et se souciant des autres, en une véritable arme, la vampire parfaite selon ses dires. Reculant à son tour, elle ferma les yeux, tandis que du sang coula de ses narines, montrant à quel point il était difficile de quitter cet état...elle se faisait violence. L'odeur de l'Ankou parvint à ses narines, elle entendit les battements de son cœur, ainsi que la circulation de son sang, semblables à un cheval au galop, ainsi qu'une rivière, bien que particulièrement pourpre et ô combien alléchante. Elle vit alors des milliers de visages, puis des silhouettes sombres, ne voyant que leur système sanguin, observant leur cœur, voyant le monde comme un simple prédateur nocturne. Tout défilait extrêmement vite, accentuant encore plus son saignement, la faisant tituber, au point de ne pouvoir rester droite, qu'en s'adossant contre le mur de la pièce. Puis elle le vit, il n'avait pas la même odeur, pas la même voix, mais son regard était le même, son système sanguin était identique, ainsi qu'un battement de cœur qu'elle pouvait juger d'unique au monde. Calme, il contrôlait parfaitement son corps, sachant comment ne jamais faiblir contre son adversaire, il usait d'une bonne vieille dose d'adrénaline au bon moment, pour un humain...il était impressionnant. Même lorsque l'Abysse avait fracassée le portail de l'académie, ce son, à l'époque étouffé par la terreur des autres résidents de l'établissement, avait été le même. Il n'avait changé que lors de leur rencontre aujourd'hui, lorsqu'il avait senti ce danger et légèrement lors de sa réaction.

Elle se releva, essuyant son sang d'un revers de la main, souriant d'un air amusé, pour une fois...un humain était réellement remarquable à ses yeux. Elle semblait encore fragilisée, mais elle n'avait plus rien du monstre qu'elle était il y a quelques minutes. On ne voyait qu'une femme se battant avec sa propre nature, elle n'avait rien choisit, contrairement à d'autres vampires et tentait de lutter contre son destin, écrit de toute pièce par la lune. Cependant, malgré sa faiblesse de tout à l'heure, elle se montrait plus forte que jamais. Il ne s'agissait pas d'une capacité, pas d'un pouvoir, ni d'un statut social ou d'un aspect racial. Elle se devait d'être forte, pour son espèce et ne pouvait se permettre de devenir une proie, peu importe son interlocuteur. Se rapprochant du tonneau, elle posa sa main sur les documents, dans un sourire, ayant à nouveau l'air "humaine".

- Veuillez excuser ma réaction, cela ne se reproduira plus. Je dois dire que je suis impressionnée et flattée. Votre potion devait être efficace, même votre odeur était différente à l'époque. J'aurais du me douter que ce bon vieux bibliothécaire, restant calme devant les assauts d'une divinité désirant dévorer le monde ou l'assimiler, n'était pas un simple savant. Sans votre phrase de tout à l'heure, vous seriez passé totalement inaperçu à mes yeux et mes oreilles. Vous avez une maîtrise de tout votre organisme réellement stupéfiante, je donnerais cher pour avoir un tel contrôle. Mais nous ne sommes pas là pour cela.

Levant la main, elle fit léviter autours de cette dernière, les gouttes de sang qu'elle avait envoyée dans la pièce lors de son malaise, jouant avec ces dernières d'un air songeur.

- Qu'est ce qu'un humain ? Que pensez vous qu'il représente pour moi ? De la nourriture ? C'était le cas lors des premiers jours, suite à mon "réveil" par la lune. Puis une pensée m'a hantée, après avoir tué quelques chiens de garde s'étant pris à un de mes amis, se prenant pour des bandits. Vous devriez trouver un nom plus glorieux au passage. Puis-je vraiment considérer un humain comme de la simple nourriture ? Ils ont des pensées, des émotions, un destin, une vie, des relations. Qui suis-je pour décider de leur vie ou de leur mort ? Après mon enlèvement, j'étais beaucoup trop lié à la terre ayant créée mon peuple, j'avais besoin de sang, de chair, je ne pouvais rien y changer...j'étais devenu ce monstre que les hommes jugeaient et craignaient. Alors j'ai écumé les prisons humaines, dévorant, massacrant, buvant jusqu'à la dernière goutte de leur sang, les tueurs, violeurs, bourreaux, tueurs en série et j'en passe. Les achetant à prix d'or bien entendu, ce n'est pas des politiciens qui allaient me rendre service n'est ce pas ? J'ai aussi découvert quelques innocents, des victimes de manipulation, prisonniers politiques et autres magouilles de vos chers dirigeants. Je les ai libérés, protégés, puis transformés, selon leurs souhaits. Elfe, vampire, humain, quelle différence ? Vous êtes des êtres vivants, avec un cœur et une volonté, tout comme moi, bien que certains aiment me donner le nom de "reine des damnés". C'est pour cela que j'ai créé le conseil, pour vous épargner les manœuvres des sages et de la lune, j'ai cru comprendre qu'ils vous ont aussi pris quelque chose de précieux. C'est pourquoi je ne me suis pas vengé sur vous, ma mère est morte lors de la création de l'Abysse, mais hormis votre attaque sur l'académie, vous n'y pouviez rien. Vous avez combattu pour votre vie, votre âme et perdu vos frères et amis. Vous êtes arrivés dans ce monde, un siècle après, comme cent ans de ma vie ont été dérobés. Je n'ai plus ma mère, été forcée de tuer mon propre père, pour empêcher ce fou de massacrer votre espèce et de me transformer en un monstre abruti par sa soif de sang. Un esprit lunaire m'a protégé, un dhampire m'a formé, des garous m'ont aimé, moi, leur prédateur. Un célestin a mené une opération suicide pour me ramener et une humaine s'est interposée entre des dragons et ma sœur, bien qu'elle vous ai affrontée après. Qu'est ce qu'une race ? Doit elle être jugée sur son ensemble ou seuls les individus comptent ?

