Affrontement au sommet ... des humains, donc ceux qui sont pas forts. [Event 1, Épreuve du Tournois]

Invité

Petite musique d'Ezequiel:

Les grandes arènes d’Edalïs… En raison d’un immense tournoi rassemblant humains, elfes, vampires, et toute autre race émergeante en Edalia, celles-ci avaient été ouvertes une nouvelle fois pour accueillir un immense tournoi. C’était monnaie courante dans la capitale, car les tournois à la loyale comme tels est le cas ici étaient une des grandes distractions du peuple au moment de toute sorte de fêtes, quelqu’en soit l’origine. Une chose cependant était bien différente de l’habitude, c’était la présence de non-humains dans ce tournoi. Depuis des lunes, jamais aucun vampire, du moins aucun vampire puissant, n’avait participé à ce tournoi. Seuls les humains les plus forts du continent se rassemblaient ici, les autres races étaient en général interdites. Voilà l’immense différence entre ce tournoi et les autres. Et c’est là qu’il gagnait son intérêt.
Car si les autres rassemblaient les plus puissants sujets de Probus Kyte, aucun d’entre eux ne l’avait surpassé depuis des années. Lui, Ezequiel Roggers, le plus reconnu, le plus gradé, le plus puissant des Gardes Royaux. Aucun humain ne maniait son arme comme il en était capable. Chaque tournoi dans lequel il participait réduisait l’espoir de victoire finale de ses prédécesseurs à zéro. Il ne pouvait être défait par un humain lambda. Pourtant aujourd’hui, le champion humain allait pouvoir défier les autres races à la loyale : des vampires puissants, de farouches guerriers elfes, des adversaires dont les capacités physiques dépassaient de loin les siennes, dont l’expérience pouvait réduire la sienne à néant. Mais il n’avait pas peur, Ezequiel était ambitieux en ce qui concernait ce tournoi. Il voulait aller le plus loin possible en défaisant le plus d’adversaire vampire et elfe que possible, ou encore le dernier Oroshi encore en vie, professeur de combat à l’académie. Le soldat royal était confiant quant à ses capacités à rivaliser avec d’autres races plus puissantes et combatives. Il avait la technique, il avait la force, il avait la confiance de son roi. Et surtout, lors de ce tournoi, il avait le soutien du peuple. Car évidemment, la grande majorité du public sera composé d’humains qui encourageront leur champion à défendre leur honneur face à ses adversaires. La ferveur du peuple, les encouragements… Ezequiel Roggers avait l’immense avantage de jouer à domicile. Et ça, comme dans tous les sports que le monde peut contenir, c’était quelque chose de très important, et de décisif. C’est ainsi que le petit peut manger le gros.

C’était aujourd’hui qu’enfin, le tournoi que le capitaine de la Garde Royale attendait depuis des jours. Il s’était renseigner sur chacun de ses adversaires : quelques vampires, dont un Comte ; des guerriers elfes ; le dernier Orishi, Raksha ; mais aussi quelques combattants humains, qui avait donc peu de chances d’aller loin dans le tournoi, tant le niveau était relevé. Mais si certains avaient des noms familiers, d’autres, humains eux aussi, étaient totalement inconnu. C’était le cas de son premier adversaire, Morgan Black.
Cela avait été une immense déception d’apprendre que le premier adversaire d’un soldat du rang d’Ezequiel était un humain. La victoire lui était quasiment assurée tant il avait toujours survolé les tournois auxquels il avait déjà participé. C’était certes un honneur pour un parfait inconnu de se battre contre le plus grand soldat de l’armée, mais pour ce même soldat, ce n’était pas le plus amusant. Mais il avait pour habitude de laisser une chance à de tels adversaires : Ezequiel les laissaient choisir l’arme qu’il utiliserait. Ainsi, avec des armes qu’il maitrisait moins, comme les lances ou les masses d’armes, cela donnait quelque chose de plus équilibré. Etre capable de tenir un tant soit peu le capitaine de la Garde, même avec une mauvaise arme, rendait très heureux les combattants, et faisait durer le combat pour faire plaisir au peuple. Ezequiel Roggers savait donc d’ores et déjà qu’il allait agir ainsi avec le premier adversaire, et qu’il combattrait au sabre, son arme favorite, quand les choses sérieuses commenceront.

