Edälis, quelle ville pleine de possibilités, bien mieux que Célène quand j'y pense. En arrivant ici, j'avais carrément décuplé mon nombre de contrats, ma petite équipe étant surchargée de travail. Tout le monde voulait la mort de son prochain, à Célène, tout était une question d'alliés. Même le pauvre crétin qui connaissait un membre pas trop pouilleux d'une caste, n'avait jamais de contrat sur sa tête. Enfin, soyons sérieux, c'était clairement pas ce qui allait m'arrêter, mais je ne tuais pas gratuitement. Bon, il est vrai, parfois je bousillais des gardes par plaisir, sans pouvoir, juste pour tester leurs capacités. A la différence des alteros, là, le niveau était clairement lamentable. Alors oui ! Ils avaient un entraînement militaire, mais c'était tellement basique. Ils étaient efficaces contre des paysans, des autres militaires humains ou éventuellement des révolutionnaires. En fait je pense que même les rigolos de la Meute pourraient prendre un garde, non, en fait dix. La garde royale avait un peu plus de challenge, même si cela reste globalement faible. Enfin, au moins ils étaient meilleurs qu'à Célène.
A vrai dire, ce n'était pas vraiment les gardes mon problème, ils étaient amusants. J'avais cessé de les tuer, juste pour les voir courir à essayer de m'arrêter. On faisait souvent la course sur les toits, sans utiliser mes pouvoirs, ils semblaient vraiment incapable de tenir la cadence. Quelque fois, il y avait un capitaine qui pétait un câble et tentait de faire la course, mais jamais de manière efficace. Je leur balance régulièrement un "+1 pour l'effort" avant de rentrer tranquillement. Ah, c'est bien la première fois que laisser en vie m'amuse, comme quoi, tout arrive.
Non, en fait, le problème vient plus directement des autres criminels de la ville, surtout de la triade. Mais elle me fait chier celle là, leurs agents sont lamentables, leurs assassins sont des amateurs et ils veulent encore que je leur file des parts ? Sérieusement ? Naturellement, ce qui devait arriver arriva, ces blaireaux ont utilisé un soi disant client pour piéger un de mes agents. Chaque assassin travaillant pour moi avait été recruté par mes soins, il faisait partie de la famille. Il avait du potentiel, il était jeune, plein d'avenir, ravi de faire partie des ombres...Et ces enfoirés l'avait massacré sur place, tellement facile quand on a des armes à feu et qu'on est une dizaine. Ce client, bossait pour le marché noir, cachant son établissement dans une auberge et j'allais lui rendre une petite visite. Ils voulaient faire passer un message ? Ils n'avaient encore rien vu...
Sortant mon pistolet, cette petite merveille de technologie, je ne pris pas la peine d'ouvrir la porte, l'explosant au premier tir. Quatre gardes visibles, il ne me fallut que quatre tirs et donc deux secondes. Jouant avec mon arme, je m'adressa à la salle, tirant encore une fois, au plafond cette fois.
- Salut les bouseux ! Tous ceux qui veulent rester en vie et qui n'ont rien à voir avec ce connard, je vous invite "cordialement" à quitter la pièce. Rapidement, car les escargots ça va m'énerver, je le sens...Beaucoup partirent en toute hâte, de même que ceux que je savais de mèche avec le "tavernier", y compris ses clients officieux. Les laissant venir vers moi, je déplia ma lame en un instant et planta la premier qui passait.
- Non pas toi.Ce fut naturellement un mouvement de panique, les clients et acolytes tentant de s'échapper. Comme c'est mignon. Je sortis une grenade collante de ma poche et l'envoya dans la nuque d'un des fuyards. L'explosion emporta tout le groupe de déserteurs, dans un joli résidu d'hémoglobines. Ah la technologie, ils avaient tellement de mal avec ce concept. Sifflotant, je commençai mon petit bout de chemin vers l'aubergiste, seuls six personnes me séparant de lui. Quelques gardes déguisé et une personne assise au comptoir, m'observant sans rien dire. Craquant ma nuque, j'attendis de pied ferme mon premier adversaire, enfin, façon de parler. Coup latéral, puissant, mais trop lent. Un simple décalage et j'étais derrière lui, pointant mon pistolet dans sa nuque, appuyant sur la détente, créant une certaine salade de cervelle. Basique.