Le sang tomba, absorbé par la peau de la reine, puis elle retourna l'un des documents et montra un parchemin avec le dessin du visage de la reine Annabella Kyte.

- J'ai détruit le pacte, formée une alliance, améliorée votre économie et je mettrais ma vie en jeu si des créatures comme les démons vous menacent. Car je vous respecte, je crois au potentiel de chacun et que c'est mon devoir de vous protéger contre des créatures aussi puissantes. Le monde voit les vampires comme des monstres, nous sommes des guerriers, un rempart terrifiant entre votre espèce et ces abominations. Vous n'êtes pas faibles pour autant, vous êtes la preuve vivante cher Ankou, que les humains peuvent affronter des démons. J'espère que si ce jour arrive, nous combattrons côte à côte, loin de toutes ces manœuvres politiques. Mais une femme, une seule petite ordure, menace tout ce que je crois, tout ce que j'ai construit, Annabella Kyte. Que se passera t'il si je la tue ? On saura de toute manière qu'une vampire était là et nos deux peuples s'affronteront. Peu importe le résultat, le sang à beau m'attirer, je refuse de voir mes amis sacrifiés et encore moins mon peuple. Je veux détruire ce cycle et c'est pourquoi j'ai besoin de vous. Vous n'êtes pas qu'un homme, que cela vous plaise ou non, vous êtes une légende, une idée, un esprit, vous inspirez les vôtres, tout comme j'inspire les miens. Est ce que j'aime cela ? Absolument pas, j'en ai horreur. Je voudrais les voir et qu'ils se disent simplement que je suis comme eux, une vampire désirant être maîtresse de son destin. Je ne le suis pas, je suis leur reine, leur idéal, leur espoir, certains me prêtent même un côté divin. Tout comme les humains me voient comme une menace, le monstre qui effraie les criminels, le bourreau qui les massacrera après leur emprisonnement et cette idée a fait basculer votre criminalité. Je hais cela, mais je dois l'être, car il le faut. Je veux que vous soyez ce vent de révolte, je veux que vous libériez votre peuple de cette immondice qui a provoqué le coma de son époux pour dominer les autres, qui rejette tous ses crimes sur ce dernier, afin d'être aimé de son peuple. Je veux que vous soyez cet homme qui leur ouvrira les yeux, qui les libérera, sans pour autant ignorer les pertes civiles.

Elle lui tendit la main, le fixant d'un air plus que déterminé, on ne parlait plus de noblesse par le sang, mais bien de cœur.

- Aidez moi.
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MessageSujet: Re: Personne ne disparait éternellement    Personne ne disparait éternellement  Icon_minitimeDim 21 Fév - 20:57

L'important dans une telle conversation était bien sûr de savoir garder son calme. La plus grande maîtrise de soi était le meilleur allié quand votre adversaire était certainement capable de lire en vous comme dans un livre ouvert, d'entendre votre cœur battre comme il vous entend parler, de sentir votre sang et toutes vos émotions à travers celui-ci. Pire qu'un entretien d'embauche en somme, car votre futur patron n'a pas les mêmes capacités, ni le pouvoir de vous tuer avant même que vous ne vous en rendiez compte. Ayla Morg disposait de ce pouvoir, et même pour quelqu'un de la trempe de l'Ankou, qui en avait vu de bien belles tout au long de sa vie, cette femme représentait un danger immense. La seule force dont pouvait faire prendre l'humain était sa force de caractère et sa prestance naturelle. Un jet de charisme vaut parfois tous les jets de force du monde. Mais garder son calme face aux réactions imprévisibles et aux changements soudains de son interlocutrice n'était pas chose aisée. Comment retenir un sursaut quand, sans crier gare, tout les éléments en verre de la pièce éclatèrent en morceaux, et que la vampire changea de forme pour arborer une apparence terrifiante et malsaine ? Le cœur du bandit rata un battement, il se félicita cependant de ne pas avoir choisi de porter un œil de verre, il aurait été bien embêté, et bien endolori. Après quelques instants sous cette forme, Ayla se calme lentement, son sang coulant le long de ses joues, comme une vision d'horreur digne d'un thriller dont l'Ankou ne pouvait pas soupçonner l'existence pour des raisons anachroniques évidentes.
Après avoir repris ses esprits, moins dominée par sa nature sauvage et déchaînée, la souveraine s'excusa platement, allant jusqu'à flatter l'égo de son partenaire de discussion. Il était appréciable d'avoir des capacités que même un être aussi puissant pouvait envier, du moins tant qu'elle ne pouvait pas lui ôter par la force, mais là n'était pas la conversation. Le monstre qu'Ayla avait laissé paraître quelques instants auparavant laissa place doucement à une reine soucieuse et altruiste, ce qui n'était pas forcément évident aux premiers abords. Certes, ses actions n'étaient pas inconnues de l'Ankou : elle avait tué son père, elle avait formé des alliances, elle avait fait bien des choses qu'aucun souverain vampire auparavant n'avait fait pour les humains, comme l'enfant du monde qu'elle était et qu'elle faisait valoir. Elle souhaitait réellement le bien d'Edalia et de tous les humains qui y vivaient, et cela était absolument à son honneur. Et politiquement, on ne peut pas réellement faire croire que l'on souhaite le bien du peuple quand on assassine la reine de ce peuple, on ne peut pas révoquer l'image monstrueuse des vampires en agissant comme un monstre. Cela apparaîtrait comme une déclaration de guerre et cette guerre déchirerait tout ce qu'elle espérait construire. La stupidité humaine les amènerait alors vers la fin de l'humanité. Il fallait donc que la sentence vienne d'une autre main. Et cette autre main, c'était cette de l'Ankou.