Enfin, le tournoi commençait. Après avoir observé plusieurs combats, dont les issues pouvaient être soit surprenantes soit évidentes, il avait pu juger ses futurs adversaires –pour lui, passer le premier tour ne faisait aucun doute, ce n’était pas avoir la grosse tête cependant, Ezequiel n’était pas un tel homme. Venait enfin son propre tour d’entrer en scène. Pour son champion, le roi avait prévu une entrée un peu plus théâtrale, afin de faire entendre dans toute la capitale une ovation du public sans précédent. Ezequiel attendait, avec quelques écuyers tenant un certain nombre d’arme dont l’adversaire pourrait faire le choix, derrière une immense porte menant à l’arène. Quand on lui fit signe d’avancer, il passa cette immense porte poussée par quelques hommes bien vêtus. Et la foule l’acclamait. L’énergie qu’il recevait en entrant dans cette arène était immense, aucun autre des concurrents n’avait reçu de pareils encouragements. Il avançait vers le coté de l’arène où étaient installés les hommes les plus importants, dont son roi. Le soldat posa un genou à terre en signe de respect pour tous ces hommes importants, installés bien en surplomb. Ezequiel se releva, exhibant fièrement son armure colorée portant les blasons de la Garde Royale. Il se présentait non pas pour lui, mais pour la Garde toute entière, c’était le symbole de tous les humains d’Edalis, le meilleur soldat, le NUMBER ONE. Puis quand les applaudissements commencèrent à cesser, on annonça son adversaire, qui entra dans l’arène. Si l’ovation était moins forte, il n’en restait pas moins un humain qui avait le courage et la force pour défier le plus grand combattant de sa race, et cela était bien vu par l’audience, même par les non-humains. Morgan Black, puisque c’était son nom, n’avança que jusqu’au milieu de l’arène, là où le combat devait commencer, sans aller au préalable rendre hommage aux hommes puissants de l’assemblée, ce qui agaça légèrement Ezequiel. Le soldat avança jusque son vis-à-vis, et le premier échange fut verbal.

-Ola, brave homme. Pourquoi ne pas rendre hommage aux organisateurs de ce festival comme tout bon citoyen se doit de le faire ?
-Je compte leur rendre hommage en leur offrant un combat digne de ce nom, et me présenterait à eux quand ce dernier sera terminé. C’est, dans mon esprit, la plus grande façon de remercier l’organisation.

Le ton de Morgan était froid et distant, mais franc, sincère, et très sûr de lui. Ce dernier portait un casque lui recouvrant presque l’intégralité du visage, ne laissant apparaitre que de petits yeux dans l’ombre d’une visière, et le bas du visage, présentant une barbe virile mais bien taillée. Pourquoi porter un casque alors que les règles empêchait tout coup porté à la tête ? Il n’en avait pas la moindre idée. Le reste du corps était couvert d’une armure très légère mais solide, de la même facture que celle du soldat, donc d’excellente qualité, ce qui signalait qu’il avait en face de lui quelqu’un qui savait se battre, ou alors qui avait volé une armure pour essayer d’être moins ridicule. La chose serait vite réglée. Quant à l’arme, c’était un sabre, là encore du même genre que le sien, filé et rapide. Si Morgan choisissait de combattre Ezequiel avec une arme lente comme la hache, le combat risquait d’être un poil plus compliqué que prévu. Mais cela n’ébranlait pas la confiance qu’il avait en lui. Après tout, si un guerrier de cet âge –il devait avoir plus de trente-cinq années- existait sur Edalia, il aurait participé à des tournois et son existence serait connue. Aucune chance de défaite. Pendant qu’il l’analysait, Morgan s’enquit d’une question rhétorique :

-Vous comptez vous battre avec toutes ces armes en même temps ? Ou est-ce du cinq contre un ?
-Haha. Ces armes sont toutes les miennes, et je vous laisse le choix de celle que vous voulez affronter. Afin d’assurer un équilibre, je crois bon de ne pas me battre avec mon sabre de prédilection. Et je…
-Ne me faites pas cette insulte.

Morgan l’avait coupé net pendant sa réplique, ce qui surpris un tant soit peu le soldat.

-Pardon ?
-Je viens ici combattre la crème de l’armée du roi. Ce n’est pas pour que vous vous battiez avec une demi-baguette. J’ai une armure et une arme proche des vôtres, c’est également mon arme favorite. Alors laissons parler notre talent et combattons.