- Bon les mecs, vous allez m'attaquer enfin en même temps ? Vous tuerez jamais un assassin en allant les uns après les autres.Ayant visiblement compris, les trois suivants foncèrent, bien que toujours aussi prévisible. Parant avec facilité le premier coup, je le repoussai avec force, le faisant tomber sur le sol. Le second fut plus rapide, mais il suffit d'un simple mouvement vers le bas pour l'esquiver, ainsi qu'une petite rotation sur moi même en le faisant tomber d'un simple coup dans le dos. En combat, faut savoir être souple, pas qu'en combat d'ailleurs quand j'y pense. Le troisième n'eut pas le temps de réagir, un balayage du pied et il tombait au sol, aussi appelé balayette par certains. Ne le laissant pas finir sa chute, j'enfonçais ma lame dans sa bouche, la ressortant immédiatement pour aller m'occuper des autres. Le premier s'étant enfin relevé, je parais avant de lui envoyer un coup dans son "point faible masculin", plantant la lame sous son menton. Je pris appuis sur son corps tombant, pour sauter sur le dernier du trio magiquement inutile, afin d'enfoncer ma lame dans son artère axillaire et de la retirer aussitôt. Me retournant, je regardais les deux autres, visiblement effrayés, tournant ma lame dans ma main.
- C'est tout ?Sans plus attendre, je plaçais ma main gauche en avant, ma marque s'illuminant et me déplaçais vers le premier, le décapitant immédiatement. Ah, si seulement cela ne me coûtait pas autant, Faisant une rotation, je planta ma lame dans le coeur de l'autre dans le même mouvement, sous les cris et le regard du "pauvre aubergiste".
- Comme dirait celui que tu as tué...N'as-tu jamais dansé avec le Diable au clair de lune ?Courant vers le comptoir, m'élançant par dessus les deux pieds en avant, je percutais ma cible qui fut déstabilisée. J'attrapai sa jambe, la coupant, avant de m'occuper de son bras, le deuxième, puis finalement sa tête.
- Voilà comment on fait passer un message. Le poussant du pied, j'éloignais le cadavre, prenant la bouteille de ce qu'il avait de plus fort, me servant un verre.
- A la tienne "Jacky". Puisse tu éviter le Néant et trouver les portes d’Avalon.Quoi ? C’est pas car je suis une tueuse que je peux pas avoir un côté un peu spirituel. Et puis, je suis bien placée pour savoir que tout ça, ce n’est clairement pas des conneries. Soupirant, je baissai mon “masque”, buvant le verre, savourant un peu, c’était pas du tout ce qui était marqué sur la bouteille. L’alcool était fort, mais d’une qualité largement supérieure. Ouvrant une autre bouteille, je sentis l’odeur en ricanant. Pas mal, cet enfoiré avait vidé des bouteilles de luxe, pour les mettre dans du bas de gamme, bienvenue au marché noir.
M’asseyant sur le comptoir, mon attention fut attirée par ce jeune homme qui ne cessait de me regarder. Et quel regard bon sang, ses yeux étaient tout simplement magnifiques, le genre de canon qui n’était pas conscient de l’être et qui faisait sans doute craquer pas mal de personnes. Outre ce visage angélique, ce qui m’intrigua fut cette flamme dans ses yeux. Une sorte de défi que je ne pouvais refuser, mais c’est surtout cette absence de jugement, de réaction négative qui était intéressant. Souriant, je me mis à le fixer, nos yeux étant relativement similaires dans leur couleur. Montrant une bouteille ou les armes placées dans les faux murs, que je fis pivoter d’un coup de bras du néant.
- Je t’offre un verre ? Ou une arme vu l’endroit, sers toi, on t’en voudra pas.