Le bandit réfléchissait silencieusement, son œil rivé sur son interlocutrice puis sur sa main tendue. Même quand cette dernière eu terminé de parler, il ne coupa pour autant pas sa réflexion, et la pièce resta silencieuse quelques secondes. Cette demande soulevait beaucoup de problèmes, et quelques détails dans le discours soulevait la curiosité de l'humain. Les Sages et la Lune n'avaient que rarement interféré dans ses plans, que pouvaient-ils lui avoir pris de précieux ? En quoi ces magouilles pouvaient le concerner ? Si l'Abysse avait été créée pendant son attaque et lui avait fait perdre tant d'hommes, en quoi lui était responsable ? Persephone avait alors trouvé la mort mais lui n'avait rien à voir avec cela, personne dans ses rangs n'avaient pu déchaîner un tel enfer de magie. Malgré les heures passées dans la bibliothèque de la récente académie, il n'avait pas réellement compris la nature de cette chose. L'Ankou était un personnage extrêmement ignorant du monde magique, il n'était qu'un animal politique et la magie n'était pour lui qu'un moyen de plus d'atteindre plus de pouvoir. Il avait beau être un des guerriers humains les plus puissants, il restait bien faible comparé à tout ceux qui avaient accès à ce genre de pouvoir. Etait-il réellement le mieux placer pour ce genre de mission, alors qu'il avait choisi l'ombre et la ruse face au combat ? Il baissa son regard vers le portrait d'Anabella Kyte resté sur le tonneau. Cette traînée avait contrecarré son plan d'attaque et avait entraîné le second massacre de bandit de l'histoire de leur chef, après l'attaque de l'académie. Le jour où elle avait pris le pouvoir, elle avait motivé l'armée et avait repoussé l'attaque des rebelles. La main de l'Ankou, elle, n'avait pas repoussé depuis ce jour, pas plus que son œil, et encore moins sa fierté. En un éclair, il sorti un petit poignard qu'il dissimulait sous sa tunique et le planta droit sur le portrait. Il n'était certes pas aussi rapide que la vampire, pas aussi fort non plus, mais la rage que dégageait ce coup avait surement même fait flancher quelques passants à l'extérieur. Pourtant, il avait conservé son calme apparent, et rien ne pouvait présager la moindre agressivité, pour une raison simple : il n'y en avait aucune, l'Ankou n'en avait pas après Ayla. Il contourna alors le tonneau, ignorant la main tendue de la vampire, et se dirigea vers l'endroit où il avait laissé ses affaires, d'un pas calme et sans. Avant cet entretien, il avait prévu d'empaqueter ses biens et de changer de village. Son sabre, le sabre qu'il avait porté le jour de l'assaut, était là. Un sabre qui l'avait sauvé de nombreuses reprises, mais qui ce jour là n'avait pu sauver ses hommes et ses membres.


-Êtes-vous sûre de votre réflexion, votre Altesse ? Je reste une légende certes, un parfum de rébellion, et mes actions dans les villages le prouvent. Je l'assume, mieux, j'en joue, et j'espère à terme amener le peuple à se soulever de lui-même, sous mon impulsion, mais de son plein désir. J’œuvre pour cela depuis ma dernière défaite. Mes hommes œuvrent pour cela depuis ma dernière défaite. Ils gardent foi en notre combat, ce malgré ma dernière défaite. A chaque fois qu'il répétait, il insistait sur SA dernière défaite, comme pour imputer à quiconque ses propres erreurs. Après tout, toutes mes tentatives directes se sont soldées par un échec.

Il attrapa son sabre de son unique main restante. Il était encore dans son fourreau, et y était resté pendant bien longtemps, depuis cet affrontement il ne l'avait toujours pas réutilisé pour bien des raisons. Le bandit se retourna et se plaça face à Ayla Morg.

-De quoi avez vous besoin, Ayla Morg ? De mon nom ? Je vous le donne. De mon sabre ? Je vous le donne.

A ces mots, il jeta le fourreau aux pieds de la reine, puis il croisa les bras. Son regard se plongea dans celui de la vampire et il lança une dernière phrase, sans pour autant clore la discussion.

-Mais ne me demandez pas à l'homme que je suis de porter une nouvelle fois ce sabre. J'ai perdu trop de batailles et causé bien trop de morts. Vous voulez vraiment que je sois celui qui mènera votre combat au grand jour ? Un estropié qui depuis sa défaite ne fait plus que combattre dans l'ombre ? Est-ce vraiment de moi dont vous avez besoin, votre Altesse ?
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Ayla Morg
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MessageSujet: Re: Personne ne disparait éternellement    Personne ne disparait éternellement  Icon_minitimeLun 22 Fév - 18:04

Regardant le bandit, la reine ne fit rien pendant un bref instant, se contentant d'observer le bandit et le fourreau qui venait de lui être lancé. Elle finit par fermer les yeux et rejeter son manteau en arrière, considérant qu'il allait la gêner dans ce qu'elle s'apprêtait à faire. D'un simple regard, le tonneau et les documents volèrent, tandis qu'elle envoya l'arme du chef des bandits d'un rapide coup de pied. Ce dernier attrapa l'arme au vol, bien qu'elle ne soit toujours pas sortie de son étuis. Son bras partit légèrement en arrière, la violence de cette "passe" étant bien plus importante que prévu.