En finissant sa phrase, Black dégaina sa lame et fit quelques moulinets, déjà prêt à en découdre. Ezequiel n’en était pas moins surpris de cette attitude. Esperait-il vraiment tenir contre les assauts du plus grand soldat armé de sa lame la plus fidèle ? Qu’avait-il en tête ? Presque réticent, il empoigna à son tour sa lame. Les écuyers s’éloignèrent un par un, et Ezequiel Roggers, capitaine de la Garde Royale, se mit en garde. Il comptait retenir ses coups pour ne pas finir le combat en quelques instants à peine.
Son adversaire approcha, les deux lames se croisèrent, chacun souhaitant bonne chance à l’autre comme le veut la tradition. Le combat commence.

[Ca fait 1 500 pile.]

Invité

Méga musique de combat:

Après les quelques signes de respect qui semblaient de mise vu le rang d'un des combattant, le combat pouvait enfin débuter, sous les applaudissements d'excitation de la foule. Le nom de Roggers était scandé par une immense partie de l'arène. Pourtant, dans un premier temps, le combat ne semblait connaitre aucun favori. Les deux hommes s'affrontaient et la joute était très équilibrée. Ezequiel savait, lui, qu'il n'était qu'à la moitié de ses capacités, et il ne voulait pas désarmer directement son adversaire en combattant à son niveau réel. Il s'attendait pourtant à être légèrement supérieur à cet inconnu humain, dont toute expression était cachée par son casque.
La joute était dans un premier temps assez simple : des mouvements d'épées basiques, mais tout de même bien plus rapides qu'on pouvait le croire. Le soldat était à l'initiative, et c'était lui qui lançait les attaques, alors que son adversaire se concentrait presque exclusivement à parer les coups. Jouait-il la montre, dans l'espoir un peu fou de fatiguer son ennemi afin de prendre le dessus ? Aucune chance. Roggers était un soldat expérimenté qui pouvait se battre des heures, surtout à 50% de ses capacités physiques. Un coup à droite ? Morgan le parait. Un coup vertical puissant ? Morgan, à une main, l'arrêtait sans la moindre difficulté. Le fait est que le duel aurait certainement pu durer très très longtemps si Ezequiel continuait comme ça. Pourtant, il se laissait amuser par cela pendant quelques minutes. En général, même à 50% de ses capacités, beaucoup d'adversaires commençaient à mordre la poussière. Morgan Black commençait presque à l'impressionner par sa résistance. Il avait en face le plus puissant guerrier humain de l'époque, mais il ne tremblait pas et combattait avec vivacité et beaucoup de force.
Après une énième tentative, Ezequiel eu la surprise de voir une contre-attaque de la part de son adversaire. L'effet de surprise était peut être sa stratégie également ? Dommage que le coup n'ait pas été très efficace. En effet, après avoir repoussé une attaque verticale et fait reculé son adversaire, Morgan se jeta à son tour en avant pour porter un coup d'estoc au flanc droit du haut gradé de l'armée. Un coup classique qui aurait put surprendre un adversaire plus faible, mais si Ezequiel retenait ses coups, ses parades n'étaient pas retenues. D'un revers du poignet, il contra la menace sans difficulté. C'est alors que Morgan montra un autre visage : la parade donna un élan à son arme et il donna un coup circulaire, comme pour trancher la tête de son ennemi. Là encore, Ezequiel était à la parade, et Morgan enchaina les attaques rapides. Venant de l'extérieur, on aurait pu croire que le capitaine de la Garde Royale était dans l'incapacité de riposter et d'attaquer à son tour, mais il n'en était rien. Si le duel était actuellement d'un niveau tout à fait correct pour des humains, il était très loin de la technicité maximale d'Ezequiel. Mais ménager le suspens était une excellente chose pour sa popularité. Après tout, le tournoi était aussi un évènement politique visant à montrer les plus grandes merveilles militaires de chaque race. Montrer un grand combat dont il sortirait victorieux assurerait le soutien de beaucoup de spectateur et impressionnerait le Roi et d'autres personnalités. Morgan était donc le concurrent parfait pour débuter ce tournoi.
Ce dernier d'ailleurs commençait à diversifier ses coups. Si les coups rapides enchainés un peu dans tout les sens étaient jusque là quelque chose qu'ils avaient tout les deux pratiqués, le combat allait se jouer maintenant sur les feintes et le jeu de jambe. Une feinte à droite parfaite faillit prendre de surprise Ezequiel, qui parait alors un coup latéral venant de la gauche. Pas encore assez rapide pour l'inquiéter. La riposte ne se fit pas attendre, puisque le soldat repoussa l'arme de son adversaire pour le déséquilibrer avant de placer un coup latéral au niveau du torse de son adversaire. L'esquive fut grandiose : Morgan fit preuve d'une grande souplesse, se plia en deux pour que le coup lui passe au dessus. Pour une attaque aussi rapide, il n'était pas facile de rester en équilibre, d'avoir le réflexe, et la vitesse d'exécution, pour ce genre d'esquive. Ezequiel eu un moment d'hésitation qui aurait pu lui couter la victoire. Dans la continuité de son esquive, Morgan lança un coup de pied directement dans le torse du soldat, qui le repoussa en arrière et lui coupa légèrement le souffle. Quelle force !, pensa t'il. Immédiatement, l'inconnu casqué se jeta sur lui. Littéralement. Une attaque sautée qui aurait découpé tout adversaire plus faible que le capitaine, mais ce dernier réussi tout de même à parer l'assaut, à soutenir le poids et la force de son adversaire, et à le repousser en arrière. Repousser était un bien grand mot, car ce n'était pas un pas en arrière mais un saut périlleux qu'avait fait Morgan, pour retomber dans un parfait équilibre sur ses deux jambes. Les deux duellistes se fixèrent un instant. Impassibles. Quand Morgan se décida à rompre le silence.