- Vous ne sortez toujours pas votre lame ? Soit. Je vous forcerai à faire revivre l'homme que vous étiez.

La vampire tendit sa main et l'Anjou pu clairement voir un symbole représentant un serpent couronné s'y dessiner, comme si une lame invisible gravait un symbole dans la peau de la reine. L'instant d'après, un rocher noir sortit du sol, détruisant littéralement le plancher, avant de voler en éclat et de laisser apparaître une épée faite en os de dragons, dont la garde rappelait deux serpents. Au moment où elle s'en saisit, la roche disparut et le sol se répara de lui même, comme si elle venait de remonter le temps. Glissant sa main sur sa lame, l'Ankou pu clairement entendre de nombreuses voix s'élever, comme si une armée se tenait derrière son probable adversaire. Suite au vacarme, l'aubergiste arriva à son tour, demandant des explications.

- Dormez.

Le nouvel arrivant tomba sur le sol, s'endormant paisiblement, obéissant à la simple parole de la reine. Elle ne semblait pas vouloir risquer de dommages collatéraux. D'un geste de la main, elle téléporta le corps du dormeur à l'étage, puis envoya un coup extrêmement rapide en direction de son adversaire. Il l'esquiva de justesse, il avait pu deviner la direction de l'attaque, vu que le mouvement en lui même...était bien trop rapide pour être visible à l’œil nu. Ne le laissant pas le temps de respirer, elle envoya une autre attaque, dix fois plus rapide que la précédente, entaillant son épaule valide. Elle ne semblait pas être au maximum de ses capacités et pourtant, c'était déjà bien supérieur à ce que l'Ankou avait pu combattre dans l'urne. Ayla finit par lâcher son arme, qui se planta dans le sol et envoya un simple coup dans le ventre de son adversaire, un simple contact avec la paume de sa main. Il vola, s'écrasant contre le mur une dizaine de mètres plus loin.

- Je n'ai pas besoin de votre nom, je me fiche de votre arme, j'en suis une, vous n'avez pas encore compris ? La lune m'a volé tout ce que j'avais, je n'ai aucune chance d'avoir une vie saine. Je n'ai pas besoin de vous pour tuer, j'ai besoin de vous pour incarner l'espoir. Vous avez perdu, vous avez souffert et vous continuerez. Il n'y a pas d'échec, il n'existe que dans une seule et unique chose, l'abandon. Relevez vous !

L'attrapant par la gorge, elle le souleva comme si il n'était pas plus lourd qu'une feuille de parchemin. La détermination se lisant sur son regard, en même temps qu'une profonde colère.

- Pourquoi vous battez vous ? Dois je vous rappeler ce que vous êtes ? Avez vous vraiment tout oublié ?

Elle le lâcha et renvoya son arme d'un mouvement de son pied, avant de saisir son épée dans un soupire, il était temps d'en finir. Soit elle parvenait à raviver la flamme dans cet ultime attaque, soit elle devrait déclarer la guerre à Annabella. Cela ne l’enchantait guère, mais elle ferait le nécessaire.

- La libération de l'oppression des Kyte ? Saien vous a combattu car vous mettiez tout le monde en danger, vous deviez devenir meilleur, pas une loque, un cadavre attendant son heure ! Bon sang, vous allez oublier votre fils ? Haï ?! Prenez votre arme et soyez ce que vous deviez être ou mourez pour de bon.

Elle frappa, avec suffisamment de force pour que ce soit fatal, mais avec assez de retenue pour que l'arme du bandit n'explose pas en cas de parade. Le crochet royal, l'épée des Morg, fondit sur sa proie...
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MessageSujet: Re: Personne ne disparait éternellement    Personne ne disparait éternellement  Icon_minitimeMer 20 Avr - 16:42

Son discours. Son recul, son rejet de tout nouveau combat, ses attaques sournoises dans l'ombre, son abandon total de son sabre, l'arme qu'il avait porté, et qui l'avait porté jusqu'au sommet, jusqu'à son statut de légende. Ce qu'il avait dit était ce en quoi il croyait désormais. Sa vie, du moins ce dont il était conscient de se souvenir, l'amenait à cette seule et unique conclusion. Et il aurait préféré mourir que de reprendre le combat une nouvelle fois. Malgré ce que l'on disait de lui, il éprouvait un certain respect pour la vie humain, contrairement à Wasper Wyvern, son prédécesseur, qui n'hésitait pas à tuer pour des motifs pas toujours évidents. Après deux batailles perdues dans un bain de sang, le combat qu'il menait ne pouvait plus prendre cette forme. Il finirait par ne plus être célèbre par son engagement mais par ses défaites, par les morts qu'il avait causé, et cela il ne pouvait s'y résoudre. Si tant est qu'il n'allait absolument pas réagir face à ce qui allait se produire. Parce qu'il l'avait su dès l'instant où il avait posé ses yeux sur la souveraine des vampires : aujourd'hui était un jour nouveau. Aujourd'hui, le monde allait connaître une nouvelle ère.
Une ère sans Ankou.
Ce jour là, l'Ankou allait mourir.

Son sabre vola dans la main qui lui restait, comme une invitation au combat, auquel il ne participerait pas. Un bon paquet de meubles subit le même sort. Il n'attrapa que le sabre, seul objet précieux qu'il ne voulait pas voir s'abimer par un quelconque choc, surtout vu la violence du lancer. Le fait de lui renvoyer son arme était bien certainement le début d'un duel, confirmé par l'étrange apparition d'une lame, sortie tout droit du sol de la cave. Après avoir détruit la pierre pour s'extirper de celle-ci, la lame se retrouva dans les mains d'Ayla Morg, et le sol se referma comme il s'était ouvert grâce à une étrange magie. Le tavernier, attiré par le vacarme, descendit pour vérifier l'état de sa réserve, avant de succomber à l'ordre simple de la vampire, puis d'être renvoyé vers l'étage supérieur. Ayla maitrisait une magie bien puissante, qui dépassait ce que l'Ankou aurait pu produire tout au long de sa vie, et il en avait bien conscience. Ce qui le légitimait encore était d'être le plus puissant guerrier humain, sans accès à la magie, mais il avait été vaincu sur son propre terrain pour ne devenir qu'un murmure.
Il se jeta sur le côté.
Le réflexe était salvateur, car en un quart de seconde, la souveraine s'était presque téléportée dans sa direction, infligeant un coup d'estoc dans le vide qu'il venait de laisser. Il n'avait pas vu le mouvement, il n'avait vu que l'intention, il avait anticiper le coup en sachant exactement comment le combat allait débuter. La technique de son adversaire n'était pas parfaite, loin de là, il l'avait remarqué rien qu'à sa façon de tenir son arme. L'attaque était d'une évidence folle, mais la vitesse d'un vampire aussi puissant ne lui laissait pas le temps de réfléchir plus longtemps. Anticiper, face à une créature aussi rapide, était le seul moyen d'esquiver les attaques, il en avait conscience et savait que face à un épéiste aguerri doté de bien plus de technique, il n'aurait peut-être pas survécu à cette première attaque. Le second coup lui entaillerait l'épaule, il le savait vu la position qu'elle avait prise, c'était le coup le plus évident à mettre, et vu la vitesse à laquelle elle allait, cette anticipation suffirait à éviter une blessure. Mais si sa prédiction était juste, il en fut cependant incapable. A peine eut-il posé le pied au sol, résultat de son geste précédent, que le coup à l'épaule lui arrivait déjà. Elle agissait d'un seul coup beaucoup plus vite, et cette rapidité était la vraie surprise. Il recula légèrement sous l'impact, tenta de poser sa main sur l'épaule blessée par réflexe, mais il n'avait plus de main pour cela et s'en rendit compte à l'instant où son corps entier volait à travers la pièce. Ayla avait lâché son arme et lui avait infligé un coup dans l'estomac extrêmement puissant, avant même que la lame ne touche le sol. Sous l'impact, il perdit son sabre, en plus de faire une belle trace avec son corps entier sur le mur qu'il heurta. L'Ankou tomba au sol, sur le ventre, son corps entier criait douleur, son visage était cependant d'une neutralité sans pareille. Il savait ce qui se produisait, et l'acceptait. Le bandit avait provoqué un être puissant sans aucun désir de s'en défendre ou de s'enfuir. Il méritait ce qui lui arrivait, et espérait uniquement que l'adversaire ne se perdrait pas en violence inutile, ou pire, en monologue. Espoir vain. Alors que cette dernière s'approchait de ce qui restait de la légende humaine, elle tenta de le faire se relever par de belles paroles. Mais il ne bougeait pas. Pas avant qu'elle ne l'attrape par le coup et ne le soulève au dessus d'elle, comme elle aurait soulevé une bouteille qu'elle s’apprêtait à vider. Mais cette bouteille était déjà vide. Vide de désir. Vide de combativité. Alors même qu'il était tenu, pied ne touchant terre, son regard restait inchangé. Il la défiait, n'attendant que l'ultime violence qui lui serait faite.


Avez vous vraiment tout oublié ? dit-elle avant de le lâcher au sol une dernière fois. Il tomba lourdement sur le dos, n'essayant même pas de retomber sur ses jambes. Alors qu'elle empoignait son épée, elle donna un coup dans l'arme du bandit, la laissant à portée de main. Il ne bougea pas.

Il n'avait pas oublié ce qu'il était, non. L'Ankou avait été l'espoir d'un peuple, l'espoir d'une armée, qui l'avait attendu plus d'un siècle. Pourtant il se rendait compte des erreurs humaines qu'il avait commit, de tous les sacrifices qu'il avait fait. Ce petit homme qui avait repris le commandement pour l'offrir au mythique chef quand il reviendrait, l'Ankou n'avait même pas retenu son nom. Il avait disparu lors d'une bataille, impossible de se souvenir de laquelle. Chaque homme qu'il avait regardé dans les yeux, il ne pouvait aujourd'hui ne se souvenir que du fait qu'il les avait perdu, et qu'il était responsable de cette perte. Noyés au milieu de tous les autres. Un amas de corps sans vie, amis ou ennemis, voilà ce qu'il n'arrivait pas à oublier. Ce depuis qu'il avait pris pour la première fois le commandement, ramenant la tête du fils de Wyvern, ce depuis qu'il avait disparu dans la bataille de l'Académie, et que l'Abysse avait dévoré une grande partie de son armée, ce depuis qu'il était revenu et que les batailles s'étaient accumulés, ce depuis cette dernière et ultime défaite, sanglante, qu'il avait perdu. Il n'avait pas oublié qu'il était responsable de ces pertes. Et que malgré tout, rien n'avait changé dans ce royaume, un siècle après. Le reste était sans importance. Ce qu'il était avant. Ce qu'il sera après. Mort, sans aucun doute.