-Vous moquez vous de moi, Roggers ?

-Pardon ?

Morgan fonça sur lui, sabre en avant, avec une vitesse absolument inhumaine, et porta un coup vertical d'une force tout aussi inhumaine. Ezequiel para avec une grande difficulté et recula de plusieurs mètres. Black baissa son arme.

-Je veux combattre Ezequiel Roggers. Pas une moitié de soldat. Jusque là notre duel est pathétique et tout juste bon à amuser la galerie. Vous voulez impressionner des vampires, montrer que vous pouvez jouer dans leur cour ? Combattez moi à 100%, ou je vous réduit en miette.

Le soldat fixa son ennemi droit dans les yeux, du moins ce que le casque laissait percevoir des yeux. Ce regard déterminé, presque menaçant, lui glaçait le sang. Son adversaire était il vraiment humain ? Une telle puissance, une telle rapidité. Pas assez pour être un vampire puissant, certes. Mais qui était-il vraiment ? S'il était réellement humain, alors Ezequiel venait de trouver un adversaire qui pourrait enfin lui tenir tête, même à 100% de ses capacités. Mais pourrait-il y résister ? Pourrait-il garder cette vitesse et cette force même quand Ezequiel était prêt à se battre ? Aucune idée. C'est ce qui était passionnant. Pour la première fois depuis bien longtemps, le capitaine de la Garde Royale allait se battre contre un adversaire à sa mesure. Empoignant son arme, il ne prit même pas la peine de se mettre en garde et se rua sur son vis à vis. Aucun bruit de métal qui s'entrechoque, Morgan fit simplement un pas de coté au dernier moment pour laisser Ezequiel passer à coté de lui. Une esquive simple, voire même totalement débile, mais faite rapidement sans laisser entrevoir une technique aussi basique. Comment rendre un pas de coté totalement badass. Le chef de la Garde n'arrêta pas sa course et fit une roulade. Juste à temps, le sabre de son adversaire lui coupa une mèche de cheveux. Il se remit en garde, son adversaire lui fonçait dessus. La véritable danse de leurs lames pouvaient enfin commencer.