Alors qu'elle préparait cette ultime attaque, Ayla tenta une dernière approche. Vous deviez devenir meilleur, pas une loque, un cadavre attendant son heure ! Bon sang, vous allez oublier votre fils ? Haï ?! lanca-t'elle. Haï. Haï Wyvern. Le fils de Wasper Wyvern, le premier cadavre qu'il se souvenait avoir ramené au camp des bandits. Le premier mort d'une longue lignée. Etait-ce pour cela qu'elle lui rappelait cet évènement, ce par quoi tout avait commencé ? Il avait tué un enfant, il avait tué son fils !
... Son fils ?
Son fils. Elle avait dit son fils. A ces mots il se rendit compte qu'il n'avait pas souvenir de la mort de Wasper, encore moins de la mort de son fils. Si, un souvenir, là, une faux qui s’abattait sur ce pauvre enfant, puis une hache lui coupant la tête. La hache, c'était lui. Mais la faux. La faux.
Ce qu'il devait devenir. Devenir meilleur. Meilleur que ce qu'il était. Meilleur que l'homme qui hésitait à tuer ? Qui hésitait à laisser derrière lui plus de cadavre ? Meilleur que l'Ankou qu'il était devenu ? Ou meilleur que cette machine à tuer, exécutant sans hésitation le moindre insecte qui se dressait sur une route sinueuse ? Meilleur que Wasper ?
Il devait devenir meilleur que Wasper, le combat en dépendait. C'est pour cela qu'il l'avait tué. Comment l'avait-il tué ? Comment ? Wasper était droitier, c'était une certitude, pourquoi n'avait-il de souvenirs de lui que comme un gaucher ? Pourquoi ce qu'il voyait n'était pas le vrai Wasper ? Comme retourné. Un miroir.
L’œil de l'Ankou changea subitement de forme. De ce regard fatigué mais défiant naquit un expression de surprise, de stupeur. Wasper et lui n'avaient jamais combattu. Du moins pas à l'épée, pas avec les armes, ce n'était qu'un combat intérieur qu'il avait gagné. La mort de Haï avait détruit Wasper, l'avait convaincu qu'il devait disparaitre et changer, l'avait convaincu de devenir meilleur. De devenir l'Ankou. Comment.
Comment avait-il pu oublier ? Le regard en détresse de Haï devant son assaillant. Mephiles. La Mort elle même avait pris son fils. La Mort n'avait pas hésité à tuer un innocent pour que Wasper ne disparaisse.
Alors que l'épée de Ayla s’abattait sur son corps, alors qu'il était prêt à accepter sa mort, le chef bandit vit le temps comme ralenti. L'expression du visage de la vampire. Elle aussi n'avait aucune envie que cette mort arrive, mais n'hésitait pas à la donner, car ses fins en dépendaient. Son épée. Magnifique lame. La garde rappelait deux serpents qui s'enroulaient pour venir s’agripper à la main de l'assaillant. Même avec deux serpents sur la main, l'assaillant combattait. Rien ne pouvait la dévier de sa trajectoire. Cette trajectoire qu'elle avait clairement identifié : Annabella Kyte. L'Ankou pouvait mourir ou non pour cette cause, rien n'y changerait, cette cause était la seule qui importait à ce moment là. Il n'y avait pas l'hésitation de l'Ankou. Il n'y avait pas la cruauté de Wyvern. Il n'y avait qu'une chose.

La détermination.

Le crochet royal fondit sur le corps de l'Ankou. Pour quiconque, cela n'avait duré qu'un quart de seconde. Pour lui, cela avait duré une éternité. Quand l'épée toucha sa cible, deux choses étaient certaines : d'abord l'Ankou était mort. Celui qui avait causé la mort de tant de personne et qui agissait maintenant dans l'ombre, tant qu'il pouvait, laissant son symbole exister et agir, était mort. Mais surtout, à sa place, tenant la garde du sabre, encore dans son fourreau, ayant arrêté l'exécution, se tenait un nouvel homme. Un homme dont l’œil restant brûlant de détermination. Brûlait d'envie de vivre, de survivre, d'agir, et de vaincre.
Peut-être était-ce une satisfaction pour Ayla Morg, car elle ne vit pas venir ce coup de pied rapide dans son abdomen, qui la fit reculé d'un pas. C'était suffisant pour ce nouvel homme et toute son énergie pour se remettre sur ses pieds, d'un bond agile et rapide, et de tirer le sabre hors de son fourreau. Plus aucune douleur ne parcourait son corps, ou si elle persistait, il ne la sentait absolument pas. Il n'avait plus qu'une chose en tête : défier son adversaire.
Ayla disposait de capacité physique hors norme, cela incluait donc une force considérable et une vitesse à couper le souffle. Aucune chance de la vaincre sur un tel domaine pour un humain, aussi puissant soit-il, et le combattant en était conscient. Mais la vampire était aussi moins habituée au combat à l'épée que son adversaire, et l'objectif n'était absolument pas de la tuer ou même de la désarmer. Un coup sur le corps de chaque côté avait été donné, il était temps d'équilibrer les plaies infligées. La disposition dans l'espace des combattants était la même que lors du début du combat, le coup évident était donc d'attaquer en avançant, d'un coup d'estoc ou d'une tranche quelconque. Il se jeta vers le sol pour attaquer vers le bas. Un coup peu évident, difficile à anticiper pour son adversaire, mais la vitesse d'Ayla lui permettait de parer sans avoir anticiper l'attaque. A peine les épées s'entrechoquèrent que l'humain changea entièrement de position, se redressa et attaqua en piquée. Là encore, les coups étaient surprenants, mais la vampire pouvait toujours compenser la surprise par sa vitesse. Il le savait. Le but n'était pas de toucher avec ces attaques.
S'en suivit une avalanche de coup, parfois des coups absolument inattendus, parfois des échanges plus simples pour conserver l'effet de surprise, et parer les quelques attaques que la vampire pouvait placer de son propre chef. Contre toute attente, c'était bien l'humain qui menait la danse, malgré son incapacité apparente à prendre le dessus. Un fin limier aurait cependant compris la stratégie : chaque fois qu'un coup n'était pas anticiper, c'était bien le grand homme qui prenait quelques centièmes de seconde d'avance, et la souveraine parait les coups de plus en plus tard, elle était sous pression et peinait à s'en dégager.
Mais l'espace d'un instant, elle pu le voir, le trou laissé dans la garde de son adversaire. L'infime moment où un coup fut plus lent, où elle sentit la pression retomber, où elle pouvait porter une attaque sur le flanc droit. En un éclair elle pu lancer son attaque.
Mais cela faisait partie du plan. Le bandit pivota, son flanc droit se dégagea, le crochet flirta avec sa peau sans parvenir à le toucher. C'était une esquive préparée, l'attaque était attendue et la liberté qu'il avait donné était absolument volontaire. Le moment où la pression était relâchée était le moment qu'il avait choisi pour porter son coup. Alors qu'il tournait sur lui même, son sabre suivait son geste, et une attaque retournée frappa Ayla au niveau du ventre, et malgré un pas en arrière elle ne pu éviter totalement la lame, écorchant son vêtement et sa peau blanche. La plaie eu à peine le temps de saigner avant de se refermer, le pouvoir de régénération était bien trop fort pour que celle ci ne perdure. Mais il l'avait frappé. L'espace d'un instant, un humain avait pris l'avantage et avait frappé Ayla Morg, souveraine vampire.
Prolongeant son geste, le chef bandit fit un bond en arrière, baissa sa garde, et après quelques moulinets, son sabre se planta dans le sol entre deux pierres, et ce dernier posa un genou à terre. Il baissa la tête et lança quelques mots.