Dans les tribunes, la plus dévouée des supportrices d'Ezequiel était certainement sa compagne, Jill Nojavas. Elle savait qu'elle n'aurait jamais eu le niveau pour un tel tournoi, quoi que vu certains combattants jusque là présentés, elle aurait pu faire moins pâle figure que certains. Elle savait cependant que son compagnon n'aurait aucune difficulté à se défaire de ses adversaires humains, et qu'il serait loin d'être ridicule contre certains vampires ou autres elfes. Pourtant, depuis le début de ce combat, la jeune femme était pour le moins impressionnée par la valeur de ce Morgan Black. Jamais il n'avait participé à un tournoi, personne ne connaissait ce guerrier robuste, d'une carrure semblable à celle d'Ezequiel et d'un talent qui visiblement mettait ce dernier en difficulté. Les premiers échanges n'étaient que de l'échauffement pour les deux, aucune difficulté ni pour l'un ni pour l'autre à parer et à attaquer l'adversaire. Mais dès que Morgan eu lancé ce formidable coup, dont la force se ressentait depuis les gradins, la donne était toute autre. Les deux duellistes s'attaquaient et parait à une vitesse hors du commun. Jill pouvait enfin voir ce qu'était réellement Ezequiel à 100%. Il était très concentré et attaquait sans relâche. Une telle puissance, une telle rapidité d'exécution, jamais aucun humain n'avait, ce siècle, atteint un tel niveau, Jill en était certaine. Du moins aucun humain connu, le reste n'était que légende. Pourtant, en face de lui, son adversaire n'avait là encore aucune difficulté à parer les coups. Alors qu'Ezequiel donnait tout ce qu'il avait pour esquiver les attaques de Morgan, parfois de justesse, ce dernier semblait danser au milieu des coups de son vis à vis, comme s'il avait un coup d'avance, voire plus, sur lui. Comment un guerrier d'une valeur aussi monumentale avait pu s'entrainer dans l'anonymat jusque ce jour ? Alors que sa carrure pourrait supposer beaucoup de force et une mobilité moindre, ses sauts étaient gracieux, ses coups extrêmement rapides, son sens du placement hors du commun. Etait-il réellement humain, comme il l'avait prétendu à l'inscription ? Son casque empêchait toute certitude, le bruit courrait dans les tribunes que Morgan Black était un vampire dont l'identité avait été masquée. Alors que dans l'arène, le combat continuait.

Ce bruit qui court, Ezequiel commençait à y croire. Comment un humain pouvait-il l'affronter alors qu'il était au maximum de sa puissance ? Impossible, il en aurait entendu parlé, quelqu'un aurait su que ce type existait. Alors que les plaies s'accumulaient sur son corps, des plaies contrôlées et non mortelles, ce qui était admirable vu la vitesse et la puissance des attaques, et ce qui témoignait d'une très grande maitrise de son arme, Morgan n'avait encore pas été touché par le moindre coup de lame. Des pas de cotés, des sauts, des parades, toute la gamme de l'épéiste parfait, Morgan Black semblait le maitriser à la perfection. Quelque chose que, dans une vie d'humain, personne ne pourrait connaitre. Ce qui amenait à penser qu'il n'était pas réellement humain.
Malgré la supériorité évidente de son adversaire, le chef de la Garde arrivait tout de même à repousser la plupart de ses attaques. Sur une ultime parade qui rejeta Morgan plusieurs pas en arrière, il se mit encore une fois en garde, mais Morgan baissa son arme.

-C'est donc ça, le maximum du plus puissant soldat du Roi ? Je suis déçu. Laisse moi te montrer le maximum de son plus grand opposant.

Ezequiel n'eut pas le temps de poser la question qui lui brulait les lèvres, que son adversaire était déjà sur lui. Il avait franchi l'espace qui les séparait en un si court instant, et l'attaque qui suivait était si puissante que le soldat parvenait à peine à maintenir son arme. Puis une ruée d'attaque. Une ruée, littéralement. Pendant approximativement une minute, Ezequiel prit au moins un coup par seconde. Et quand il parvenait à le parer et à ne pas voir s'ouvrir une nouvelle plaie, Morgan frappait de son poing ou de son pied une partie du corps toujours différente, là où il était impossible d'arrêter le coup avec des réflexes humains. En plus de la rapidité d'exécution, il avait une intelligence dans ses attaques qui rendait ses coups imparables. Au bout d'une minute et donc d'une soixantaine de coup, Morgan envoyait un formidable coup de pied dans le ventre d'Ezequiel, qui recula de deux pas sous l'impact. Son adversaire profita de l'élan pour faire une pirouette arrière et reprendre ses appuis quelques mètres plus loin. Un peu moins de huit mètres séparaient alors les deux combattants. Et le dominant employa alors une technique assez inattendue : il lança son arme dans les airs, en direction de son ennemi, pris son élan, puis quelques instants plus tard sauta très haut pour attraper son épée et retomber directement sur le soldat. Celui ci para tant bien que mal le sabre, mais la puissance, la vitesse et le poids de son adversaire l'empêchaient de le repousser totalement. Le sol se fissurait sous l'impact. Et quand Morgan posa les deux pieds au sol, en un éclair, il fit un tour sur lui-même et envoya volé l'arme de son vis à vis à l'autre bout de l'arène d'un coup latéral bien placé. Avant que ce dernier n'eut le temps de réagir, il fut envoyé au tapis par un coup de poing aussi puissant qu'instantané. Le combat était terminé.
Ezequiel, défait, la main sur la mâchoire qui venait d'être pratiquement décollée, gisait au sol. Morgan posa la pointe de son sabre au niveau du cou du vaincu, comme pour signaler qu'il était vainqueur. Comment était-ce possible ?