-Suis-je à présent digne de vous servir, Votre Altesse ?

Sa voix avait changé. Celle de l'Ankou était bien plus fatiguée et roque, alors que celle ci était bien plus assurée, plus forte, plus puissante, celle ci portait beaucoup plus le son. Voilà ce qu'il devait devenir. Voilà ce que l'Ankou aurait toujours du être.

Et voilà ce que l'Ankou serait à partir de cet instant.
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MessageSujet: Re: Personne ne disparait éternellement    Personne ne disparait éternellement  Icon_minitimeVen 21 Oct - 18:29

Soupirant, la reine lâcha son épée, tomba dans le sol comme si elle venait de traverser de l'eau. En vérité, elle détestait totalement cette arme, lui rappelant trop son père et ses cauchemars, sur ce qu'elle avait faillit être, ce qu'elle pouvait toujours devenir. Caressant sa bague représentant un serpent en dévorant un autre, elle observait avec un certain sourire le nouvel homme qui se tenait devant elle. Cela avait été difficile, mais l'Ankou avait été réveillé, elle avait dû fouiller sa mémoire, mais au moins il avait la chance de se racheter. Prenant sa main, elle le fit se relever dans un sourire, avant de remettre en état toute la pièce dans un simple mouvement de sa main.

- Vous ne me servez pas, vous devez servir le peuple d'Edälia et uniquement lui, ne l'oubliez jamais. Vous êtes un grand guerrier, quant à moi, je ne suis qu'une mage, mais au moins ce combat vous aura peut être réveillé. Je suis navrée d'avoir eu à fouiller votre esprit, mais il le fallait.

Sortant une fiole de sa poche, elle avala d'une traite tout son contenu, du sang humain bien évidemment, cela ne lui suffirait pas, mais au moins, l'excitation du combat disparaîtrait, temporairement. Les vampires étaient des combattants, le moindre affrontement réveillait leurs instincts les plus féroces, elle avait besoin d'avoir toute sa tête et ne pas sembler comme un monstre en manque de sang, pas tout de suite. Elle ferma les yeux quelques secondes, respirant, son esprit s'éloignant temporairement, revoyant le visage apaisant de sa mère, ce sourire réconfortant, puis redécouvrit son interlocuteur, calme, sereine. Elle posa sur le tonneau différents parchemins, qu'elle déplia à chaque fois, afin de montrer à l'Ankou ce qui l'attendrait dans cette voie.

- Vous avez sous estimé Annabella, maintenant, il est d'autant plus difficile de l'approcher. Il vous faudra faire trois choses pour empêcher votre royaume de sombrer dans le chaos. Premièrement, révéler la vraie nature de la reine, elle utilise de nombreuses excuses pour justifier ses massacres. Elle tue ses opposants, vos partisans ou toute autre personne gênante et est soutenue par le peuple ? Pourquoi ? Car il ne s'agit officiellement que de mages rebelles, criminels ou tout simplement, votre faute. Elle déguise ses gardes et tue en votre nom. Votre réputation est entachée, il vous faudra ouvrir les yeux de vos semblables.

Dépliant le premier parchemin, elle présenta un homme d'une trentaine d'années, cheveux blancs, yeux jaunes, une balafre sur l’œil gauche, pupilles reptilienne, son nom avait été entouré en rouge : le Capitaine.

- Le meilleur agent d'Annabella et son homme de confiance, le Capitaine. Un draconide, mi humain, mi dragon. Il est plus fort qu'un humain basique, plus rapide, aussi endurant qu'un démon, faites attention. Contrairement à moi, c'est un vétéran au corps à corps, il a vécu la guerre des éléments, puis a subi des expériences qui ont fait ce qu'il est aujourd'hui. Il dirige une force spéciale obéissant aux ordres d'Annabella, tous ses membres sont sacrifiables à ses yeux et lui serait prêt à mourir pour sa reine, sans doute votre plus grande menace. Niveau style de combat, il vous affrontera avec une ou deux épée, dague et dispose d'un style plutôt acrobatique. Il n'a aucun pouvoir mais dispose d'une régénération sur la durée, vous ne gagnerez pas sur l'endurance. Saien est une partie de plaisir comparé à cet homme...

Ayla enchaîna ensuite avec le deuxième, tandis que l'Ankou prenait le premier dans sa main, cela devait faire longtemps qu'il n'avait pas eu un réel adversaire de valeur au corps à corps. L'image suivant fut une militaire, cheveux verts, yeux verts, style soigné, la vingtaine, l'Ankou la connaissait et eut une grimace en découvrant son nom.

- Kisaki Hisui, dirigeante de l'Ordre de Jade, fanatique dévouée à ses convictions. Elle a un aspect chevaleresque, mais c'est une nécromancienne n'hésitant pas à sacrifier des vies innocentes pour ses projets. Annabella ferme les yeux et la protège de la loi, elle protégera de toute ses forces cet accord. Elle vous fera passer pour une menace pour le peuple et lancera son ordre à votre poursuite. Si il n'y a aucun témoin, elle vous montrera sa vraie nature, c'est un démon, une diablesse pour être précis. Sa puissance est phénoménale, mais elle refusera de se montrer telle qu'elle est si quelqu'un peut raconter qu'elle n'est pas humaine. C'est une héroïne pour votre peuple, ce sera difficile, mais si vous parvenez à montrer sa vraie nature, je pourrais vous aider. Après tout, nous traquons les démons...

Le parchemin suivant représentait une jeune femme aux cheveux blonds, yeux bleus, relativement belle, peu de gens connaissaient son identité.

- Cymia, l'une des plus dangereuses empoisonneuse de Rëvalïa. Il s'agit d'une alchimiste redoutable, elle ne se mettra pas en danger pour Annabella, mais elle a déjà offert ses services. La mort de la précédente reine était son oeuvre, de même que le coma actuel de Probus. Elle travaille aussi sur un poison fait à partir d'essence abyssale, je ne doute pas que vous aurez affaire à elle, soyez très prudent.

Elle sortit ensuite un autre, représentant une jeune femme aux cheveux noirs, courts, les yeux bleus, des lunettes, un sourire charmeur et des boucles d'oreilles triangulaires. Son habillement était une tenue noire, avec différents motifs blancs et possédant un énorme pendentif représentant la lune. Si l'apparence de la jeune femme lui était inconnue, son nom était bien trop connu pour être ignoré.

- Natalya Sarinsky, dirigeante de la Régulation Magique Rëvalïenne et représentante humaine au Conseil Rëvalïen. Mage possédant une double maîtrise élémentaire en esprit et en ombre, elle sait à la fois se battre au corps à corps et avec ses deux pistolets. Des prototypes, les premières création en technomagie de Rëvalïa, autant s'en méfier. C'est une ancienne veilleuse, ayant participé à la chasse aux sorcières, puis est devenue répurgatrice une fois que son groupe est devenu illégal. Elle est apparue sur le devant de la scène pour créer la RMR, puis conseillère, j'ignore totalement quels sont ses liens avec Annabella. En revanche, je sais qu'elle n'hésite pas à abattre des civils et vous faire accuser de ses méfaits ou un mage incontrôlable qu'il fallait "malheureusement" éliminer.

Le dernier des parchemins fut finalement celui d'une jeune femme à la peau blanche, cheveux noirs, yeux jaunes, un nom qui avait également été entouré en rouge.

- Edwen d'Ombrefroide, je ne sais pas si elle vous affrontera, mais c'est une mage à ne pas sous estimer. Elle a déjà attaqué la lune en personne, échappé par deux fois aux sages et est bien décidée à accomplir un déicide. Annabella voulant se débarrasser des sages, elle l'a libérée, protégée et continue de l'aider. Il s'agit de sa conseillère en occultisme et également de sa maître espionne. Tant qu'Annabella lui sera profitable, elle sera avec elle, mais elle peut aussi la trahir. Elle se sert de corbeaux pour espionner un peu partout sur Rëvalïa. Elle a fait partie du groupe pour me libérer, comme Kisaki et elle a été déterminante pour tuer mon père. Ses pouvoirs sont bien plus dangereux que la plupart des mages que vous avez pu rencontrer. Nous sommes sur un pied d'égalité à ce niveau.

Elle fit une pause, laissant le temps au guerrier d'assimiler toutes ces informations. Puis le regarda avec un certain sourire.

- Je vous conseille de préparer une stratégie adaptée pour chacun d'entre eux, votre deuxième tâche sera donc de diviser ou d'éliminer tous ces agents, autrement vous ne pourrez jamais l'approcher. Et pour finir, une fois Annabella écartée, il faudra s'assurer qu'Edälia dispose d'un roi adapté. Vous n'êtes pas fait pour cela, la politique n'est pas votre fort, en revanche, je connais le fils du dernier bâtard de Probus encore en vie. Jeune, je vous propose de le jauger et si ce plan vous convient, de le former. Il est bien plus bon que vous et moi, mais vous vous retrouverez avec une guerre civile si vous faites un simple coup d'état...
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Personne ne disparait éternellement

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