Depuis sa tribune d'honneur, le roi Probus Kyte avait lui aussi assisté à ce combat. Il avait, avant le combat, vanter les mérites de son champion, très confiant quant à sa victoire finale, certainement très aisée. Les vampires qui l'entouraient, ainsi que Myrddin, avaient hoché la tête, et attendaient avec impatience de voir ce qu'était capable de faire le plus puissant des serviteurs du roi. Myrddin, de son coté, attendait simplement de savoir combien de temps il allait tenir. Quelle ne fut pas la surprise du roi quand son champion fut défait de façon nette, sans bavure, et sans aucun appel possible. Tout le monde autour de lui assurait que cet homme était bel et bien un être humain, sans aucun doute possible. Un être humain avec une douce odeur alléchante en plus, venant d'un on-ne-sait-quoi étrange. Mais un humain, cela ils en étaient certains. Le roi ne pouvait en croire ses yeux.
L'assemblée aussi, d'ailleurs, ne pouvait croire que son champion avait été défait. Les humains du public ne savaient comment réagir. Puis l'ovation vint enfin, après plusieurs secondes d'attente. Dos tourné à la tribune royale, Morgan fixait son adversaire, épuisé, mais pas encore mortellement blessé. Puis, le roi se leva et approcha du rebord de sa tribune. Les applaudissements s'arrêtèrent. Le seigneur du royaume allait parler.

-Morgan Black. Félicitation pour votre victoire. Vous venez de défaire le champion de mon armée et mon plus puissant garde du corps, alors qu'aucun humain n'avait réussi à le faire. Ainsi, j'aimerais en avoir le cœur net en le constatant de mes propres yeux. Morgan Black, je vous demande si, oui ou non, vous êtes réellement un humain.

Dans un premier temps, Morgan faisait toujours dos au roi. Ce qui pouvait valoir la prison, car il s'agissait là d'un des affronts les plus importants possibles. Après quelques secondes, il se retourna et répondit à Probus.

-Ah, mon bon roi. Votre garde du corps, défait ainsi aussi facilement ? Cela doit vous faire trembler dans votre déguisement, trembler pour votre avenir et pour votre vie. Après tout, si un humain peut le défaire, que pourrez-vous face à des assassins de races encore plus puissantes, ou à d'autres humains ? Car je suis navré de vous l'apprendre...

Il avait rangé son arme dans le fourreau qu'un écuyer venait de lui ramener, en prononcant ses phrases. Puis, lentement, il retira son casque, laissant alors ses longs cheveux noirs tomber sur sa nuque et ses cicatrices apparaitre au grand jour. Les vampires comprirent alors d'où venait cette délicieuse odeur de créatures qui émanait de cet homme : il devait en avoir combattu des centaines. Regard dans celui du roi, il lança alors.

-... Je suis bel et bien humain.

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Thème de l'Ankou à écouter en lisant:

Après un tel combat, nombreux sont ceux qui auraient été essoufflés. Ezequiel Roggers lui-même, vaincu, gisait au sol, épuisé par son combat contre Morgan Black. Personne ne s'attendait à une défaite d'entrée de la part du plus grand combattant humain connu, encore moins contre un autre humain totalement inconnu. Le public entier avait été scotché sur sa place, choqué par ce qu'il venait de voir. Personne ne pouvait le prédire.
Personne, pas même Jill Nojavas, soldat hautement gradée de la Garde Royale, meilleure lancier du pays et plus grand soutien d'Ezequiel, en tant que compagne. Autour d'elle personne n'avait jamais vu Roggers se battre aussi farouchement, mais elle, elle le savait : il n'avait jamais puisé dans ses forces, jamais autant forcé contre un adversaire, bref il n'avait jamais combattu comme ça simplement parce qu'aucun adversaire humain n'avait jusque là résisté à ce niveau. Mais la supériorité de Black était telle que tout le monde pouvait le voir, cependant seul une personne entrainée à l'art de la guerre, comme Jill, pouvait constaté à quel point cette supériorité était sereine. Tout dans les mouvements semblait calculé, rien n'était fait à l'arrachée, tout était prévu comme s'il avait déjà plusieurs coups d'avance. Et cela, à la vue de ce qu'avait fait Ezequiel pendant ce combat, c'était quelque chose d'admirable.
Personne, pas même le roi Probus Kyte. Depuis le début de son tournoi, il avait vanté les mérites de son champion, pourtant celui ci n'avait fait que tenir bon face à un adversaire qui aurait certainement pu le réduire en miette dès la première minute de combat s'il n'avait pas eu cette volonté de faire un combat plus long et plus impressionnant. Malgré sa faible connaissance des armes, le puissant seigneur savait pertinemment que jamais Ezequiel n'aurait pu gagner ce combat, même si jamais il ne l'avait vu se battre aussi ardemment.
Personne, pas même Ezequiel Roggers lui-même. Comment une telle maitrise était elle possible ? Il faudrait des années d'entrainement, bien plus que ne semblaient en présenter cet homme qui lui faisait face. Après avoir retiré son casque, Morgan Black semblait réellement humain, un banal être humain d'environ 40 ans, pourtant dans un état de forme considérable et une expérience extraordinaire. Atteindre un tel niveau de performance semblait être impossible pour un être humain, simplement car quand l'expérience augmentait, la forme physique diminuait. Ce ne semblait pas encore être le cas de son adversaire.
Personne, sauf évidemment les plus puissants éléments de l'audience. A l'image de Myrddin, qui dès l'entrée en lice des combattants, avait reconnu la véritable identité de l'adversaire du champion humain. Et qui savait donc pertinemment que ce dernier allait... Prendre plein sa gueule, je pense qu'on peut dire ça comme ça.
Personne, sauf, encore plus évidemment, Morgan Black lui-même, qui, du début jusqu'à la fin du combat, semblait avoir pleinement confiance en ses capacités.

Après avoir enlever son casque, tout le monde compris alors que cet homme était réellement humain, malgré l'immense cicatrice qu'il avait sur le visage. Mais personne ne savait réellement qui il était et d'où il venait. Quand on est un pégu et qu'on sait pas, on n'a pas trop le choix, on attend et on la ferme. Quand on est le roi et qu'on pense avoir une autorité totale sur tout humain d'Edalia, on pose la question. C'est ce qui arriva.

-Morgan Black. Jamais vous n'avez été apperçu lors de tournoi, jamais personne n'a vanter votre nom, ce depuis que je suis sur le trône. Ce nom est inconnu, pourtant vous venez de montrer que vous étiez surement le plus grand guerrier humain du continent. D'où venez vous ?

-Sa Majesté ne lit pas les livres d'histoire.

-Comment ?

-Morgan Black est un nom qui aurait du être retenu, qui a été oublié du plus grand nombre, mais qui demeure dans quelques ouvrages un peu plus documentés. Morgan Black, il y a maintenant un siècle, était concierge à l'Académie d'Edalia. Et il a été révélé que ce n'était qu'une ruse de la part d'un des ennemis du directeur de l'époque, Oracle, pour s'infiltrer dans ses murs. Morgan Black fut celui qui dirigea les bandits dans l'ultime attaque. Morgan Black était celui à leur tête. Morgan Black était l'Ankou.

-L'Ankou a disparu après la bataille, mon grand-père m'en avait parlé il y a fort longtemps.

-Sa Majesté a raison. L'Ankou a disparu, vaincu par Poesy Celeb, enfermé dans un monde où la lumière n'existe pas. La légende était méconnue. Et comme vous l'avez compris, il faut se méfier de l'inconnu.

Morgan Black leva alors les bras et frappa dans ses mains. C'était le signal. A cet instant, une image de lui-même, plus grande, afin que chacun puisse voir son visage, apparu au dessus de lui, comme un hologramme. Si je n'avais pas peur d'un admin anti-anachronisme, j'aurais osé la comparaison avec un écran géant. Mais passons. Ce que tout le monde voyait au milieu de l'arène, c'était une immense image de Black. Mais cette image n'était pas seule : dans chaque ville d'Edalia, chaque endroit clé, chaque endroit un peu peuplé, même au sein même de l'académie elle-même, tout le monde pouvait voir une immense image de Black. Ou devrait-on dire, une immense image de l'Ankou.

-Votre attention. Edalien, Edalienne. Je suis l'Ankou, chef incontesté du groupe rebelle que beaucoup appellent "bandits", siégeant dans la forêt d'Astrael. Je viens à l'instant de défaire le plus grand champion de votre roi, le puissant Ezequiel Roggers.

Après un temps de surprise, le roi se jeta en avant pour appeler la garde. Il ordonna a ses soldats d'attaquer l'Ankou. Un régiment d'une dizaine d'homme fonça alors droit sur lui, et Jill Nojavas commençait à descendre de la tribune. Elle sauta dans l'arène, attrapa une lance, et courut tout droit vers celui qui avait vaincu son amant. Mais elle comme tout les autres furent arrêtés net par un autre homme sorti de nul part. Un homme brin, vêtu en noir et blanc, frappait chacun des soldats avec une dague, rapide et vif comme l'éclair. Tous, sans exception, tombèrent directement après avoir pris le coup. Vraisemblablement un poison puissant, mais non mortel : les soldats ne semblaient n'être que paralysés. Jill tomba la dernière, alors qu'Ezequiel hurlait, craignant pour la vie de son amoureuse. De son coté, l'Ankou observait la scène. Il était évident que sa sécurité avait été garantie par contrat, mais il ne savait pas exactement ce qui allait arriver au moment où il apparaitrait. Une fois que chaque soldat eu pris pour son compte, l'Ankou ria, et se retourna de nouveau vers le roi.

-Inutile de lancer vos soldats, mon bon roi. Vous ne feriez que faire souffrir des innocents. Pas que cela vous dérange habituellement ! Il s'adressa alors devant lui, comme pour s'adresser à la foule. MES COMPATRIOTES, mes amis, mes frères, ne vous rendez vous pas compte de ce que ce petit fils d'usurpateur vous fait chaque jour ? Vous croupissez dans votre misère alors qu'il pourrait vous en faire sortir aisément. Probus Kyte se moque de vous. Et la seule façon de changer cela, c'est de mener la révolution. C'est ce que moi, l'Ankou, cherche à mener. Je veux renverser ce gouvernement corrompu pour mettre en place un roi légitime et soucieux de ses sujets, pas comme ce petit fils d'assassin, qui a détruit la famille royale pour obtenir plus de pouvoir. Nous ne sommes pas des bandits, mais des révolutionnaires, et nous sommes bien plus puissants qu'il n'essaie de vous le faire croire !

En prononçant cette dernière phrase, une image d'Ezequiel vaincu apparu avec l'autre image, comme pour illustrer les propos en vigueur.

-EDALIEN ! Réagissez, joignez vous à nous, et ENSEMBLE nous créerons un royaume riche, prospère, et nous mettrons en place un VRAI gouvernement, avec un partage des richesses juste et équitable. Entendez mon appel comme j'ai entendu le votre. Les "bandits" vous attendent, la révolution est en marche !

Le roi n'avait été que très peu attentif à ce discours. Il demandait à un maximum de soldat de se mobiliser, dont des archers et des arbalétriers qui se mettaient en place petit à petit autour de l'arène. Le spitch était terminé, chacun avait tenu sa place, et Probus lui même dirigeait les opérations.

-Prenez garde à ne pas blesser Roggers. EN POSITION ! TIREZ !

Une volée de flèche partait en direction de l'Ankou. Du moins c'est ce qui était prévu. Ce dernier, les bras en croix, le visage vers le ciel, les yeux fermés, était dans une position de martyre attaqué par le roi. Mais les flèches ne sentirent aucune résistance et vinrent se planter dans le sol. L'Ankou avait disparu. Vif comme l'éclair, celui qui auparavant l'avait protéger s'était jeter sur lui, et les deux demeuraient totalement introuvables.
Alors qu'Ezequiel rampait vers son amoureuse pour s'assurer de sa sécurité, que le roi s'agitait dans tout les sens pour retrouver son détracteur, et que Myrddin, Akumetsuki et Viktor restaient dans leurs pensées, pour certains amusés par la galère dans laquelle était le roi des humains, l'arène fut évacuée par la garde. Le combat prenait fin. Et Ezequiel était déclaré vainqueur et continuera au tour suivant.

Loin d'ici, au fin fond de la forêt d'Astraël, l'Ankou achevait son voyage à travers l'espace. Comme prévu, il avait été téléporté jusqu'à son camp, et se retrouvait à présent dans sa loge. Dehors, les applaudissements fusaient : le discours avait été retranscrit jusqu'ici. Mais alors que le chef bandit s'attendait à tomber sur le Maudit, l'attendant tranquillement dans sa hutte, il n'y avait que cet homme qui l'avait protégé dans l'arène. Un homme brin, avec un bandeau blanc au niveau du front, un visage totalement inconnu, mais qui n'avait pas la même aura mortelle que le Maudit. Il souriait, assis dans le siège de son hôte.

-Bonjour, Ankou. Nous avons beaucoup de choses à nous dire.

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